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Speedo Mick ne peut pas, il a piscine
Avec sa tenue légère, impossible de louper Speedo Mick dans les tribunes des matchs d'Everton. Portrait d'un chic type.
Slip, lunettes et bonnet de bain aux couleurs de son club de cœur. Voilà la tenue qui accompagne les week-ends de Michael Cullen, fan d’Everton depuis les seventies. Mais contrairement aux apparences, celui que l’on surnomme Speedo Mick ne va jamais à la piscine. À 51 ans, l’homme originaire de Dovecot dans le Merseyside, expatrié aujourd’hui à Londres, est devenu depuis deux ans et demi une célébrité à Goodison Park et dans les stades de Premier League. Quand la plupart des supporters empilent les couches pour se protéger du froid, lui regarde son match le torse et les jambes nus. Qu’il vente, qu’il pleuve, qu’il neige, Speedo Mick se trimbale au stade comme s’il allait faire quelques longueurs, dans le but de collecter des fonds pour diverses œuvres de charité. « En tout, j’en suis à plus de 90 000 livres récoltées » , assure l’ingénieur lumière de profession, qui a été élu fan d’Everton de l’année par ses pairs, à l’issue de la saison dernière.
Speedo Mick et Speedo Clive
Tout commence en 2014, quand Mick décide de traverser la Manche en vue de récolter 5 000 livres – il en obtient finalement 30 000 – pour une association, où travaille sa femme, qui vient en aide aux sans-abris. « Je n’avais jamais pris de cours de natation ! » , confie-t-il. Après tout de même deux ans d’entraînement dans le rétro, le nageur en herbe brasse les 34 kilomètres qui séparent la Grande-Bretagne du continent. L’aventure est lancée. Le 15 décembre 2014, le « channel swimmer » , comme l’indique alors l’inscription au marqueur sur son ventre, débarque dans les tribunes de Goodison Park en tenue de piscine. « Au début, les gens me disaient : « Vous n’êtes quand même pas assis à côté de moi ? » » , rembobine le fan des Toffees. Mais après un passage sur Sky Sports et des articles dans la presse locale, Speedo Mick devient la coqueluche, qui enchaîne les selfies avec les fans. Il y a ce match glacial de novembre dans le petit stade de Bournemouth ouvert au vent, où Speedo Mick rencontre son double local, Speedo Clive. « J’avais l’impression d’être un pingouin » , relate Speedo Mick. Mais il note aussi que « plus il fait froid, plus les gens font preuve de générosité » .
Did you see this pair on Saturday? When Speedo Clive met Speedo Mick at #efc v afcb https://t.co/eoAJvsFbgb pic.twitter.com/jaQCl0rYXF
— Bournemouthecho (@Bournemouthecho) 30 novembre 2015
Bientôt, Mick se lance un nouveau défi : après la nage, la marche. À l’occasion de la demi-finale de FA Cup d’Everton face à Manchester United, la saison dernière, Speedo Mick enfile son sac à dos pour rallier Goodison Park à Wembley en onze journées de marche… mais toujours avec slip, lunettes et bonnet de bain. Il remet ça à l’occasion du derby du Merseyside, pas plus tard que le week-end dernier, en ralliant Anfield depuis Buckingham Palace – « 230 miles, mon record ! » Sur la route, il croise par hasard l’international irlandais de Stoke, Jonathan Walters, qui prend le temps de s’arrêter et d’insérer un billet dans le seau qui lui sert à faire la quête. Alors, verra-t-on encore Speedo Mick dans les stades de Premier League la saison prochaine ? « J’y réfléchis encore parce qu’il faut que je passe du temps avec ma famille. » Une chose est sûre : « Si Everton se qualifie pour la Coupe d’Europe, je ferai un déplacement en Europe. » Avec slip, lunettes et bonnet de bain.
Driving past and had to stop to see this legend @speedomick what an effort…and has definitely got better gear than me! pic.twitter.com/zBcMMxq0aE
— Jonathan walters (@JonWalters19) 30 mars 2017
Le dernier crowdfunding lancé par Speedo Mick pour la fondation Charlie’s chance, est à retrouver ici
Par Florian Lefèvre
propos de Speedo Mick recueillis par FL