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Southampton et la touche Koeman

Par Maxime Brigand
5 minutes
Southampton et la touche Koeman

Actuels quatrièmes de Premier League, les Saints ont entamé cet été un virage forcé. Dépouillé de ses meilleurs éléments, Ronald Koeman, nommé en remplacement de Mauricio Pochettino parti à Tottenham, s'est appuyé sur ses réseaux pour se renforcer en Eredivisie tout en appliquant sa philosophie de jeu très dessinée. Une mue à la sauce batave.

Ils sont frères. Un temps, ils étaient partenaires au FC Groningue, puis en sélection nationale. Dans les années 2000, ils devenaient même adversaires par bancs interposés sur les pelouses d’Eredivisie. Depuis le mois de juillet, ils ont décidé de se réunir à Southampton. Eux, ceux sont les frères Koeman. L’un est une légende, Ronald. Le plus jeune, vainqueur de l’Euro 1988 avec les Pays-Bas, aux côtés de Van Basten, Gullit et Rijkaard pour ne citer qu’eux. L’autre est un joueur à la carrière plus modeste, mais lui aussi vainqueur de l’Euro avec les Oranje. Cette paire, le directeur sportif des Saints, Les Reed, en rêvait. En juillet dernier, le club du Hampshire l’a officialisé : la succession du brillant Mauricio Pochettino, artisan du retour au premier plan de Southampton depuis deux saisons parti à Tottenham, est maintenant assurée par Ronald Koeman avec comme adjoint son frère, Erwin.

Une haine de la défaite

Ancien joueur brillant, Ronald Koeman est donc arrivé cet été dans le Sud de l’Angleterre avec un CV déjà rempli de trois titres de champion des Pays-Bas : d’abord avec l’Ajax Amsterdam (2002 et 2004), où il a posé les bases de sa philosophie de jeu, et avec le PSV Eindhoven en 2007. Johan Cruijff, son ancien entraîneur au FC Barcelone avec lequel il remporta la Coupe des clubs champions 1992, disait de lui qu’il « avait la science du jeu, sentait l’essence du football et serait un jour un grand entraîneur à la philosophie de jeu très arrêtée » . La légende hollandaise s’est d’ailleurs servie de Koeman pour encadrer et coacher le jeune Pep Guardiola vers la voie du professionnalisme avant que celui-ci ne devienne le bâtisseur de l’une des meilleures équipes du monde à son tour. Quelques semaines après son arrivée en Angleterre, le premier bilan est positif. Après une saison et demie sous Pochettino et une huitième place l’an dernier, Southampton est aujourd’hui quatrième après quatre rencontres (deux victoires, un nul et une défaite). La défaite inaugurale à Anfield (1-2) dans une rencontre où les Saints avaient largement bousculé des Reds émoussés de leurs vacances, a servi de fondation. Koeman, agacé du sort du match, avait avoué que son équipe « était nettement au-dessus de Liverpool et qu’elle saurait le prouver lors de la phase retour » . Cette haine de la défaite, Ronald Koeman l’a cultivée lors de sa carrière de joueur et l’a entretenue lors de sa reconversion sur le banc. Il sait son équipe jeune, mais surtout en complète reconstruction.

Un onze à repenser, une confiance à entretenir

Car lorsque les frères Koeman ont accepté l’aventure Southampton, ils ne se doutaient guère du chantier gigantesque auquel ils allaient devoir faire face. Le succès fait souvent des émules et les Saints le savent bien. Cet été, le club a enregistré les départs de cinq cadres. Lallana, Lovren et Rickie Lambert ont filé à Liverpool. La jeune pousse Luke Shaw a cédé aux sirènes de Manchester United, alors que Calum Chambers s’est engagé avec Arsenal. Alors oui, Southampton a gagné 126 millions d’euros dans l’affaire, mais Ronald Koeman a hérité d’un effectif où la confiance s’effritait face à ce qui ressemblait à un manque d’ambition du club. Les supporters n’ont pas tardé à trouver une coupable : Katharina Liebherr, propriétaire des Saints et fille de Markus Liebherr, l’homme qui a sauvé Southampton de la faillite en 2009 avant de décéder brutalement en août 2011. Il se murmure en Angleterre que Katharina souhaiterait vendre le club au plus vite.

Lors de sa présentation officielle, Tintin – surnom hérité de sa ressemblance avec le héros de Hergé – n’a pas tremblé : « J’ai confiance en ce club. Southampton est une équipe de qualité avec une académie et des infrastructures parfaites pour rester en Premier League. J’ai tout de suite compris que ce club était fait pour moi. » Apôtre du 4-4-2, Ronald Koeman a rapidement posé sa marque. Dans le recrutement d’abord, le technicien batave a œuvré auprès de ses réseaux tirés de son nom et de ses nombreuses expériences en Eredivisie (Vitesse Arnhem, Ajax Amsterdam, PSV Eindhoven, AZ Alkmaar et Feyenoord Rotterdam). Sa priorité était le remplacement de Lambert en pointe. Auteur de 55 buts en 76 rencontres avec le Feyenoord, Graziano Pellè a rejoint son ancien entraîneur dès les premiers jours de Koeman à Southampton. Autre pioche : Dušan Tadić, approché par Everton, qui a avoué après avoir signé à Southampton cet été n’avoir pas pu résister à l’opportunité d’être entraîné par une telle légende. Arrivé de Twente, l’international serbe n’a pas tardé à se mettre en évidence lors de ses premiers pas en Angleterre avec une passe décisive géniale à Anfield. Koeman a également apporté sa touche défensive importée de son séjour à l’Ajax. Il a enregistré dans les dernières heures du mercato le prêt pour une saison du Belge de l’Atlético Madrid, Toby Alderweireld, entraîné par le Hollandais entre 2004 et 2005 à Amsterdam. Un système de jeu à poser, un effectif remodelé « made in Eredivisie » et également un premier coup de sang contre Morgan Schneiderlin, lui aussi gagné par l’envie du large. Pochettino et Tottenham lui faisaient la cour. Koeman lui a ordonné de « respecter son contrat sous peine d’avoir de gros problèmes. » Le respect de l’institution est un facteur clé chez l’entraîneur hollandais et Schneiderlin l’a vite compris. Ses trois buts depuis le début de la saison l’ont déjà prouvé. Presque deux mois après son arrivée à Southampton, Ronald Koeman gagne. Le football élégant aussi.

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