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Souquet : « J’ai ouvert mes droits à Pôle Emploi »

Propos recueillis par Alexis Billebault
6 minutes
Souquet : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>J’ai ouvert mes droits à Pôle Emploi<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Nice a fait venir sur la Riviera Arnaud Souquet (25 ans), un des artisans de l’accession de Dijon en Ligue 1. Arrivé discrètement, il a fini par s’imposer sur le côté droit de la défense du Gym. Pas mal pour un joueur qui avait fréquenté le centre de formation de Lille, Pôle Emploi, Drancy et Le-Poiré-sur-Vie...

Nice va finir sur le podium, et il n’est pas interdit de penser que vous pouvez viser la deuxième place. On sent monter crescendo un vrai engouement populaire.Il se passe quelque chose autour de nous. Contre le Paris-SG (3-1), le stade était plein. Il le sera sans doute contre Angers, lors de la 37e journée. On réalise une très belle saison. Le club fait ce qu’il faut pour que ce soit valorisé. Il y a l’opération Nice en rouge et noir, depuis le match face à Nancy (3-1). Les gens viennent au stade aux couleurs de l’OGCN. En ville, on voit des devantures de boutiques en rouge et noir. Et les joueurs sont un peu plus sollicités. Moi, quand je suis dehors, je signe plus d’autographes qu’avant, on me demande plus de photos. Mais c’est toujours respectueux, courtois. Franchement, ce sont des moments agréables à vivre. Maintenant, il ne nous reste plus qu’à bien terminer la saison, pour obtenir le meilleur classement possible.

On savait que Nice disposait des arguments pour jouer un rôle. Mais personne n’avait prévu que l’équipe joue les premiers rôles sur l’ensemble de la saison. Comment l’expliquez-vous ?Cela fait des années que le club met en place un projet solide et cohérent. L’année dernière, Nice avait fini à la quatrième place. Lors du mercato, les dirigeants ont réussi à attirer des joueurs comme Dante, Mario Balotelli et Younès Belhanda. Ils ont tous joué la Ligue des champions, deux d’entre eux (Dante et Balotelli) ont disputé la Coupe du monde 2014, et ils ont apporté une qualité technique supplémentaire. Il y avait une ossature, et ce mélange a bien fonctionné, entre jeunes et plus anciens. Les résultats sont vite arrivés, les recrues ont vite été intégrées. Cela a engendré de la confiance, et on a su faire preuve de régularité. Même quand on a perdu Alassane Plea et Wylan Cyprien, deux joueurs très importants, sur blessure. On a un groupe qui bosse, qui vit bien. Et surtout, on a progressé au fil des matchs.

Vous avez un exemple précis ?Oui. À l’aller à Paris, on mène 2-0, et finalement, cela se termine par un match nul (2-2), car on avait un peu trop subi. Lors du match retour (3-1), on a mené 2-0, Paris est revenu à 2-1, mais à aucun moment, il n’y a eu de panique. Au contraire. C’est la marque d’un groupe mature, toujours en progrès.

Balotelli, c’est un excellent coéquipier. Il a une forte personnalité, sa communication peut rappeler celle de Zlatan Ibrahimović, mais je vous assure qu’au quotidien, ce mec est un amour…

Lucien Favre, votre entraîneur, n’y est pas étranger. En Suisse, puis en Allemagne, il a fait du bon boulot, grâce à son exigence au quotidien, mais aussi à son penchant naturel pour un football offensif…C’est exactement cela. Le coach est très rigoureux, avec lui comme avec les autres. Quand Nice m’a contacté, par l’intermédiaire de Julien Fournier, le directeur général, Claude Puel était toujours l’entraîneur. Évidemment, quand Lucien Favre a été nommé, j’avais besoin de savoir s’il comptait toujours sur moi, et pendant mes vacances, j’ai eu une conversation téléphonique avec lui. Il m’a dit qu’il était toujours intéressé par ma venue. Il s’est montré très clair, en m’expliquant que je n’aurais peut-être pas un énorme temps de jeu, que je serais la doublure de Ricardo Pereira, mais que j’allais apprendre. Mes premiers matchs n’ont pas été extraordinaires, loin de là. Il me fallait du temps pour m’adapter. Je découvrais la Ligue 1 dans un nouveau club. L’entraîneur ne m’a pas jugé sur ces premières prestations. Il m’a fait travailler techniquement, tactiquement, physiquement. J’ai évolué dans ma façon de me déplacer. À Dijon, je participais beaucoup au jeu offensif. C’est une équipe qui centre beaucoup. À Nice, je monte aussi, mais on évolue davantage en passes courtes. Et finalement, j’ai joué. J’ai bénéficié de la confiance du coach. Et comme l’équipe jouait bien et gagnait des matchs, cela a facilité les choses. Aujourd’hui, je ne suis plus le même joueur qu’il y a un an.

Dijon, au départ, n’était pas très chaud pour vous laisser partir…C’est vrai que Dijon avait l’intention de prolonger mon contrat. Le DFCO allait jouer en Ligue 1. Le projet niçois était séduisant. L’OGCN allait disputer la Ligue Europa, c’est un club qui avance d’année en année. C’était tentant, mais si je devais partir, il fallait que toutes les parties concernées s’y retrouvent. Et Dijon a accepté l’offre niçoise. Mais je sais aussi ce que je dois à Dijon. Sans ce club, qui m’a tendu la main, je n’en serais sans doute pas là.

Oui, car après votre départ de Lille, vous avez connu une période difficile…J’ai ouvert mes droits à Pôle Emploi. C’était dur. On se pose évidemment des questions. J’ai envisagé de reprendre mes études, puisque j’avais obtenu un bac économique et social option maths. Je n’étais pas allé plus loin, car j’étais au centre de formation de Lille, je m’entraînais avec les pros, et concilier foot et études, c’était difficile. Mais même quand je me suis retrouvé sans club, j’avais toujours l’envie de continuer à jouer, de retrouver le niveau professionnel. J’ai pu aller à Drancy, en CFA, pour m’entraîner, puis jouer. Je suis très reconnaissant envers ce club de CFA. Puis j’ai pu signer quelques mois plus tard au Poiré-sur-Vie. On se battait pour ne pas descendre en CFA, mais à côté de ça, l’équipe a fait un bon parcours en Coupe de France. Dijon m’a repéré, s’est manifesté et je suis parti au DFCO. Cela prouve que le travail, ça paye… Mais je ne suis animé par aucun esprit de revanche.

Il y a deux ans, vous étiez en National. Aujourd’hui, vous côtoyez quotidiennement Balotelli, Dante… Il est comment, Super Mario, au quotidien ?C’est quelqu’un de très attachant. Il est chambreur, super gentil. Il a une image qui ne correspond pas à la réalité. C’est un excellent coéquipier. Il a une forte personnalité, sa communication peut rappeler celle de Zlatan Ibrahimović, mais je vous assure qu’au quotidien, ce mec est un amour…

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Propos recueillis par Alexis Billebault

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