Sainté, Lens et puis Paris. Après Goeffroy-Guichard puis Bollaert, le Parc, c’est presque décevant, non ?
J’ai eu la chance de connaître des supers ambiances. C’est clairement ce qui se faisait de mieux à l’époque. J’ai été gâté. Saint-Étienne, je me rappellerai toujours la première fois que j’étais arrivé là-bas pour signer mon contrat à Geoffroy-Guichard. C’était vraiment particulier, parce que malgré le fait que j’étais breton et que j’aurais pu supporter Rennes ou Nantes, mon club c’était Sainté. Ça a toujours été Sainté. C’était le club de mon enfance. C’est mon père qui m’a fait tomber dedans. Du coup, la première fois que j’arrive là-bas, ça reste un grand souvenir. Par contre, étonnamment, je me souviens très bien de mon premier match avec Sainté, mais pas de mon premier match à Geoffroy-Guichard. Ce qui m’a marqué, c’est la première fois que j’ai enfilé le maillot vert. C’est un sentiment particulier qui te donne la chair de poule, c’est difficilement explicable avec des mots, mais c’était un sentiment rare. Ce qui va vous faire rire, c’est que c’était à Louis-II. Mais ça reste quand même un grand souvenir. C’est marrant, je me souviens pas de mon premier match au Parc, ni à Bollaert, mais je sais que mon premier match avec les Verts, c’était à Monaco. Parce que revêtir le maillot de ton club de cœur pour la première fois, ça reste un moment unique. Tu deviens un acteur du club de ta jeunesse, c’est incroyable. Ce maillot que j’ai porté contre Monaco, je l’ai encore. Pour les joueurs de ma génération, jouer à Saint-Étienne, c’est incroyable. C’était surtout de la fierté.
À l’époque, t’étais plus mégapole parisienne ou banlieue lyonnaise pépère ?
Paris, j’y ai joué que six mois et ma femme venait d’accoucher, donc avec un enfant en bas âge, j’ai pas pu profiter de la vie parisienne comme on peut le penser.Je suis resté six mois tranquillement à Saint-Germain. Après, quand tu viens de Saint-Étienne et de Lens, c’est sûr que ça fait quand même un gros changement.
Robert Nouzaret, le Gallois John Toshack ou l’improbable doublette J.G. Wallemme et Rudi Garcia, t’en as connu du monde à Sainté. Qui t’a le plus marqué ?
J’ai envie de citer Robert Nouzaret, parce que c’est lui qui m’a voulu au club, donc voilà, c’est aussi avec lui que j’ai passé plus d’une année et demie. Après, c’est vrai qu’en l’espace de six mois, on a eu Toshack qui a dû rester deux mois, et puis Wallemme et Garcia qui ont fait la fin de saison, mais c’était vraiment compliqué parce qu’on était en pleine affaire des faux passeports (cette année-là, l’ASSE sera pénalisé de sept unités, terminera 17e et sera rétrogradé en deuxième division, ndlr), donc voilà. Nous, en tant que joueurs, quand on apprend qu’on prend dix points dans la vue, c’est forcément dur à accepter. On sait que derrière, y a le risque de descendre. Moi, j’aurais voulu rester plus longtemps dans ce club-là, donc ça me faisait d’autant plus mal.
Il était comment Garcia à 35 ans ?
C’était un jeune entraîneur à l’époque. Il était le numéro 1 bis de Jean-Guy Wallemme qui était encore joueur. C’est pas évident quand il y a deux personnes comme ça pour entraîner une équipe. Ils ont fait ce qu’ils pouvaient, mais ça n’a pas vraiment marché. On avait trop de points de retard pour sauver le club. Ce serait trop facile de dire maintenant qu’on savait tous qu’il allait réussir, mais moi, je l’ai d’abord et surtout connu comme adjoint de Robert Nouzaret et c’était déjà un grand professionnel au niveau de la préparation physique et tout ça. Il était très proche des joueurs. On voyait qu’il aimait ça, qu’il avait envie de continuer dans ce domaine-là. De là à dire qu’il avait les capacités pour aller jusque-là ou il est maintenant…
Qu’est-ce qui t’a donné envie de rejoindre Paris ?
C’est tout simplement parce que je jouais beaucoup moins à Lens cette année-là et que Paris avait besoin d’un gaucher à cause de ses nombreux blessés. Du coup, ils ont pensé à moi. Moi, j’ai pas hésité une seconde. Paris, ça attire et puis participer à l’aventure d’un club comme celui-là, ça me plaisait beaucoup. Même si je suis pas resté longtemps, j’ai pu jouer une finale de Coupe de France (perdue 2-1 contre l’AJ Auxerre de Djibril Cissé et Boumsong, ndlr).
C’est comment l’ambiance dans un vestiaire quand c’est Fred Déhu ton capitaine et Luis Fernandez ton entraîneur ?
Je me souviens de mecs très sympas. Fred Déhu, Hugo Léal, Pochetinno, Gabi Heinze, Ronaldinho. Des mecs très pros aussi. Franchement, je me suis régalé pendant ces six mois. C’était exceptionnel. Le Parc, une super ambiance, bon ben voilà, j’étais comblé. Après les résultats en championnat n’étaient pas terribles à l’époque ( Paris terminera onzième lors de la saison 2002-2003, ndlr), mais la coupe a compensé. Bref, un excellent souvenir de l’ambiance et des coéquipiers. Et puis il y avait Ronaldinho. Un joueur hors norme qui faisait des choses incroyables à l’entraînement. J’avais jamais vu ça avant, et c’est quelque chose qui marque. Comme son fameux match à Marseille où il plante trois buts. C’était son match. Il était archi motivé ce jour-là. Et puis il a été le meilleur joueur du monde quand même.
C’est possible de s’intégrer dans un vestiaire en six mois ?
Ça a été étonnement facile. Déhu était très sympa. Lionel Potillon, je l’avais connu à Saint-Étienne et quand tu connais un mec comme Lionel, c’est plus facile pour s’intégrer. C’est un des rares avec Jérôme Alonzo que je revois encore quand je repasse à Saint-Étienne. Mais après, j’ai joué rapidement et quand tu arrives d’un autre club et que tu t’imposes rapidement dans le onze, ça facilite quand même les choses. Après, je suis pas resté parce que j’étais prêté et encore sous contrat avec Lens. Puis, le fait que Luis Fernandez quitte le club n’a rien arrangé. Halilhodžić est arrivé et, logiquement, il avait envie de construire son équipe et il est parti sur autre chose. Moi, après, je suis même pas revenu à Lens finalement, parce que j’ai été à Lorient pour finir ma carrière.
Heinze était impressionnant. C’était un exemple au niveau du mental
Frustrant ou soulageant de n’avoir jamais rejouer contre les Verts avec Paris ?
Saint-Étienne, je les ai rejoués une fois avec Lorient lors de ma dernière année de carrière. J’étais remplaçant, mais Chrisitan Gourcuff m’avait pris dans l’effectif. Ça m’avait fait plaisir de retourner là-bas. S’il avait fallu rejouer contre Saint-Étienne, je l’aurais fait, j’aurais même pris du plaisir, mais par contre je n’aurais pas été homme à fêter mon but. Ça doit être un moment particulier.
Le joueur le plus fou que t’ait côtoyé, il est stéphanois ou parisien ?
Ben à Saint-Étienne, c’était surtout un collectif, même si on avait des gars comme Alex ou Aloísio. À Paris, ben, c’est inévitablement Ronaldinho, mais un mec comme Heinze était impressionnant aussi. C’était un exemple au niveau du mental.
Avec le temps, tu restes plus Sainté que Paris ?
J’ai deux clubs, c’est Sainté et Paris. Je supporte complètement Paris surtout avec les joueurs qu’ils ont. C’est un plus pour le championnat. Et puis la façon dont ils jouent, c’est quand même génial. En France, on n’est peut-être pas habitués à avoir une grosse équipe qui domine, mais c’est le cas dans beaucoup de championnats et moi, ça ne me gêne pas du tout. Après, je suis aussi pour Lorient parce que j’y travaille et que c’est mon club. Mais Saint-Étienne, c’est mon club de cœur devant Paris. Et puis, il y a encore Lens après, parce qu’on supporte toujours les clubs dans lesquels on a joué.
Un petit prono pour dimanche ?
C’est à Paris, donc j’ai envie de dire que Paris est au-dessus de tout le monde, encore plus au Parc des Princes, mais bon, ils vont être champions, donc ils n’ont pas besoin de gagner absolument dimanche, tandis qu’à Sainté, ils se battent pour accrocher la Ligue des champions. On va dire 2-1 pour les Verts.
Comme tout tout bon ancien du PSG, Stéphane Pedron a marqué au Parc.
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