S’abonner au mag
  • Euro 2020
  • Angleterre

Southgate, fils de Deschamps

Par Mathias Edwards
Southgate, fils de Deschamps

Tous les grands techniciens du football ayant marqué leur époque, par le jeu ou les résultats, ont donné naissance à un paquet d'enfants tentant de reproduire la formule gagnante. Tous, sauf Didier Deschamps. Jusqu'à ce que surgisse Gareth Southgate, pas effrayé de challenger le Bayonnais sur le terrain du pragmatisme.

Avant le début de l’Euro, alors que l’heure était aux pronostics, la formule consacrée chez la quasi-totalité des observateurs lorsqu’il s’agissait d’évoquer l’Angleterre était simpliste : « Cette équipe possède de bons joueurs, mais un mauvais sélectionneur en la personne de Gareth Southgate. » Un slogan catchy, répété en boucle, qui a fini par devenir angoissant pour ses auteurs à mesure que la sélection aux trois lions passait les tours jusqu’à la finale en rendant méthodiquement chèvre tous ses adversaires. Avec en point d’orgue, cette demi-finale face aux chouchous danois. Ce 7 juillet, les hommes de Kasper Hjulmand ne parviennent à frapper au but que 6 fois en 120 minutes, alors qu’ils avaient l’habitude d’arroser leurs opposants plus de 17 fois en moyenne depuis le début de la compétition. Et c’est bien cela qui énerve ces fameux observateurs, qu’ils soient journalistes, consultants ou simples amateurs de football : ces Anglais font déjouer plus qu’ils ne jouent, et son sélectionneur étiqueté médiocre ne fait jusqu’ici aucun faux pas. Si bien qu’avant la finale, toute l’Europe prend partie pour une Italie au jeu autrement plus enthousiasmant.

Le Deschamps de Watford

Le constat est particulièrement vrai en France, où l’Angleterre est accusée de tous les maux : en plus d’avoir joué la quasi-totalité de ses matchs dans son antre de Wembley – seul le quart de finale face à l’Ukraine a eu lieu hors de ses bases, à Rome –, les gars de Kane se voient reprocher de pratiquer un jeu minimaliste, essentiellement défensif, par un peuple qui adule dans sa grande majorité Didier Deschamps. Et les points communs entre le Basque et le barbu de Watford sont légion. Comme le sélectionneur champion du monde, Gareth Southgate n’a pas de onze type, ou même de schéma préférentiel. Pragmatique, il s’adapte à l’adversaire, capable de jouer indifféremment à 3 ou à 4 derrière. L’homme n’a même pas peur de faire sortir un joueur offensif entré en jeu quelques minutes auparavant, pour le remplacer par un défenseur une fois le score acquis, comme ce fut le cas face aux Danois. Le prodige Phil Foden ne lui donne pas satisfaction en début de compétition ? Il suivra le reste du tournoi depuis le banc, comme ce fut le cas pour Ousmane Dembélé lors de la Coupe du monde 2018 après son match face à l’Australie. Mais ça, les fans français qui ont italianisé leur pseudonyme sur les réseaux sociaux quelques heures avant la finale en signe de contestation n’y ont pas pensé. Car jouer comme le font les équipes de Deschamps, et désormais Southgate, présente le sérieux inconvénient de ne pouvoir marquer l’histoire que dans la victoire. Et de ne séduire que ses compatriotes, quand le reste du monde criera à la négation d’un football qui devrait être universellement flamboyant.

L’échec sans défaite

C’est donc tout naturellement que le monde s’est réjoui du triomphe italien à Wembley, autant que des ratés de Gareth Southgate durant la finale. L’entraîneur anglais aura attendu la dernière étape de la compétition pour prouver à ses détracteurs qu’ils avaient finalement raison. En prenant la décision de faire entrer Jadon Sancho et Marcus Rashford à quelques secondes du coup de sifflet finale en prévision des tirs au but, puis en désignant Bukayo Saka comme cinquième tireur, l’ancien défenseur d’Aston Villa a enfin confirmé un postulat de départ qui commençait à sérieusement battre de l’aile : l’Angleterre possède bien une bonne équipe, emmenée par un piètre sélectionneur. Voilà les commentateurs soulagés. Pour sa défense, l’accusé pourra plaider que statistiquement, il sort de cet Euro invaincu. Comme Didier Deschamps.

Dans cet article :
Quand un international anglais dépanne les vétérans de Morzine
Dans cet article :

Par Mathias Edwards

À lire aussi
Articles en tendances
23
Revivez Lyon - Marseille (2-3)
  • Ligue 1
  • J5
  • Lyon-Marseille
Revivez Lyon - Marseille (2-3)

Revivez Lyon - Marseille (2-3)

Revivez Lyon - Marseille (2-3)
10
Revivez la victoire du PSG contre Gérone  (1-0)
  • C1
  • J1
  • PSG-Gérone
Revivez la victoire du PSG contre Gérone (1-0)

Revivez la victoire du PSG contre Gérone (1-0)

Revivez la victoire du PSG contre Gérone (1-0)
21
Revivez Monaco - FC Barcelone (2-1)
  • C1
  • J1
  • Monaco-Barcelone
Revivez Monaco - FC Barcelone (2-1)

Revivez Monaco - FC Barcelone (2-1)

Revivez Monaco - FC Barcelone (2-1)
22
Revivez Manchester City-Arsenal (2-2)
  • Premier League
  • J5
  • Manchester City-Arsenal
Revivez Manchester City-Arsenal (2-2)

Revivez Manchester City-Arsenal (2-2)

Revivez Manchester City-Arsenal (2-2)

Votre avis sur cet article

Les avis de nos lecteurs:

Dernières actus

Nos partenaires

  • Vietnam: le label d'H-BURNS, Phararon de Winter, 51 Black Super, Kakkmaddafakka...
  • #Trashtalk: les vrais coulisses de la NBA.
  • Maillots, équipement, lifestyle - Degaine.
  • Magazine trimestriel de Mode, Culture et Société pour les vrais parents sur les vrais enfants.
  • Pronostic Foot 100% Gratuits ! + de 100 Matchs analysés / semaine

Angleterre