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Southampton, la fin de l’été indien ?

Par Nicolas Jucha
6 minutes
Southampton, la fin de l’été indien ?

Annoncé comme la grande victime du marché des transferts après la perte de son entraîneur et de plusieurs joueurs cadres, Southampton est aujourd'hui l'équipe surprise de Premier League. Avec un coach en pleine confiance, un Schneiderlin épanoui et des recrues intégrées. Mais à l'heure d'entamer une série de matchs contre les gros bras du championnat, les Saints peuvent-ils vraiment espérer prolonger l'état de grâce ?

« C’est notre objectif, qu’au premier septembre, vous puissiez me regarder dans les yeux et dire « Quand je regarde de manière globale en mettant les émotions de côté, nous avons une meilleure équipe, plus profonde, que l’année passée. » » Lorsqu’en milieu de mercato estival, Ralph Krueger parlait ainsi, la plupart des observateurs prenaient le président de Southampton au mieux pour un naïf, au pire pour un mythomane. « J’ai beaucoup de respect pour Southampton et son président, mais les propos qu’il a tenus pendant le mercato, personne ne les a crus. Quand vous perdez vos cinq meilleurs joueurs et que vous expliquez que votre équipe va être meilleure que l’année d’avant, c’est plus un vœu pieux » , analyse Jacques Crevoisier. L’ancien adjoint de Gérard Houllier à Liverpool a suivi l’été des Saints, et comme beaucoup, ne donnait pas cher de leur peau au mois d’août : « Quand vous perdez Shaw, Lovren, Lallana, Chambers, voire Lambert malgré son âge, cela fait beaucoup. » Crevoisier aurait pu ajouter Mauricio Pochettino, entraîneur apprécié du côté de St Mary. Son départ pour Tottenham, annoncé fin mai, avait d’ailleurs donné le ton du mercato et suscité les craintes des fans. Si bien que le président Ralph Krueger avait dû monter en première ligne pour faire de la communication de crise. Au menu, une leçon d’optimisme : « On a fait ce qu’il était possible de faire (pour conserver Pochettino, ndlr). Je ne veux pas spéculer sur les raisons. Ce qui nous intéresse, c’est ce qu’il se passe maintenant. Notreboardjoue cartes sur table, et notre but est de continuer à grandir. » Un peu de bluff aussi : « On a des entraîneurs européens de toute première qualité qui frappent à notre porte, des joueurs de toute première qualité et leurs agents qui frappent à notre porte. » Et un mot pour la grande patronne, Katharina Liebherr, propriétaire depuis la mort de papa, et confortablement tapie dans l’ombre : « Katharina Liebherr a été incroyable depuis qu’elle est ici. Elle veut faire le nécessaire pour aider le club, elle est curieuse, a suivi étroitement toutes les négociations. Elle est excitée à l’idée de travailler au futur du club. » Avant une conclusion savoureuse : « On a un total contrôle de la situation, avec nos joueurs clés sous contrat longue durée. »

« Y a-t-il encore assez de joueurs pour faire une équipe ? » 


Les supporters des Saints n’ont pas été déçus par la suite, entre rumeurs sur une mise en vente du club et la double page dans le Southern Daily Echo réservée par Lallana, le 2 juillet, pour annoncer son départ. Pas loin de rendre dépressifs les habitués de St Mary après les départs actés de Luke Shaw (Manchester United), Rickie Lambert, Dejan Lovren (Liverpool) ou encore Calum Chambers (Arsenal). Si bien que le 14 août, la page Facebook du Southern Daily Echo avait généré le buzz en relayant un possible départ du milieu de terrain Jack Cork. Dans les commentaires, on lisait, entre autres plaintes, des messages soit fatalistes, « bon, on a déjà vendu tous nos autres meilleurs joueurs, pourquoi pas un de plus ? » , soit ironiques, « y a-t-il encore assez de joueurs pour faire une équipe à Southampton ? » Quelques recrues (Dušan Tadić, Graziano Pellè, Ryan Bertrand ou encore Shane Long) et un bon début de saison plus tard, la tendance a pourtant changé dans le Sud de l’Angleterre. Le pessimisme a fait place aux rêves de Champions League pour la bande à Ronald Koeman. Le pic de confiance a atteint son paroxysme le 20 octobre 2014, lorsque le Southern Daily Echo a fait sa Une sur le festival 8-0 contre Sunderland. Le titre ? « Super Saints just Gr-Eight » , associé à un supplément de… huit pages dans le cahier « sports » du canard. Pour Jacques Crevoisier cependant, les Saints pourraient ne pas rester au paradis en 2015 : « Les miracles, par définition, cela ne dure pas longtemps. On verra après le Boxing Day. Ils ont eu un calendrier favorable ; là, les gros arrivent. En Angleterre, la date qui donne des éléments précis, c’est après le Boxing Day. On joue plusieurs matchs en dix jours, c’est le juge de paix. En janvier, vous savez où vous allez, Southampton n’échappera pas à la règle. »

Schneiderlin, la clé du puzzle

Pour l’ancien Liverpuldien, un joueur symbolise l’état de grâce des Saints : Morgan Schneiderlin. Convoité par Tottenham, mais resté à quai à cause de l’intransigeance de ses dirigeants, l’international français s’était lâché sur Twitter à propos de son transfert raté. Aujourd’hui, il est revenu à son meilleur niveau, convaincu des ambitions de ses dirigeants, et aussi conforté par une belle revalorisation salariale. Pour Crevoisier, les dirigeants de Southampton « ont été assez intelligents pour ne pas vendre ce joueur-là, celui qui pouvait faire basculer l’équilibre de l’équipe. Parfois, un seul joueur fait tenir une équipe. À Southampton, c’est Schneiderlin. » Mais si le départ d’un joueur clé peut détruire un équilibre collectif, ce seul joueur ne peut justifier les bons résultats. Or, si les Saints ont su vendre au prix fort, ils ont également su remplacer les partants avec Graziano Pellè et Shane Long aux avant-postes, Dušan Tadić dans l’entrejeu ou encore Ryan Bertrand et le gardien Fraser Forster pour la défense. « Ils ont fait un recrutement intelligent, c’est clair » , estime Crevoisier, qui en attribue la majeure partie du crédit à Ronald Koeman et ses réseaux : « Koeman a amené des joueurs comme Pellè. C’est la situation classique d’un entraîneur qui amène avec lui les joueurs avec qui il a développé une relation de confiance dans son ancienne équipe. »

Preuve que désormais tout va bien dans le Sud de l’Angleterre, un sondage du Southern Daily Echo auprès de 2500 supporters des Saints avait révélé que 95% d’entre eux étaient satisfaits du mercato de leur club. Chez les bookmakers, le revirement de situation a également été violent : en début de saison, Southampton était coté à 1500 contre 1 pour le titre, alors qu’en novembre 2014, ils sont remontés à 66 contre 1. Soit mieux que Liverpool et sa brochette d’anciens Saints, descendu à 200 contre 1 après avoir démarré la saison à 12 contre 1. Du côté de St Mary, on rêve tout haut d’une place européenne. Jacques Crevoisier, lui, préfère rester prudent : « Pour le moment, cette équipe est en mesure de lutter pour une place européenne, mais je reste surpris de les voir là. Sans parler des cinq gros traditionnels, Tottenham et Everton ont de meilleurs effectifs. Même Newcastle, je serais tenté de vous dire qu’ils ont un meilleur effectif. Après, les aléas d’une saison font qu’une bonne série vous permet de jouer l’Europe, alors qu’en temps normal, votre effectif ne vous le permet. » Champions League ou Ligue Europa, finalement, la question n’est peut-être pas aussi importante que le défi lancé par Ralph Krueger en milieu de mercato estival. Alors, meilleure que la saison passée, cette équipe de Southampton ? Crevoisier : « Si on s’en tient aux chiffres, j’ai envie de dire oui. Au classement, ils sont mieux placés que l’an passé, mais pour moi, les voir 2es ou 3es du championnat, c’est une hérésie qui ne durera pas. » Les Saints vont désormais affronter les cadors du championnat, l’occasion de faire taire les derniers sceptiques. Ou de rentrer dans le rang…

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