- C4
- 8es
- Bâle-OM (1-2)
Steve Mandanda (Marseille), dernier tour de piste en Ligue Europa Conférence ?
En réalisant une très bonne performance à Bâle ce jeudi (victoire des Marseillais, 1-2) après sa solide prestation de l'aller, Steve Mandanda a été l’un des grands artisans de la qualification marseillaise en quarts de finale de Ligue Europa Conférence. Surtout, la légende olympienne a de nouveau prouvé que Jorge Sampaoli pouvait lui faire confiance.
Écarté des débats par les performances de Pau López depuis le début de la saison, Steve Mandanda semble également avoir définitivement dit adieu à l’équipe de France. Alors qu’il squattait encore le groupe des Bleus jusqu’en septembre dernier, c’est Alphonse Areola, doublure lui aussi (à West Ham), a été choisi par Didier Deschamps pour accompagner Hugo Lloris et Mike Maignan lors du prochain rassemblement national. Et si le sélectionneur avait enterré Steve un peu trop tôt ? La question mérite d’être posée quand on se penche sur la prestation qu’a (encore) livrée Il Fenomeno ce jeudi soir lors du huitième retour de Ligue Europa Conférence remporté par les Marseillais à Bâle (1-2). Du haut de ses (presque) 37 ans et de ses 604 matchs joués avec l’OM, Steve Mandanda a une nouvelle fois fait comprendre que l’on pouvait compter sur lui pour assurer les arrières des Phocéens pour le reste de cette campagne européenne.
Brassard et turn-over
Auteur d’une double parade impeccable en début de partie avant de rassurer sa défense sur le corner qui a suivi (14e) pour envoyer un premier message à ses coéquipiers avec le brassard bien vissé sur le biceps gauche, l’ancien Havrais a dû s’employer pour ne pas laisser les siens douter (20e, 28e, 56e) avant de devoir s’incliner sur la tête à bout portant de Ndoye (63e), sans pouvoir y faire grand-chose. Une nouvelle fois, donc, Mandanda ne s’est pas dégonflé après que Jorge Sampaoli avait décidé de cocher son nom dans le onze de départ. Poussé sur le banc depuis l’arrivée de López en provenance de la Roma en début d’exercice, l’historique du poste a dû rapidement se faire à son nouveau rôle de coiffeur qu’il avait jusque-là l’habitude d’endosser seulement chez les Bleus.
Coutumier du premier rôle depuis une éternité dans les Bouches-du-Rhône, l’ancien Havrais faisait même l’objet de rumeur l’envoyant sur le départ il y a quelques mois. Il n’en fut rien. Sous contrat jusqu’en juin 2024 (même si on l’imagine mal aller jusque-là), Mandanda a prouvé ce jeudi soir en Suisse qu’il n’avait pas été le numéro un pendant tant d’années pour rien. Surtout, il avait eu la semi-confirmation de Sampaoli que cette C4 serait sienne pendant que l’Espagnol assurerait en championnat. « Cette possibilité de jouer deux compétitions permet qu’un gardien joue une compétition, et que l’autre en dispute une autre. On est sur ce chemin-là », affirmait Sampaoli en conférence de presse quelques heures avant le match retour en terres helvètes.
Maître de Ligue Europa Conférence
Quelle que soit la valeur intrinsèque de cette nouvelle compétition, cette C4 pourrait revêtir un intérêt tout particulier aux yeux de Mandanda, lui permettant de continuer à enfiler les gants. Le Marseillais le plus capé de l’histoire pourrait bien faire de cette première édition son baroud d’honneur pour ponctuer une histoire d’amour qui a débuté il y a quinze ans de cela. Titulaire lors de la double confrontation face à Qarabağ en février pour les barrages, Mandanda avait déjà répondu présent de la meilleure des manières et s’en félicitait après le match aller (remporté 3-1 par les Marseillais) : « J’ai joué mon rôle du mieux que je pouvais, je suis content individuellement et collectivement. » En réitérant la chose la semaine dernière puis ce jeudi au Parc Saint-Jacques, le champion du monde a permis aux siens de se hisser en quarts de finale d’une compétition européenne, et à lui-même d’aspirer à un dernier tour de piste digne de ce nom. Si Antoine Griezmann ne se présente pas sur sa route cette fois-ci, tous les rêves sont permis.
Par Nelio Da Silva