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SOS Chantôme
Opposé samedi après-midi à Sochaux, le RC Lens devra encore patienter avant de pouvoir compter sur Clément Chantôme. Le joueur idéal pour remettre la train nordiste sur de bons rails.
Depuis le 19 mai dernier, aux alentours de 22h21, le Racing Club de Lens s’enlise dans la déprime. À quelques kilomètres de là, à Reims, Emmanuel Bourgaud surgit à la 96e minute pour donner une victoire inespérée à Amiens, privant au dernier moment les Lensois – qui avait fait le travail contre Niort – d’une remontée en Ligue 1. Un énorme coup de massue porté à la tête de Gervais Martel et de ses hommes. Depuis, le club nordiste semble incapable de l’accepter, en atteste son recours pour tenter de faire annuler la montée d’Amiens, club qui lui avait gentiment prêté son stade en 2014. Une tentative désespérée, qui va de pair avec un sentiment d’impuissance sur le terrain. Après une préparation peu rassurante – deux victoires compliquées contre Quevilly et Avranches, un nul contre Chambly et trois défaites contre Troyes, le Standard et La Gantoise – Lens entame de la pire des manières sa saison en Ligue 2. Deux revers contre Auxerre et Nîmes, et voilà les Sang et Or déjà dans la zone rouge avec zéro point. Pour relever la tête le plus vite possible et s’éviter une saison galère à se faire peur, Lens a besoin d’un guerrier. Heureusement, il l’a peut-être trouvé avec sa dernière recrue : Clément Chantôme.
Sentiment de revanche
Pour remplacer Benjamin Bourigeaud, parti découvrir l’élite à Rennes, Lens n’a pas eu à chercher bien loin puisqu’il a pu se servir dans l’effectif breton. Au même poste, le grappin est mis, sous forme de prêt, sur Clément Chantôme, joueur de Ligue 1 à part entière au CV plus que respectable, qui découvrira l’étage inférieur pour la première fois cette saison. Chantôme sort d’une saison quasiment blanche à Rennes, rongée par les blessures, et son sentiment de revanche est exacerbé depuis qu’il a été mis de côté cet été par Christian Gourcuff. « Être dans le loft, c’était très long. On ne va pas se cacher, c’est un peu nul de mettre les joueurs dans cette situation, expliquait-il amèrement jeudi lors de sa conférence de presse de présentation. On n’arrive pas aux mêmes heures, on ne croise pas le groupe professionnel. C’était un moment un peu dur où il ne fallait rien lâcher » . À seulement 30 ans, Clément Chantôme n’est pas cramé et a déjà besoin de mettre toutes ses tripes pour se relancer. Et lorsqu’on agite un bifteck bien saignant à un clébard déjà bien affamé de nature, on peut être sûr qu’il ne lâchera pas le bout de gras. Talentueux, mais pas époustouflant, le natif de Sens a construit sa carrière sur une motivation sans faille et un mental d’acier pour réaliser son rêve de gosse : porter le maillot du PSG et accessoirement garder la confiance d’un certain Carlo Ancelotti.
Le couteau entre les dents
À l’aise aussi bien en 4-4-2 qu’en 4-3-3, sa science tactique, son expérience, et sa capacité à haranguer ses coéquipiers ne pourra que servir d’électrochoc à une équipe lensoise qui a besoin de se secouer. Et dans les mots, Chantôme a déjà donné satisfaction en affichant son envie d’aider un club qu’il respecte et un entraîneur qu’il connaît bien. « Le coach Alain Casanova m’a demandé si cela m’intéressait et je lui ai répondu que oui. On s’est connu à Toulouse. On avait fait une belle saison avec une belle équipe. J’avais donné ma parole à Lens et je ne suis pas du genre à la reprendre, explique-t-il. Pour nous, les joueurs, Lens reste un grand club. Il y a ici une passion que l’on ne retrouve que dans certains endroits. Les gens aiment leur club. Tu le sens en arrivant » . En manque de rythme et d’intensité après une préparation tronquée, l’ancien bordelais concède qu’il est encore « trop juste et trop court » . Il ne devrait donc pas être aligné tout de suite contre Sochaux, et Lens va devoir patienter avant de lancer le chien affamé dans l’arène. Et sa saison par la même occasion.
Par Kevin Charnay