Sonny Anderson : « Marseille est favori »

Quels souvenirs as-tu de tes Marseille-Lyon ?

J’adorais jouer ce match. C’était une grosse affiche. Pourtant, quand j’étais à Marseille, ce n’était pas un choc car Lyon n’avait pas encore cette aura. C’était un match comme un autre. Par contre, quand je suis arrivé à Lyon, c’est devenu quelque chose. On commençait à devenir une grosse cylindrée et forcément, il fallait battre l’OM. D’autant qu’avec l’OL je marquais systématiquement des buts contre Marseille.

Tu étais revanchard ?

Non, pas du tout. Il se trouvait que l’OM me réussissait bien. Il y a des équipes contre lesquelles tout te réussit. Et contre Marseille, je cadrais tout et ça rentrait. Mais je n’avais pas de sentiment particulier. C’était surtout très bon pour l’équipe.

Comment sens-tu le match de dimanche ?

Quand ça arrive après cinq mois de compétition, les équipes sont en forme. Là, on sent deux gros blocs, deux armadas. Ça va être un vrai choc. Mais ça va se jouer dans les premiers instants. Tout le monde va s’observer et les dix premières minutes seront cruciales pour le déroulement de la partie. Il faut tenir le ballon car le premier qui marque sera dans une position idéale pour la suite.

Un match de fou comme l’an dernier à Gerland (5-5) est-il possible ?

Impossible. C’est une fois tous les dix ans ce genre de rencontre. Dimanche, les équipes ne feront pas autant d’erreurs défensives qu’à Gerland. On était dans l’extraordinaire à tous les niveaux. Là, on sera plus dans le rationnel.

C’est l’occasion de voir André-Pierre Gignac contre Lisandro…

Gignac, on sent qu’il a du mal à s’adapter. Il s’est blessé, alors son intégration n’est pas idéale. Mais il recherche systématiquement le but. Il est tout le temps en mouvement malgré un physique de déménageur. Il dégage aussi un grosse puissance. C’est impressionnant. Lisandro est plus un joueur de mouvement. Il prend les espaces, il est plus intelligent dans son football je trouve. Il travaille énormément sans ballon. C’est un vrai plus pour un attaquant moderne.

L’un a-t-il un style proche du votre ?

Aucun. Je préfère un joueur comme Loïc Rémy, mais uniquement lorsqu’il est utilisé dans l’axe. Sur le côté, je trouve qu’il perd en percussion et surtout en finition car devant le but il est très adroit. Alors que lorsqu’il joue dans l’axe, je me retrouve un peu dans son jeu. Jimmy Briand pourrait être dans ce style, mais Rémy est plus un buteur là où Briand est un joueur de débordement.

Vous aimeriez jouer dans l’une des deux équipes ?

A 40 ans, je ne tiendrais plus la route (rires). Mais si on remet en perspective, les deux systèmes sont similaires avec trois joueurs offensifs. De chaque côté, il y a des joueurs de couloir, un avant-centre et surtout, un milieu de terrain capable d’envoyer des bons ballons. Que ce soit Lucho à Marseille ou Gourcuff à Lyon.

Ce sont les deux favoris pour le titre ?

Non, les favoris sont Lille et Paris aujourd’hui. Ils sont devant, ça veut tout dire. On fera un point après les fêtes. Dimanche, c’est un match à ne pas perdre surtout. Car les points sont précieux même si l’écart avec la tête n’est pas très important (2 points de retard sur Lille, ndlr). Le but c’est surtout de distancer l’autre et de lui saper le moral. Si on bat Marseille, on prend cinq points d’avance sur eux.

Un pronostic ?

Ça se joue à Marseille alors je suis tenté de répondre que l’OM est favori. Ils ont un effectif important, les blessures ou suspensions passeront inaperçues. L’arrivée de Fanni va également les aider dans le secteur défensif et mine de rien leur défense présentera des gages de sureté malgré les absences de Diawara et M’bia. Pour moi, ils sont favoris devant leur public. Mais Lyon peut aller chercher quelque chose.