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Stéphane Cabrelli : « L’élimination face à Manchester, je ne la digérerai jamais »

Propos recueillis par Andrea Chazy
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Stéphane Cabrelli, 52 ans et entraîneur de Linas-Montlhéry (R1), s’apprête à défier le PSG ce dimanche en Coupe de France. Un véritable cadeau pour ce fan inconditionnel du club parisien, qui n'a pas hésité à appeler son chat Zlatan. Entretien.

À quelques heures d’affronter le PSG, comment vous sentez-vous ?

Ma femme rigole de me voir écrire des noms comme « Verratti » sur mes feuilles d’avant-match. C’est le côté cocasse de la situation.

C’est beaucoup d’excitation, évidemment. J’ai écouté la conférence de presse de Thomas Tuchel pour essayer de voir quelle équipe va se présenter face à nous : avec Neymar et Mbappé devant, ou avec Cavani-Choupo-Moting par exemple. Ça a son importance, car les qualités intrinsèques des joueurs sont différentes. Ma femme rigole de me voir écrire des noms comme « Verratti » sur mes feuilles d’avant-match. C’est le côté cocasse de la situation. On n’a pas l’habitude de parler de ces joueurs-là de cette façon, comme des adversaires.

Comment se sont passées les fêtes ? On imagine qu’on ne les passe pas de la même manière lorsque l’on joue Paris quelques jours plus tard… En famille, on a gardé les mêmes principes : se changer les idées et s’amuser, même si le sujet principal de conversation était forcément le PSG. On est tous fanatiques du club, que ce soit mes frères, ma femme… Les questions fusaient sur le fait que j’allais leur serrer la main, prendre des photos avec eux, les côtoyer comme je le fais avec d’autres joueurs de niveau régional.

Vous avez fait des rêves ou des cauchemars sur ce match depuis le tirage au sort ? Le seul rêve lié à ce match-là, c’était uniquement sur l’avant-match. On était à l’échauffement, le terrain était à moitié éclairé, il n’y avait pas beaucoup de monde dans les tribunes. Le terrain, lui non plus, n’était pas bon. Tout à fait l’opposé de ce qui nous attend dimanche soir, en fait. Mais je n’ai pas rêvé de scénario catastrophe ou, à l’inverse, fantastique. Hormis la nuit qui a suivi le tirage au sort où je n’ai pas dormi, j’ai un très bon sommeil.

En plus d’être coach dans la région parisienne depuis une dizaine d’années, vous êtes aussi manager chez Bruneau, une entreprise de matériel et de fournitures de bureau. Comment vos collègues ont-ils réagi au moment du tirage au sort ? C’est une grande société, et pourtant, l’écho de cette rencontre est parvenu jusqu’à mon travail. Tout le monde me félicitait pour le tirage, mon comité d’entreprise s’est même manifesté pour acheter beaucoup de places et en faire profiter mes collègues, car la demande était forte en général.

Au niveau sportif, comment faire pour que vos joueurs ne soient pas tétanisés par l’événement et profitent de ce moment ?

On va donner le maximum, essayer de poser le maximum de problèmes au PSG, mais on veut surtout entendre au coup de sifflet final qu’on a fait un beau match.

C’est avant tout une fête, c’est évident. On est assez réalistes : on va donner le maximum, essayer de poser le maximum de problèmes au PSG, mais on veut surtout entendre au coup de sifflet final qu’on a fait un beau match. On veut donner une bonne image du club et même du football amateur en général. Nous ne sommes pas une CFA, on est vraiment dans l’amateurisme, le vrai. On s’attend à courir après le ballon, mais on va rester dans notre 4-3-3. Dans ce que l’on sait faire.

Vous avez revu des matchs du PSG pour préparer la rencontre ? Pour être honnête, j’étais évidemment au Parc lors du dernier match face à Amiens. Je me suis détaché de mon côté supporter, encore un peu plus que d’habitude. Je sais comment ils jouent, les relations fortes entre certains joueurs. Mes joueurs aussi le savent, eux aussi les regardent jouer.
Vous êtes un immense fan du PSG. Vous alliez au Parc en famille, enfant… C’était quoi votre premier match ? Un PSG-Lens, en 1979. C’était l’époque de Bianchi, M’Pelé…

Vous étiez abonné ensuite ?

Mon premier souvenir, ou premier amour au Parc des Princes, c’est la première victoire en Coupe de France face à Saint-Étienne en 1982 avec Francis Borelli qui embrasse la pelouse.

Quasiment chaque année, même s’il y a eu une période où je n’ai pas pu le faire. J’ai eu une petite carrière dans le football, je jouais dans ce qu’on appelait à l’époque la Division 4 (actuel National 2, N.D.L.R.) du côté de Châteauroux, à l’époque de la présidence de Michel Denisot. Sinon, j’ai longtemps été abonné à Boulogne avant de bouger et d’être aujourd’hui en porte B, en latéral. Je n’ai jamais appartenu à un groupe pour autant. C’est lorsqu’il y a eu tous les problèmes de hooliganisme que j’ai quitté le virage. Mon premier souvenir, ou premier amour, au Parc des Princes, c’est la première victoire en Coupe de France face à Saint-Étienne, en 1982, avec Francis Borelli qui embrasse la pelouse. Je n’étais pas entré sur le terrain, je n’étais pas super téméraire pour ces trucs-là… (Rires.)

Qu’est-ce qui vous avez particulièrement marqué ce soir là, au-delà du titre ?Je n’étais pas encore abonné, mais je fréquentais déjà la tribune Boulogne. Pour la finale de la Coupe de France, j’avais donc pris mes billets à Boulogne, comme d’habitude. Sauf qu’exceptionnellement, je devais être un peu jeune, c’était la tribune Auteuil qui avait été réservée pour le PSG à cette occasion. J’ai donc passé ma finale entouré de Stéphanois, comme pas mal d’autres supporters qui s’étaient trompés (Rires.) C’était bon enfant à l’époque, heureusement. L’année d’après, rebelote, finale de la Coupe de France contre Nantes, toujours au Parc. Je ne veux pas me faire avoir une deuxième fois, je prends donc mes billets en tribune Auteuil pour être avec les supporters parisiens cette fois. Évidemment, l’organisation avait encore changé et donc je me suis retrouvé avec les fans nantais… Après, j’ai fait les choses correctement.

Vous avez suivi le PSG en déplacement ?Bien sûr. Le dernier en date, c’est le Real-PSG où on perd 3-1 là-bas en huitièmes de finale (en 2018, N.D.L.R.). J’espère avoir mes billets pour Dortmund en février. Normalement, ça devrait le faire. J’en ai déjà fait un paquet : Bruxelles, Liverpool, Rotterdam pour les deux finales, Parme, Milan et aussi pas mal en France… Je devais aller à Barcelone en 2017, le soir de la remontada, mais au dernier moment, mon frère, qui m’accompagnait, a eu un empêchement professionnel et on est restés en France.

Bon, c’était peut-être mieux comme ça.

J’ai 52 ans, mais quand je vais au Parc, je suis toujours un enfant. C’est avec un grand sourire, je ressens toujours quelque chose.

Après, le plus mauvais souvenir, ça reste l’élimination face à Manchester l’an dernier. Face au Barça, on s’est fait avoir, mais, en face, il y avait des grands talents comme Neymar ou Messi, c’était à l’extérieur et je ne parle même pas du complot au niveau de l’arbitrage. Là, c’était au Parc des Princes, face aux coiffeurs de Manchester, qui étaient venus pour ne pas prendre une valise. Finalement, ils marquent trois buts, c’est un cauchemar. Je ne le digérerai jamais.

Votre chat s’appelle Zlatan. C’est quoi ce coup de folie ?Ma femme voulait qu’on adopte un chat, je n’étais pas très chaud. J’ai finalement accepté, à condition que je choisisse le nom. Zlatan, c’est un joueur que j’aime bien. J’aime aussi le personnage. Certains disent qu’on ne gagnait pas la Ligue des champions avec lui, mais au moins, on allait en quarts de finale ! J’ai 52 ans, mais quand je vais au Parc, je suis toujours un enfant. Je ressens toujours quelque chose. C’est pour ça que j’ai choisi Zlatan, et ça lui va bien. Car il fait quelques conneries, comme lui. Si jamais je dois en adopter un nouveau ? Hmm… (Il réfléchit) J’adore Marco Verratti, donc peut-être Marco !

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Propos recueillis par Andrea Chazy

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