- Premier League
- J18
- Southampton-Arsenal (4-0)
Southampton fait exploser Arsenal
Possible leader sur un plateau après la défaite de Leicester, Arsenal a explosé ce soir à Southampton (0-4) en clôture du Boxing Day. Les Saints retrouvent le sourire après près de deux mois sans succès à domicile.
Southampton FC 4-0 Arsenal FC
Buts : Martina (19e), Long (50e, 90e) et Fonte (69e) pour les Saints
Il ne se passe rien ou pas grand-chose. Depuis vingt minutes, Arsenal décompresse après une série de six matchs sans défaite et ne force pas son talent. Southampton, de son côté, ose et veut retrouver le sourire. On joue la dix-neuvième minute, Ryan Bertrand a le ballon côté gauche. Le latéral centre sur la tête de Per Mertesacker. Le temps s’arrête, personne n’approche. Cuco Martina ne se pose pas de questions et fait se soulever tout un peuple d’une lumineuse inspiration de l’extérieur du droit. Il a 26 ans, a débarqué cet été de Twente pour un peu plus d’un million d’euros et est international curacien. C’est sa première titularisation en Premier League. Ce soir, celui du Boxing Day, il est devenu un héros, en contribuant à briser les rêves de tête d’un Arsenal sans inspiration et qui a coulé au St Mary’s Stadium (0-4).
Le cadeau de Martina
Au coup d’envoi, la donne est simple. Leicester battu à Liverpool, City sur ses talons après sa victoire facile face à Sunderland, Arsenal peut reprendre la tête et n’a, pour cela, aucune autre alternative qu’un succès au St Mary’s Stadium. Arsène Wenger veut enchaîner, lui qui n’a perdu qu’une seule fois dans son histoire lors d’un Boxing Day et installe de nouveau le onze victorieux lundi dernier face à City. Le début de match est plutôt à l’avantage de Gunners qui tiennent le ballon, mais ne savent pas trop quoi en faire. Giroud alerte une première fois la défense de Southampton, sans faire bouger de sa ligne Stekelenburg, de retour de blessure ce soir. En face, les Saints imposent un gros pressing avec une paire Clasie-Wanyama très présente. Le match est physique, Arsenal est gêné et peine à créer le danger tout en affichant un gros manque de maîtrise collective.
De son côté, Southampton joue sans complexe malgré une confiance minée par une absence de succès à domicile depuis le 1er novembre dernier. Tadić laissé sur le banc par Koeman, la volonté est d’imposer un gros défi physique tout en stabilisant le milieu de terrain et en contenant Özil. Tactique payante, puisque sur la première occasion des Saints, Cuco Martina, pour sa première titularisation en Premier League, va illuminer le St Mary’s Stadium d’un extérieur magnifique envoyé de l’entrée de la surface. Čech est battu, Arsenal est perdu avec une défense qui prend l’eau. La paire Koscielny-Mertesacker est à la peine face à la profondeur de Shane Long et est tout proche d’encaisser un deuxième but juste avant la pause, mais l’attaquant irlandais perd son face-à-face contre Čech. Les Gunners ont la tête dans le seau.
La chute de Koscielny
Sur son banc, Arsène Wenger ne cesse de s’agiter. L’Alsacien voit son équipe en peine et ne la reconnaît pas. D’autant que sous ses yeux, l’entraîneur français voit les siens s’écrouler totalement. Une première fois, sur une sortie manquée de Čech, devancé par Virgil van Dijk, mais le but est refusé pour un hors-jeu plus que discutable. Southampton continue sa représentation sans accroc, Wanyama est colossal, Sadio Mané créatif et Ward-Prowse omiprésent. Et que dire de Shane Long, excellent depuis le début de la rencontre et qui va faire tomber Arsenal – et Koscielny – dix minutes après la reprise au terme d’un une-deux avec Mané. Ronald Koeman explose sur son banc, Southampton mène 2-0, alors qu’Arsenal perd chaque minute un peu plus la bataille physique livrée par les Saints.
De son côté, Čech semble encore sonné par son choc avec Van Dijk. Au point de placer Oxlade-Chamberlain au marquage de José Fonte sur corner à vingt minutes de la fin. Un choix bizarre puni par un coup de tête puissant du défenseur portugais aux six mètres. Arsenal coule définitivement, alors que Koscielny semble dépassé pour la première fois de la saison. Wenger choisit alors de faire tourner ses hommes, fait reposer Flamini, alors que Southampton ne prend plus de risque, jouant défensivement très bas. Les Gunners n’ont ce soir pas d’imagination, Özil semble seul dans ses initiatives alors qu’il portait les siens depuis plusieurs semaines. Là est le problème, alors qu’Arsenal retombe dans ses travers au plus mauvais moment, à une période où l’on ne gagne pas forcément un titre, mais où l’on peut le perdre facilement. Où l’on peut laisser filer ses poursuivants, mais surtout manquer de les rattraper, alors que Shane Long voit sa dernière frappe passer entre les jambes de Čech. Ce soir, Arsenal possède encore deux points de retard sur Leicester qui jouera mardi soir face à Manchester City. Les hommes de Wenger, eux, recevront Bournemouth. Pour ne pas perdre ses illusions. Pas encore. Pas maintenant. La gifle est violente.
Par Maxime Brigand