- Ligue 1 – J25 – Rennes/Lille
Stade Rennais Sacré Graal
Classé dans la première moitié de tableau de L1 depuis huit saisons consécutives, le club breton n’est en revanche jamais parvenu encore à se hisser sur le podium. Dans cette quête éternelle de top 3, le match de ce soir face au LOSC, l’actuel détenteur de la 3e place, s’annonce décisif. Côté nordiste, cette troisième rencontre de suite en déplacement est l’occasion de mettre un concurrent direct à neuf points.
Souviens-toi Nicolas Fauvergue…
S’il y a bien une saison où le Stade Rennais aurait pu/dû obtenir la troisième place finale de L1 qualificative pour la phase préliminaire de la Ligue des champions, c’est en 2006/2007. Mais lors de l’ultime minute du temps additionnel de l’ultime match de la saison à Lille, le gardien breton Simon Pouplin ne peut rien face au coup de tête de Nicolas Fauvergue, qui propulse un coup franc de Ludovic Obraniak dans le but adverse, pour l’égalisation à 1-1. Deux points s’envolent pour les Rennais, ce qui offre à Toulouse de terminer miraculeusement à cette fameuse troisième place.
Cinq ans après cet épisode douloureux dans l’histoire des Rouge et Noir, la confrontation de ce soir apparaît bien moins décisive. Il restera quoiqu’il arrive encore 13 journées à disputer et le classement en haut de tableau pourrait encore pas mal évoluer d’ici au 20 mai. Il n’empêche, alors que six points séparent les deux équipes au coup d’envoi, ces 90 minutes revêtent un sacré enjeu. Une victoire et les Rennais reviennent à trois maigres points du podium, une défaite et un gouffre de neuf points se forme. Là on peut franchement parler d’un fameux match à six points.
Intermittents du spectacle
Si on reste toujours du point de vue breton, la rencontre de ce soir est aussi l’occasion de se racheter et de se rassurer, après la déroute 0-4 subite dimanche dernier à Geoffroy Guichard face à Saint-Etienne. Oui le Stade Rennais est une équipe insaisissable, imprévisible, capable d’encaisser quatre buts sans en marquer un, avec pourtant une fiche statistique largement favorable : 58 % de possession, autant de tirs tentés que l’adversaire, 84 % de passes réussies, 8 corners à 3, 28 centres à 16.
L’occasion de constater que quoiqu’en pensent encore certaines mauvaises langues, non Rennes n’est pas une équipe de bourrins pratiquant un jeu stéréotypé et défensif. Ce qui est sûr en revanche, c’est qu’elle manque cruellement de régularité et de caractère. A ce titre et à trois jours de la rencontre amicale de l’équipe de France face à l’Allemagne, il va être intéressant de surveiller la performance de l’international Yann M’Vila, au talent certain mais à l’investissement pas toujours irréprochable cette saison avec son club. Devant, en soutien de Mevlut Erding, les intermittents du spectacle Julien Féret, Jonathan Pitroipa et Jirès Kembo doivent aussi montrer plus que ce qu’ils ont montré ces derniers temps.
76ers de Lille
Côté Lillois maintenant, le match de ce soir au stade de la Route de Lorient est le troisième en déplacement en huit jours. Après le couac Lille/Bordeaux du 12 février (4-5), cette semaine loin du ch’nord a pour l’instant été remarquablement négociée, avec deux courtes mais précieuses victoires : 1-0 à Lorient, 1-0 à Sochaux. Il n’y a pas eu que le score d’identique, le scénario l’a été aussi, avec lors des deux rencontres un but inscrit à la 76e minute sur une passe décisive de Benoît Pedretti, pour un but de Mathieu Debuchy dans le premier cas et de Nolan Roux dans le second.
La forme ascendante de Ped’ est une bonne nouvelle pour les Nordistes, tout comme le retour de blessure de Florent Balmont. Derrière, l’incertitude Franck Béria devrait offrir une seconde titularisation de suite au jeune latéral gauche Lucas Digne, tandis que Mauro Cetto et Aurélien Chedjou seront associés au centre. Devant, Rudi Garcia va encore pouvoir compter sur sa recrue Nolan Roux, qui ne déçoit pas depuis son retour dans le nord (4 buts en 4 matchs de championnat disputés).
Assuré de garder sa troisième place pour la 15e journée de suite, le LOSC, meilleure formation en déplacement (à égalité avec Paris), aborde cette rencontre avec confiance, sans pression particulière et avec le sourire : la semaine passée n’a pas seulement été marquée par des performances sportives, puisqu’on a aussi appris par la voix du responsable construction du futur Grand Stade que l’enceinte ultramoderne sera bien livrée dès cet été. Les courants d’air et la piste bleue du Stadium Nord ne seront bientôt qu’un lointain souvenir.
Par Régis Delanoë