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  • Coupe du monde 2014
  • 1/2 finale
  • Brésil/Allemagne (1-7)

Sous nos yeux, l’Histoire

Par Éric Maggiori
Sous nos yeux, l’Histoire

L'Allemagne s'impose 7-1 en demi-finale de la Coupe du monde face au Brésil. Ce n'est pas une fiction, c'est bien l'une des pages les plus marquantes de l'histoire du football qui vient de s'écrire sous nos yeux. Gêne pour les vaincus, admiration pour les vainqueurs : forcément, il y avait de quoi passer par toutes les émotions.

Difficile de poser des mots sur ce qui vient de se passer à Belo Horizonte. Fou. Absurde. Historique. Légendaire. Monstrueux. Désastreux. Gênant. Jouissif. Les mots se bousculent, parfois incohérents, comme les émotions que les millions de spectateurs ont pu ressentir pendant 90 minutes. 90 minutes qui ont semblé durer une éternité. 90 minutes qui vont laisser une trace indélébile dans l’histoire du Brésil, de l’Allemagne, de la Coupe du monde, du football. Jamais une équipe n’avait inscrit 7 buts en demi-finale d’un Mondial. Jamais le Brésil n’avait pris une telle raclée dans toute son histoire. Jamais personne n’aurait imaginé un tel score. Mais comment est-ce possible, bordel ? Comment un match peut-il tourner à ce point à la démonstration, à en devenir gênant. Oui, pendant 90 minutes, on s’est tous sentis un peu pervers. Un peu vicieux aussi. On a assisté à une humiliation, une séance de torture en mondovision. Et on a aimé ça, on s’en est délecté. On aurait aimé que ça s’arrête immédiatement, et que ça continue éternellement. À chaque but, c’était un nouveau hurlement, un « oui » de plaisir mêlé à un « non » d’incrédulité. Une contradiction de tous les instants. Un moment d’histoire, dont on se souviendra encore dans 50 ans. Bon sang…

Sept buts, sept minutes, sept années

Une défaite 7-1 en demi-finale de Coupe du monde, à domicile. C’est historique. C’est éternel. On s’en souviendra dans 10, 20, 50, 100 ans. Et peu importe, finalement, quelle sera désormais l’issue de cette Coupe du monde. Car le point culminant a été atteint ce soir. On ne pourra pas faire mieux, on ne pourra pas vibrer plus. D’ailleurs, la finale sera certainement dégueulasse, mais qui osera s’en plaindre, après ce que l’on a vécu ce soir ? « Après ça, on peut mourir tranquille, le plus tard possible, mais on peut mourir tranquille » avait dit Thierry Roland le soir du France-Brésil 1998. À croire qu’il faut toujours qu’il y ait une large défaite brésilienne dans l’histoire pour que celle-ci devienne légende.

Oui, les Allemands, qui participeront donc à leur huitième finale de Coupe du monde, ont écrit ce soir la légende. Un moment ahurissant, où la grâce a touché les joueurs de Joachim Löw pendant sept minutes. Peut-être les sept minutes les plus dingues de l’histoire du football. Les Allemands mènent déjà 1-0, et à la 23e minute, c’est la déferlante. Un deuxième but, Klose qui bat le record de Ronaldo, puis un troisième, un quatrième, un cinquième. Cela allait trop vite. Trop rapide. Trop collectif. Trop. Trop. Trop tout. Sans pitié, l’Allemagne n’a pas seulement fait exploser la défense du Brésil (coucou, Dante) : elle a fait exploser tout un pays, un public, un rêve, une attente qui aura duré des années et des années. Sept années, très précisément (le chiffre du soir, assurément), depuis l’annonce de cette Coupe du monde au Brésil. Balayées en sept minutes. Pire qu’un ouragan.

Damnation pour les vaincus

Que l’on en soit bien conscient : c’est un électrochoc tellement puissant que l’on n’a pas su comment y réagir. Fallait-il rire ? Pleurer ? Hurler ? Rester muet ? Un peu tout à la fois, peut-être. Il faut dire qu’il y avait de quoi… Dans les livres d’histoire, on avait bel et bien lu que des finales de Coupe du monde s’étaient terminées sur des scores de 5-2… C’était en 1958. On avait lu, aussi, que des équipes avaient marqué cinq ou six buts en demi-finale de Mondial, ou que la France avait battu les Allemands 6-3 lors d’un match pour la troisième place. C’était en noir et blanc, un autre temps. Mais un 7-1 en demi-finale d’un Mondial, on ne pensait pas en voir de notre vivant. Du moins pas maintenant, pas en 2014, pas avec ces deux équipes-là, pas dans un tel contexte. Déjà que l’on avait eu du mal à se remettre du 5-1 encaissé par l’Espagne championne du monde en titre face aux Pays-Bas, alors là… Cela dépasse l’entendement.

En 1950, l’Uruguay était venu s’imposer 2-1 en finale de Coupe du monde au Maracanã, contre le même Brésil. 64 ans plus tard, on se souvient encore de ce moment, les Brésiliens en conservent le traumatisme. À l’époque, il n’y avait pourtant pas 200 chaînes de télé, pas de commentaires sur Twitter, pas de vidéos sur YouTube. Alors, on n’ose imaginer les traces que vont laisser ce 9 juillet 2014. Un match que l’on racontera à nos enfants, à nos petits enfants. « J’ai vu le Brésil en prendre 7 devant son public en demi-finale de la Coupe du monde. » Il y a Schiaffino et Ghiggia. Il y aura désormais Müller, Klose, Kroos, Khedira et Schürrle. Les vaincus, eux, risquent bien de traîner ce boulet pour le reste de leur carrière. L’Histoire est aussi belle qu’impitoyable.

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Par Éric Maggiori

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