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ACTU MERCATO

Stambouli, le contrat de méfiance

Par Mathieu Faure
5 minutes
Stambouli, le contrat de méfiance

Avant même sa signature officielle, Benjamin Stambouli a réussi à faire l'unanimité contre lui. Sa faute ? Être né à Marseille, être un fan de l'OM et, surtout, débarquer dans un PSG débarrassé du fair-play financier et en passe de perdre Thiago Motta. Alors qu'il n'a même pas disputé son premier match, Stambouli a déjà pris un avertissement.

Le football est une histoire de timing. Et force est de constater que la signature de Benjamin Stambouli au Paris Saint-Germain pour 5 ans tombe au mauvais moment. Actuellement, l’ancien milieu de terrain de Tottenham devrait éviter de traîner sur la toile. Que ce soit dans les commentaires des sites à la mode ou sur les réseaux sociaux, le milieu de terrain se fait allumer de partout. Là-haut, on lui reproche son lieu de naissance et son amour assumé de l’OM. En bas, on lui jette au visage sa trahison de signer au QSG pour l’argent. Au milieu et partout ailleurs, on ne comprend pas que le PSG enfin débarrassé des sanctions du fair-play financier recrute un gardien allemand inconnu des radars et un jeune milieu qui faisait banquette chez les Spurs, d’autant que ce dernier a été arraché au nez et à la barbe de Watford, un club dans lequel Xavier « Monchi » Gravelaine a traîné ses crampons dans les années 90.

On annonçait Ángel Di María, Kevin De Bruyne, Paul Pogba, Pedro, Cristiano Ronaldo et voilà Benjamin Stambouli en premier joueur de champ. Dans ce mélodrame qu’est le mercato, un moment où la raison s’est absentée jusqu’à début septembre, tout le monde crie à l’incompréhension. Et les mêmes refrains ressurgissent : où est Leonardo ? Olivier Letang est une pipe. Le PSG ne sait pas recruter. La Ligue 1 rebute. Et comme Stambouli aime la difficulté, il se présente avec deux handicaps dont il va devoir se défaire. Le premier, c’est que son arrivée coïncide avec la volonté claire et nette de Thiago Motta de quitter le club. Pour certains qui aiment les raccourcis clavier, Stambouli viendrait remplacer Motta. Oui mais non. Le second, c’est que le garçon a été recommandé par le duo Gasset-Blanc – habitué de La Paillade – et que la jurisprudence Cabaye est passée par là. Autant dire qu’aujourd’hui, l’arrivée de Benjamin Stambouli est entourée au mieux, d’un certain scepticisme, au pire d’une certaine colère. En résumé, personne n’attend rien de lui puisque son transfert ne soulève pas un enthousiasme débordant. Or, plaire à tout le monde, c’est plaire à n’importe qui. Et c’est bien dommage, car en d’autres temps et circonstances, Stambouli aurait eu de quoi plaire.

Une famille de footeux

Après tout, Stambouli n’a pas coûté une fortune quand on se repenche sur les dernières recrues « classiques » du PSG. L’ancien héraultais a coûté moins cher que Digne, Aurier, Cabaye. 9 millions d’euros, c’est un peu moins cher que Blaise Matuidi en juillet 2011. Au vrai, Benjamin Stambouli débarque pour être un joueur de complément. C’est le 17e ou 18e homme, quoi. Le type qui rentre 5 minutes, plante deux tirs et fait deux écrans à des moments clés d’un match NBA. Dès lors, inutile d’attendre du joueur qu’il fasse oublier Thiago Motta, il n’est pas là pour ça et les deux dossiers sont dissociés. Stambouli vient plutôt prendre ce qu’on lui donnera, quand on lui donnera. Et là, il pourra s’exprimer. À bien y regarder de plus près, le garçon est loin d’être un peintre. Chez les Stambouli, le football est une affaire que l’on se transmet de père en fils. Papa, Henri, a été gardien à Monaco avant de gérer le centre de formation de l’OM et de Montpellier, son oncle Laurent a été une figure en Principauté, de l’encadrement des jeunes à l’équipe première. Son grand-père, Gérard Banide, a été l’adjoint de Henri Michel sur le banc du PSG en 1990 après avoir officié au même poste en équipe de France. Dans les années 80, papy avait même été sacré champion de France 1982 sur le banc de l’AS Monaco. Enfin, son arrière-grand oncle, Maurice Banide, s’est fendu d’un doublé Coupe-championnat avec le RC Paris en 1936, et fut sélectionné à neuf reprises chez les Bleus (1 but). À Noël, on parle donc football depuis des lustres.

Les VHS de Carlos Mozer

Dans cette famille qui aime le ballon rond, Benjamin a fait ses classes dans le sillage des emplois de son père (OM, Sion, Sedan, Montpellier). C’est finalement dans le 34 qu’il débute son parcours de footballeur. Il est prometteur, belle gueule et polyvalent. Milieu défensif, relayeur, latéral, défenseur central, Stambouli voyage en première classe même quand le train déraille puisqu’à 19 ans, il est victime d’une rupture du ligament croisé et vit par procuration l’aventure de sa génération, victorieuse de la Coupe Gambardella en 2009. Pour celui qui regardait en boucle les VHS de Carlos Mozer à la maison avant de porter son amour sur Heinze, Puyol et Piqué, Montpellier a été le tremplin parfait. Pouponné comme il le fallait par Louis Nicollin et Rolland Courbis, le gamin de Marseille a fait ses matchs à La Paillade pendant quatre saisons. Il goûte même aux joies du titre de champion ainsi qu’à la Ligue des champions. Loin d’être ridicule balle au pied, son CV tourne autour de l’équipe de France avant de se perdre lors d’un vol Montpellier-Londres de l’été 2014.

À Tottenham, le milieu se prend un mur. Il ne joue pas. Ou très peu. Perd son temps et tous les espoirs placés en lui. C’est donc un joueur revanchard qui arrive au PSG. Un profil qui a souvent fonctionné dernièrement. À leurs arrivées porte de Saint-Cloud, Maxwell était le remplaçant du remplaçant d’Éric Abidal, et Alex comptait ses dents avec la langue dans les tribunes de Chelsea. Bien entendu, Stambouli n’a pas la bouteille ni la même aura que les deux Brésiliens. Mais il n’a pas grand-chose à perdre au PSG. Un PSG qui recrute par ailleurs un joueur formé en France, lui qui doit en inscrire au moins 8 sur les 25 inscrits en Ligue des champions, ce n’est pas anodin. En attendant, le milieu de terrain peut même prendre du recul et se marrer à la lecture des pétitions 2.0 qui se sont créées pour militer contre sa venue. Enfant, il rêvait de devenir pompier, boxeur ou de s’engager dans les forces spéciales. Le voilà joueur du PSG et parti pour débuter les matchs de seconde zone en attendant mieux. Oui, il ne lui est pas interdit de rêver. Car personne ne le fera pour lui…

Dans cet article :
« La gestion des gardiens sous QSI, c’est grotesque »
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Par Mathieu Faure

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