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- League Cup
- 8e de finale
- Stoke City/Chelsea (1-1/5 tab 4)
Stoke et Hazard font dévisser Chelsea
Temps de crise à Chelsea : le tenant de la League Cup s'est fait sortir en huitièmes de finale par Stoke City. Sale affaire pour Mourinho et ses boys, nouvelle tournée à venir pour les coéquipiers de Walters.
Stoke City 1-1 (5 tab à 4) Chelsea
Buts : Walters (52e) pour les Potters // Rémy (91e) pour les Blues
91e minute. José Mourinho peut réfléchir à la meilleure façon d’empiler ses cartons, son équipe, menée 1-0, est en train de se faire sortir avant même l’hiver d’une compétition gagnée l’année dernière, après avoir sans doute déjà dit adieu au championnat. Un corner plus tard, Kurt Zouma et Loïc Rémy valident, un peu, leur recrutement par le Special One. Sauf que, quand le plus fidèle, le plus talentueux de tous lâche, c’est toute l’équipe qui s’effondre. En manquant son tir au but, Eden Hazard enfonce Chelsea dans la crise. Les Potters, eux, peuvent respirer avec cette qualification pour les quarts.
Bête blessée et flirt irlandais
Dès l’entame, Chelsea montre son envie de se rattraper de son début de saison indigne. Histoire de rappeler que, en League Cup aussi, il est le tenant du titre. Pour cela, José Mourinho peut compter sur deux de ses hommes-clés : Hazard pour Diego Costa une fois, l’Espagnol pour le Belge deux fois. Malheureusement pour le Portugais, Butland n’entend pas jouer les seconds rôles et sort les deux premières avant de voir les centimètres manquer à Hazard sur la troisième. Les Potters tentent d’abord de se rebeller par la force, avec une semelle de Biram Diouf sur Zouma, mais Terry se charge de protéger son jeune latéral d’un soir en répondant dans la foulée d’une bonne charge contre Diouf, l’expérience en plus. Diego Costa, lui, boîte sans que les joueurs de Stoke n’y soient pour quelque chose. La bête blessée, Walters et ses collègues se rappellent qu’ils savent aussi jouer avec finesse – manque juste une once de précision à Muniesa, servi par son pivot d’attaquant, sur sa tentative de retourné.
À peine un frisson pour Chelsea, qui continue dans sa maîtrise totale du jeu malgré le remplacement à la demi-heure de Diego Costa par Loïc Rémy. Hazard et Oscar sont affûtés, explosifs et précis, moins Ramires ou Willian. Logiquement, à flirter sans conclure, Chelsea risque de se faire déborder. La mi-temps sur le point d’être sifflée, Charlie Adam décale Diouf qui centre sur Walters. Un contrôle et une frappe en pivot plus tard, l’attaquant irlandais voit Begović gicler dans ses pieds et l’arbitre renvoyer son monde aux vestiaires sur la plus grosse occasion de cette première mi-temps pour les Potters, malgré la volonté des Blues.
Du siège au hold-up
Les joueurs reviennent sur le terrain, et Begović garde toujours les cages des visiteurs dans le Britannia Stadium. Il ne peut rien sur la prise de balle suivie d’un demi-tour et d’une frappe parfaite de Walters. Le Britannia peut chanter, ses joueurs sont devant à l’entrée de la seconde mi-temps et contre le cours du jeu. Un coup dur pour des Bleus qui tirent tronche et langue. Deux actions successives illustrent le renversement dans le rapport de force : quand Walters se procure une bonne situation de frappe, au-dessus, en se débarrassant virilement de Zouma, Willian, lui, frappe mollement dans les bras de Butland au terme d’une action construite mais arrêtée.
Le moment choisi par Mourinho pour réorganiser son équipe, avec la sortie du défenseur Baba pour l’attaquant Kenedy. Un défenseur de moins derrière, une frappe de Zouma sur le poteau devant : Chelsea veut repartir de l’avant. De son côté, Stoke montre la profondeur de banc invraisemblable d’un 14e de Premier League en faisant sortir Afellay pour Shaqiri. Mais c’est Jonathan Walters qui continue de pilonner d’une frappe fuyant la lucarne de Begović. On se dirige tout droit vers une nouvelle défaite des Blues quand, au bout du temps additionnel, Remy surgit pour reprendre un corner dévié par Zouma. Les Blues s’offrent un petit sursis de deux fois quinze minutes, alors que Bardsley a la bonne idée de se faire expulser.
Il suffit d’une fois
Est-ce Chelsea ou seulement Hazard ? Le technicien et tout le collectif reviennent le mors aux dents. Reste à ajuster la mire. Arnautović a lui aussi les crocs, mais le même problème de lunette. Et c’est Hazard qui continue à régaler les gourmands, sans pour autant leur servir d’occasion franche. À 10 contre 11, Chelsea ne domine pas franchement les quinze premières minutes. Dans la deuxième période, Willian joue toujours arrêté, mais peut faire frémir le Britannia, quand le pied de Butland ne tremble pas devant Bertrand Traoré ou Kenedy. L’adieu viendra finalement de celui qui a maintenu Chelsea en vie : Eden Hazard manque le dernier tir au but des Blues, Chelsea abandonne de grandes espérances pour cette saison.
Par Eric Carpentier