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Stéphane Auvray : « Je ne suis pas surpris par le Costa Rica »

Propos recueillis par Vincent Riou
5 minutes
Stéphane Auvray : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Je ne suis pas surpris par le Costa Rica<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Formé à Caen, taulier à Vannes, comète à Nîmes, le Guadeloupéen Stéphane Auvray est aussi et surtout l'un des meilleurs spécialistes français de la mystérieuse zone CONCACAF. L'ancien capitaine des Gwada Boys, qui a joué en MLS, passe en revue les équipes du Costa Rica, du Honduras, du Mexique et des USA. Avec des choses à dire.

Que t’inspire cette équipe du Costa Rica, l’une des surprises de la première semaine ?

On les a joués deux fois avec la Guadeloupe. La première fois, c’était comme le Honduras : des vicelards pas possible, toujours par terre, toujours à provoquer, à t’insulter, à te cracher dessus dès que l’arbitre a le dos tourné. Et puis ça a un peu changé. En 2009, on a vu qu’il y avait eu du travail de fait niveau football : les gars étaient plus athlétiques, moins techniques, mais mieux organisés, ça allait plus vite, une manière de jouer complètement différente. Donc je ne suis pas surpris par leur début de Coupe du monde. J’ai aussi joué avec Roy Miller, aux Red Bulls, c’est un super joueur.

Et le Honduras, c’est vraiment des teignes ?

Ah ça, ils sont provocateurs, oui, c’est des vicieux, t’as vu le match contre la France ? J’ai joué avec Roger Espinoza à Kansas City (aujourd’hui à Wigan, ndlr), le milieu gauche, c’est vraiment un teigneux qui ne lâche rien. C’est compliqué à jouer parce qu’ils misent sur l’engagement, donc c’est souvent des matchs à cartons. Nous, on les a battus en quart de Gold Cup, mais je ne suis jamais allé là-bas. C’est un peu l’endroit où t’as pas envie d’aller, « la Corse puissance 10 » (sic), y a pas mal de gangs. Je sais que Kansas City est allé jouer là-bas en Champions League juste après mon départ pour les Red Bulls, ils avaient pas le droit de sortir de l’hôtel ni rien.

Avec les Gwada Boys, t’as eu l’occasion aussi de jouer le Mexique…

Oui, deux fois. Ce qui est usant avec eux, c’est qu’ils prennent toute la largeur du terrain, ils vont de gauche à droite. Ils aiment bien jouer en 4-4-2 avec 2 milieux sur les côtés qui sont vachement hauts, ce qui, au bout d’un moment, est fatiguant. D’ailleurs la première fois, on avait perdu 1-0 à un quart d’heure de la fin sur une frappe de 20 mètres, parce qu’à force de nous user sur les côtés, ils avaient trouvé de l’espace dans l’axe. La deuxième fois, on était déjà qualifiés pour les quarts et on n’avait fait jouer que des gars qui jouaient en Guadeloupe. Et on n’a perdu que 2-0. Alors qu’eux avaient aligné leur équipe de Coupe du monde avec Guardado, Giovanni et compagnie.

À New York, t’as côtoyé l’increvable Rafa Márquez…

Oui, j’ai fait qu’une demi-saison et si j’ai pas beaucoup joué, c’est en partie parce qu’il avait décidé qu’il ne voulait plus jouer arrière central, mais au milieu, donc forcément ça ne m’a pas aidé (rires). Rafa, c’est un meneur d’hommes, mais silencieux. C’est pas un mec qui va perdre son temps à parler. Quand il a un truc à dire, en général il le dit sur le terrain, et il se prend un carton rouge. Quand il a le ballon, c’est superbe, il trouve des angles de passe extraordinaires… Et quand il ne l’a pas, tu peux compter sur lui : c’est soit le ballon, soit le bonhomme !

Qu’est-ce que tu penses de l’équipe américaine ?

Leur atout numéro un, c’est Klinsmann. Et tomber dans le groupe de l’Allemagne, ce n’est pas un désavantage : il les connaît par cœur. Tactiquement, les US ont énormément progressé, ils ne courent plus partout. Klinsmann est aussi allé chercher des joueurs qui ont de parents américains, mais qui ne sont pas nécessairement nés aux US pour essayer d’instaurer une culture foot, des jeunes d’Europe du Nord, d’Allemagne, comme le milieu Jermaine Jones. Ça a fait beaucoup parler au départ, mais il a réussi à trouver un bon équilibre, avec pas mal de joueurs qui jouent en MLS au final, parce que le niveau de la ligue commence à devenir meilleur. Il les a bien choisis, les gars, notamment deux de mes anciens coéquipiers à Kansas City, Matt Besler, en défense centrale, et Grahan Zusi au milieu, qui va sûrement entrer de temps en temps. Derrière, c’est assez solide, t’as des mecs qui bossent bien ensemble. Beasley, il est pas tout jeune, il est pas forcément arrière gauche de métier, mais il se débrouille pas mal. Et au milieu, c’est vraiment bon avec Bradley-Dempsey-Beckerman, le gars avec les locks qui joue à Salt Lake… Ça combine beaucoup, c’est des mecs qui aiment jouer court et bouger. La phase de transition sur la récup’, ça va hyper vite.

Se passer de Donovan, c’est pertinent ?

Tu juges pas un joueur sur ce qu’il a fait, mais sur ce qu’il fait. Je ne dis pas que Donovan n’est pas bon, juste qu’à l’heure actuelle, il n’est peut-être pas au-dessus des autres comme il a pu l’être avant. Il est peut-être un peu en dessous de son niveau d’avant, et les autres deviennent meilleurs. Tu mets un système en place, donc il faut faire des choix, je vais pas te la refaire, Nasri, Cantona, tout ça, les coachs en savent un peu plus que nous…

Est-ce que tu te dis parfois que la Guadeloupe aurait sa place en Coupe du monde ?

Bien sûr que je me dis que j’aurais pu faire une Coupe du monde avec ma Guadeloupe. Largement. Si la Jamaïque ou Trinidad ont réussi à se qualifier… C’est pas du chauvinisme, mais avec plus de moyens, quand tu vois les joueurs guadeloupéens, le nombre de joueurs du centre de préformation qui se retrouvent en équipe de France de jeunes…

En Guadeloupe, l’équipe la plus populaire pendant les Coupes du monde, c’est toujours le Brésil ?

On est vachement plus proches du Brésil que de la France, donc il ne faut pas y voir un truc négatif, c’est juste que culturellement, tu t’identifies à ces gars-là. Tu joues pieds nus, dans la rue, sur la plage. Moi, je supporte le Brésil depuis toujours parce je suis né en Guadeloupe, j’ai grandi à St Martin, et l’équipe, c’est le Brésil. Et puis Benzema disait récemment que le Brésil, ça fait rêver, c’est vrai, c’est comme ça. J’ai grandi avec Romário, avec Ronaldo, qu’est-ce que tu veux dire de plus ? Mais ça veut pas dire que France-Brésil en 98, t’es pas pour la France. Je ne crois pas me tromper en disant que la plupart des Guadeloupéens étaient pour les Bleus.
Lyon : à Textor et à travers

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