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Sparta Prague-Monaco : Cesc Fàbregas, un taulier sur le Rocher
Troisième de Ligue 1 la saison dernière, l'AS Monaco doit passer par un double tour préliminaire pour espérer rallier la phase de poules de la Ligue des champions. Une aventure qui débute ce mardi sur la pelouse du Sparta Prague (19 heures) pour la jeune bande de Niko Kovač qui sait déjà qu'elle devra ensuite se défaire de Genk ou du Shakhtar en cas de qualification. Un défi pour lequel l'entraîneur allemand s'appuiera sur un grand habitué des joutes européennes pour guider sa troupe : Cesc Fàbregas.
11 décembre 2018. Monaco achève une piteuse phase de poules de Ligue des champions par une dernière défaite face au Borussia Dortmund et sort la tête basse avec un seul petit point glané à Bruges. Près de trois ans plus tard, le club de la Principauté se voit offrir l’opportunité de renouer avec la Coupe aux grandes oreilles cet été. La mission est claire : survivre à un double tour préliminaire pour profiter à nouveau d’un automne européen qui aurait tout du magnifique retour au premier plan pour un club qui a flirté avec l’enfer entre-temps. C’est d’ailleurs au cœur de cette saison 2018-2019 à oublier que Cesc Fàbregas a débarqué sur le Rocher en cours de route, histoire de venir prêter main forte à une équipe à la dérive. Voilà désormais l’Espagnol prêt à jouer les tauliers au sein d’un jeune effectif en plein renouveau.
Européen convaincu
Sur la pelouse de la Generali Arena, une large partie des rangs monégasques disputera son premier match de Ligue des champions, même s’il faudra encore attendre le prochain tour pour entendre résonner la fameuse petite musique. Ce sera en revanche une 111e apparition pour Fàbregas, qui s’apprête à disputer sa quinzième campagne dans le plus prestigieuse des compétitions européennes. Repéré très jeune par Arsenal, l’Espagnol avait fait ses grands débuts continentaux en… octobre 2004 lors d’un nul face au Panathinaïkos, avant d’atteindre la finale de la compétition deux ans plus tard, toujours avec les Gunners. Son meilleur parcours en C1 avant des tentatives vaines sous les couleurs du Barça puis de Chelsea.
Surtout, le champion du monde 2010 fait office de patron dans cette jeune équipe de Monaco qui ne compte que deux trentenaires parmi ses joueurs de champ (Fàbregas et Wissam Ben Yedder). « Je vieillis mais ma mentalité est la même, confiait l’intéressé à Goal au mois de juin à l’issue d’une saison éprouvante mais réussie sous les ordres de Niko Kovač. C’était mon rêve de jouer de nouveau en Ligue des champions, où j’ai été toute ma vie. Rappelez-vous, j’ai commencé si jeune et j’ai joué tellement de matchs dès l’âge de 16 ans à Arsenal. Quand j’avais 30 ans, mon corps ressemblait plus à celui d’un joueur à 36 ans et je le sais. » Un vécu qui ne sera pas de trop pour que l’ASM évite de trébucher sur l’outsider tchèque.
Monégasque adopté
Débutée en janvier 2019, l’aventure de Fàbregas dans le sud de la France ne ressemble en rien à ce que l’intéressé avait pu imaginer au moment de faire ses adieux à Chelsea. Venu pour jouer sous les ordres de son ancien coéquipier, Thierry Henry, il a vu le Français être remercié dans la foulée de son arrivée. Pourtant, l’Espagnol est resté et se retrouve désormais parmi les joueurs les plus anciens d’un vestiaire régulièrement chamboulé, aux côtés des Sidibé, Golovin et autres Pellegri.
À désormais 34 ans, il continue d’être un maillon essentiel dans les rouages de Niko Kovač, qui l’a titularisé trois fois sur cinq lors des matchs de préparation. « C’est un joueur de grande classe et qui a beaucoup de qualités. D’accord, il a 33-34 ans, mais ce n’est pas une question d’âge, s’extasiait déjà le technicien croate en septembre dernier, quelques semaines seulement après son arrivée. C’est un joueur qui peut faire changer le rythme d’une rencontre. (…) C’est un joueur avec une grande expérience. »
En fin de contrat en juin prochain, le bonhomme espère bien s’offrir une dernière danse continentale avant de décider de la suite. Le tout au sein d’une équipe ambitieuse pour la deuxième saison de Kovač, dans le sillage d’une phase retour de haut vol l’an passé. « Tant que cela continuera, je me sentirai vivant et impliqué dans le projet du club. Après, je ne sais pas. J’aurai 35 ans et je veux voir comment mon corps se sent et réagit après un saison difficile » , confiait-il encore à Goal. Nul doute qu’une épopée européenne ne la rendrait pas plus facile, mais tellement plus passionnante.
Par Tom Binet