- C3
- 3e tour
- Lokomotiv Plovdiv-Strasbourg
Strasbourg déjà d’attaque
Performant dans le domaine offensif en championnat la saison dernière, le Racing veut remettre le couvert. Que ce soit en Ligue 1 ou sur la scène continentale, où il compte davantage sur sa capacité à mettre des buts que sur sa défense pour passer l'étape Lokomotiv Plovdiv au troisième tour préliminaire et faire plaisir à ses supporters.
Pourquoi changer une recette et ses ingrédients, quand les estomacs finissent remplis et que leurs propriétaires sortent de table en ayant envie d’y retourner dès le lendemain ? Le chef Thierry Laurey et ses commis, eux, ne se posent même pas la question. Auteurs d’une cuisine potentiellement dangereuse et manquant parfois de finesse mais plus que généreuse, les artistes culinaires proposaient de délicieux plats optiques aux habitants de leur commune quasiment tous les week-ends l’an dernier. Pas de changement en vue dans la réception pour 2019-2020 donc, mais une ambition supplémentaire : dresser le couvert deux fois par semaine, en invitant aux soirées des convives de nationalité autre que française.
Pour rendre possible ce genre d’offre gastronomique, les cuistots strasbourgeois vont déjà devoir passer à la casserole la viande bulgare du Lokomotiv Plovdiv au troisième tour préliminaire d’Europa League. Avec la ferme intention de les cuire également en aller-retour au barbecue estival, et de n’en faire que deux bouchées. Comment ? En allant au charbon sans se faire emmerder par diverses interrogations, et en produisant ce qu’ils savent faire de mieux. Comme la saison précédente, en somme.
Tout le monde est là, Ajorque/Thomasson pour les premiers débats
En jouant tout simplement l’attaque, pour revenir à un jargon footballistique. Onzième du championnat hexagonal en 2018-2019 mais avec la sixième attaque du pays (58 buts inscrits, quand même), Strasbourg avait fait de l’offensive sa mission première. Et le Racing compte bien réutiliser ce pouvoir lors de l’exercice suivant, en l’employant aussi sur la scène européenne. Ça tombe bien : le RCS a conservé son entraîneur, premier décideur des plans tactiques, et ses éléments de devant. Les deux meilleurs scoreurs de l’an passé, Lebo Mothiba et Ludovic Ajorque (neuf réalisations chacun), sont toujours là. Au même titre que Nuno Da Costa, et Adrien Thomasson. En fait, seul le départ d’Anthony Gonçalves – voire celui de Sanjin Prcić – pourrait faire du mal à l’équipe. En espérant évidemment que Kenny Lala ne soit pas vendu au Napoli, à Brighton ou ailleurs…
Mais pour le moment, et même si deux petits match officiels constituant les deux manches du deuxième tour qualificatif pour la League Europa ne peuvent constituer des vérités, les intentions sont respectées. Le club français a fait vibrer les filets du Maccabi Haïfa à quatre reprises grâce notamment à un binôme Ajorque/Thomasson bien en jambes, a tiré 33 fois vers les cages israéliennes (pour douze frappes cadrées) et a eu la possession de balle dans l’ensemble. Surtout, il ne s’est pas abandonné à des comptes d’apothicaire – hormis peut-être durant vingt/trente minutes lors de la partie à l’extérieur – et n’a pas eu peur de prendre des buts. Il en a justement pris, oui (deux). Mais Laurey avait obligé sa bande à marquer en déplacement, ce qu’elle a fait. Et le coach avait imposé à ses joueurs de faire plaisir aux supporters à la Meinau tout en s’en donnant, ce qu’ils ont réalisé en produisant un certain spectacle alors qu’ils auraient pu manquer de rythme.
Calculer = Danger
« Si on commence à calculer, c’est là qu’on va se mettre en danger » , avait par ailleurs prévenu Jonas Martin, à l’entracte du duel qui voyait Strasbourg mener de deux points. Reste que cette déclaration est constamment valable, pour le RCS. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle un match en Alsace, où il se passe quasiment toujours quelque chose, tourne très régulièrement à la fête. Dans ce contexte, impossible de penser à tout miser sur la défense ou à poser un bus devant la maison de Matz Sels.
Ce n’est en tout cas pas de cette façon que le Racing se voit rejoindre le FC Vaduz ou l’Eintracht Francfort, un gros morceau, en barrages de C3 à la fin du mois d’août. D’ici là, les fans alsaciens comptent bien se gonfler la panse de baeckeoffe. Et pour une fois, les papilles ne se plaindront pas si une partie de la viande est d’origine étrangère.
Par Florian Cadu