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Squillaci, retour gagnant

Par Swann Borsellino
Squillaci, retour gagnant

Soigneusement rangé dans le grenier d’Arsène Wenger depuis deux saisons, Sébastien Squillaci est revenu en France six ans après son départ de Lyon pour Séville. De retour sur la terre de son grand-père paternel, celui qui a déjà évolué en Corse, sous le maillot de l’AC Ajaccio, retrouve les terrains, le temps de jeu et son île. La vie est belle pour Sébastien. Ce n’est pas le Sporting qui s’en plaindra.

Des toiles d’araignées entre les jambes, des crampons rouillés, un salaire en poche, une certaine notion de la vie de footballeur professionnel, mais aussi une certaine notion du bonheur. De son passage à Arsenal, où il n’a finalement joué qu’une vraie saison, Sebasien Squillaci ne gardera certainement pas cette période 2011-2013, où il a plus fréquenté les squelettes de Martin Keown et Sol Campbell dans le grenier d’Arsène Wenger que la pelouse de l’Emirates. À 33 ans et après sept années passées loin de l’Hexagone, le défenseur central né à Toulon s’est offert un retour en France. Pas par la plus grande porte, mais peut-être par la plus belle : celle de son cœur. De retour en Corse, d’où est originaire son grand-père paternel, « Toto » prend le football dans ses bras pour une dernière valse entre amoureux. Sebastien Squillaci, un homme en quête d’un dernier plaisir comme pour boucler une boucle qui a débuté il y a presque dix ans, non pas sur une île, mais sur un Rocher.

Du haut du Rocher au grenier londonien

Le temps a passé mais celui-ci ne semble pas avoir d’effet sur le visage inoxydable de Sébastien Squillaci. Peut-être que les yeux ne brillent plus autant qu’avant, comme à Ajaccio, par exemple, où « Toto » a passé deux très belles saisons en Ligue 2, mais le fait est que le Squillaci que l’on a vu s’engager avec le Sporting Club de Bastia cet été a la même gueule que le minot de 2004. Cette année-là, le défenseur de 23 ans a la chance de participer à une épopée humaine et sportive rare dans le monde du sport. Cette année-là, il fait partie de la « bande d’escrocs » chère à Patrice Évra. Une escouade de morts de faim qui se hissera jusqu’en finale de la Ligue des champions. Personnage important de cette improbable aventure, « Toto » a marqué à Bernabéu, y a concédé un pénalty devant l’immense Ronaldo, a chanté I Will Survive dans un bus en frappant contre les vitres pour se défouler avant une finale de C1 et a connu le grand Fernando Morientes. Inoubliable et suffisant pour commencer à se faire un nom, dans l’Hexagone et chez les Bleus. En 2006, Squillaci quitte le Rocher et son compère Gaël Givet pour l’Olympique lyonnais où il garnit tranquillement son palmarès. Homme de doublettes, « Toto » trouve Julien Escudé à Séville, où il gagne encore. Une petite Coupe d’Espagne dans l’armoire à trophées, deux petits tours et puis s’en va. À Arsenal, donc, où après un exercice 2010-2011 correct en termes de temps de jeu (il dispute 22 matchs), le néant s’installe vite. Entre 2011 et 2013, le néo-Bastiais cumule un total famélique de 324 minutes de jeu. Même pas trois matchs en deux ans, suffisant pour que sa signature à Bastia à l’été 2013 crée quelques doutes, en Corse et ailleurs.

Des doutes, un but et une bonne pioche

Il faut dire qu’avec 66 buts encaissés en 2012-2013 et un statut de pire arrière-garde de l’élite, les Bastiais avaient un peu de boulot en défense cet été. C’est dans cette optique que les deux briscards corses François Modesto et donc Sébastien Squillaci ont fait leur retour sur l’Île de Beauté à respectivement 35 et 33 ans. Pas un bain de jouvence donc, mais une opération commando qui porte ses fruits jusqu’ici, puisqu’avec 15 buts encaissés depuis le début du nouvel exercice, les hommes de Frédéric Hantz sont dans le milieu de tableau. D’un point de vue personnel, Sébastien Squillaci, absent lors des deux précédentes rencontres du Sporting, a retrouvé les terrains ce week-end lors du bouillant derby face à l’OGC Nice. Plus improbable encore, le défenseur central a retrouvé le chemin des filets en Ligue 1. Bien servi par Boudebouz sur corner, le joueur aux 188 matchs de Ligue 1 a planté de la tête pour offrir une courte victoire (1-0) à des Corses réduits à 10. Serein derrière, joueur d’expérience, « Toto » s’est rapidement adapté à sa nouvelle équipe. « Je suis heureux, je joue, tout va bien, je suis épanoui » , balançait-il simplement en conférence de presse après le match contre le GYM. « Je savais que je venais dans un bon club. » Le club, lui, ne savait pas forcément ce qu’il trouverait. On appelle ça une bonne pioche.

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