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Sorbon : « On est à la place du chasseur »
Des montées en Ligue 1, Jérémy Sorbon en a déjà connues deux (2007 et 2010). Alors, au moment où Caen (5e) joue un match capital ce lundi face à Nantes (3e), le défenseur normand fait le point et assure que le Stade Malherbe est prêt à griller tout le monde sur la ligne d'arrivée. Question d'expérience…
Après une série de cinq matchs nuls, ça aurait été fini pour la montée si vous aviez perdu à Monaco ?Non, ça n’aurait pas été mort mais ce serait devenu difficile. Et comme Nantes a perdu (1-0 contre Clermont) ça devient même positif. La semaine dernière contre Dijon (2-2), on n’a pas su profiter des mauvais résultats des autres équipes. On se devait de faire un résultat à Monaco. On a eu la victoire (1-0) donc tant mieux, on y a été pour ça. Il faut que ça tourne un peu en notre faveur car on a besoin aussi de réussite. Contre Dijon ça nous a servi de leçon. Mettre un ballon en tribunes ce n’est pas beau, mais à 3 ou 4 minutes de la fin ça peut être efficace. Il nous manque ces choses-là car on veut jouer et on ne fait pas preuve de maturité. Mais à Monaco on a évité ça.
Entre la victoire à Monaco et la défaite de Nantes, la semaine dernière était un peu inespérée non ? Oui, en tous les cas on s’est dit que si on voulait être toujours dans le coup il fallait gagner tous nos matchs. C’est ce qu’on a fait à Monaco, tant mieux pour nous, et en plus le résultat de Nantes nous a été favorable. Ça se rapproche un peu. Maintenant on sait ce qu’on a à faire car Nantes vient chez nous. Ça va être un très, très gros match. À nous de répondre présent.
Patrice Garande vous a bougés pour que vous repartiez ainsi de l’avant ?Oui il nous a bougés, surtout après le match de Dijon. Ce n’était pas un mauvais match mais en jouant contre une équipe qui est à dix, on se devait de garder ce résultat. Avec deux points de plus ce ne serait pas la même chose. Il nous a fait prendre conscience de ça. Aujourd’hui on n’a plus de questions à se poser. On est à la place du chasseur. Il faut aller chercher les victoires pour remonter en L1.
Vous étiez la dernière équipe à avoir battu Monaco, le 11 décembre (3-0). C’est quoi le secret ?Ça c’est grâce au coach. Il a travaillé là-dessus, il nous a donné les clés. Il nous avait dit qu’il y aurait des possibilités dans le dos de la défense et on a des joueurs qui vont plutôt vite comme Nabab ou Nangis. C’était ça le but. Et même Romain Poyet pouvait demander le ballon dans le dos de la défense alors que ce n’est pas sa qualité première (rires) ! Il a un très bon placement et fait de très bons appels et il a été récompensé. La clé, c’était ça. Individuellement Monaco a beaucoup d’atouts donc il fallait insister là-dessus.
« À Caen, ça se joue toujours à la dernière journée »
Après leur défaite contre Clermont, ce n’est pas la bonne occasion d’assommer les Nantais définitivement ?Forcément, ils auront une réaction mais mentalement ce n’est pas simple non plus pour eux. Il doit y avoir pas mal de déception chez eux mais on ne va pas s’occuper de ce qu’ils pensent ou de ce qu’ils ressentent. Le plus important c’est notre match et ce qu’on va mettre dedans. Ça va être un gros match.
Avec Djordjevic et Aristeguieta, deux des meilleurs attaquants de L2, tu risques d’avoir du boulot…Ça va être un beau match, mais comme contre Monaco, Guingamp ou Angers, avec des attaquants de qualité. On ne va pas se focaliser que sur eux, mais plus sur leurs systèmes. J’aurai mon travail à faire sur ces joueurs-là mais on fait des choses pas mal défensivement.
L’attaquant le plus fort que tu as croisé cette année en Ligue 2, c’est qui ?Franchement, il n’y a pas un attaquant qui m’ait impressionné plus que ça. Il y a des attaquants de qualité. Mais en dehors des attaquants, celui qui m’a impressionné c’est Imbula, le milieu de terrain de Guingamp. C’est un très bon joueur, il nous a montré pas mal de choses et il m’a impressionné.
Tu as jeté un œil au calendrier des autres équipes en lutte pour la montée ?Oui, j’ai regardé un petit peu mais on ne peut pas dire que c’est favorable pour les uns ou pour les autres. En fin de saison, c’est par exemple très compliqué de gagner contre les équipes qui luttent pour ne pas descendre. Il n’y a pas de logique. On regarde un peu mais le plus important reste de gagner nos trois derniers matchs et on verra si les autres arrivent à faire la même chose.
Que toi ou Nicolas Seube aient déjà connu plusieurs montées en L1, ça peut servir au groupe pour aborder cette fin de saison ?Oui, ça peut servir d’expérience. Et puis de toute façon à Caen, ça se joue toujours à la dernière journée. On a cette habitude et cette expérience-là. C’est facile de transmettre un message quand on a connu ça. Pas mal de jeunes n’ont pas connu ça et c’est important de leur dire qu’il ne faut pas lâcher et que ça peut sourire jusqu’au bout. Le staff passe un message et nous, les anciens, on encadre tout ça. On n’a pas lâché et on ne lâchera pas.
propos recueillis par Alexandre Alain