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Sonny Anderson : « Lyon-Villarreal ? Du 50-50 »

Propos recueillis par Maxime Feuillet
Sonny Anderson : « Lyon-Villarreal ? Du 50-50 »

L’ex-attaquant vedette de Lyon et Villarreal, aujourd’hui consultant pour beIn Sports, décrypte ce seizième de finale de Ligue Europa entre ses deux anciens clubs. Le Brésilien, double champion de France avec les Gones en 2002 et 2003, revient par ailleurs sur la première partie de saison des hommes de Bruno Génésio.

La saison dernière, l’OL avait atteint les demi-finales de la Ligue Europa en réalisant un beau parcours. Quelles peuvent être les ambitions du club cette saison ?L’ambition pour l’OL est claire : c’est d’aller en finale. Sachant que la finale se jouera au Groupama Stadium, les Lyonnais doivent faire un aussi beau parcours que l’année dernière pour s’offrir une finale à la maison. Le club n’a jamais caché son ambition de jouer à fond cette compétition pour pouvoir la gagner.

Le plateau semble toutefois plus relevé que l’an passé. Cette année, en Ligue Europa, on retrouve des grosses cylindrées comme l’Atlético de Madrid, Dortmund, Naples ou Arsenal. L’OL est-il en mesure de rivaliser avec ces grandes équipes ?Quand vous voyez le match qu’ils ont été capables de faire l’année dernière contre la Roma ou même cette année contre le PSG à domicile, on peut penser que oui. Après, la difficulté pour cet OL-là sera de pouvoir répéter des matchs d’une telle intensité.

Justement, cette saison, l’OL est capable du meilleur, comme face à Paris (2-1) ou dans le derby face à l’ASSE (5-0), comme du pire avec ces trois défaites consécutives en championnat. Pourquoi une telle irrégularité dans les rangs lyonnais ?L’engagement et la concentration ne sont pas au même niveau lorsque vous jouez contre Paris, Marseille ou Saint-Étienne que lorsque vous affrontez d’autres équipes. Je ne pense pas que ce soit dû à une mauvaise préparation du match par le coach, mais le problème est plutôt dans la préparation individuelle. Psychologiquement, les joueurs ne se préparent pas à mettre la même application lorsqu’ils affrontent le PSG, qui peut les mettre en difficulté à n’importe quel moment, que lorsqu’ils affrontent une équipe comme Rennes. Et cela se traduit parfois par un manque de concentration qui peut coûter cher.

L’engagement et la concentration ne sont pas au même niveau lorsque vous jouez contre Paris, Marseille ou Saint-Étienne que lorsque vous affrontez d’autres équipes. Je ne pense pas que ce soit dû à une mauvaise préparation du match par le coach, mais le problème est plutôt dans la préparation individuelle.

On a l’impression que l’Olympique lyonnais est souvent dépendant des prestations de Nabil Fekir cette saison. Quel regard portez-vous sur le capitaine des Gones ?Nabil prend ses responsabilités depuis le début de saison, le brassard de capitaine lui fait du bien. L’année dernière, il jouait moins et était moins décisif, mais on sait qu’il faut du temps pour revenir après une grosse blessure. Il a pu faire toute la préparation cette année, il s’est engagé en tant que capitaine, c’est le leader de l’équipe. C’est aussi un leader technique sur le terrain. Il est décisif, il prend des risques, marque des buts et aiguille ses partenaires. Mais le problème, c’est qu’il a enchaîné beaucoup de matchs, la fatigue commence à se faire sentir et il est attendu par les défenseurs. Lors des récentes défaites de l’OL en championnat, on a vu qu’il avait un coup de moins bien. Il y avait beaucoup de marquage individuel sur lui, il avait beaucoup moins d’espace et ses partenaires n’ont pas réussi à créer des brèches de leur côté. Mais la saison de Nabil est bonne, et peut-être encore meilleure s’il parvient à peser sur le jeu lyonnais lors de cette campagne européenne.

Un autre Lyonnais se fait remarquer pour ses performances cette saison : Mariano Díaz. Avec déjà quatorze buts au compteur en championnat, il réalise une belle première saison au plus haut niveau. Que pensez-vous de cet attaquant ?Mariano, c’est un buteur. On a vu son jeu, il va presser le gardien, presser les défenseurs, il fait énormément d’efforts sur le terrain. Mais après, il manque encore un peu d’expérience dans son jeu. Il est attiré par le but et c’est une bonne chose, mais, par moments, il pense tellement à marquer qu’il en oublie un peu ce qui se passe à côté de lui. Quand il ne marque pas, il faut qu’il trouve une solution pour que l’équipe puisse jouer autour de lui. Il doit pouvoir libérer des espaces. Quand il n’est pas dans un bon soir et qu’il ne marque pas, on ne le voit pas énormément. Il lui reste encore de l’expérience à acquérir, même s’il y a déjà beaucoup d’évolution dans son jeu par rapport au début de saison. Et d’un point de vue statistique, marquer quatorze buts dans un championnat qu’il découvre, dans un costume de titulaire qu’il ne connaissait pas au Real, c’est remarquable.

Vous parliez des espaces que devrait créer Mariano dans certains matchs. On voit justement cette saison que l’OL a du mal face aux équipes qui évoluent avec un bloc bas. Ce fut le cas contre Rennes dimanche (0-2) ou contre Monaco, la semaine passée, qui évoluait en infériorité numérique (2-3). Pourquoi l’animation offensive est-elle à l’arrêt dans ce genre de configuration et comment y remédier ?Les attaquants doivent libérer beaucoup plus d’espaces, notamment sur les côtés. En supériorité numérique à Monaco, ils n’ont pas suffisamment écarté le jeu pour écarter les lignes adverses. Traoré, Memphis, Cornet, ils étaient tous dans l’axe et n’arrivaient pas à inquiéter la défense. En plus de cela, il faut aller beaucoup plus vite dans les transmissions entre la défense et l’attaque. Les passes n’étaient pas assez rapides. Face à une équipe qui joue bas, vous êtes obligés de changer votre façon de jouer. Si vous continuez sur le même rythme, l’adversaire a juste à rester en place et vous ne pourrez pas faire de différences. Sur ces matchs, l’OL a eu la possession, mais les adversaires ne s’inquiétaient pas puisqu’il n’y avait pratiquement pas de danger.

Quels sont les points faibles de cet Olympique lyonnais ?Le point faible, en ce moment, c’est peut-être l’axe de la défense. Vous perdez trois matchs en championnat (Bordeaux, Monaco, Rennes) sur lesquels vous prenez huit buts alors que cette défense avait été imbattable pendant six ou sept matchs en début de saison (672 minutes sans prendre de but, toutes compétitions confondues entre octobre et novembre, ndlr). Marcelo et Morel ont joué beaucoup de matchs. Génésio fait tourner ses latéraux, mais pas vraiment sa charnière. Ils laissent beaucoup d’espaces aux attaquants, ils ont quelques lacunes dans le marquage et commettent des erreurs individuelles.

Plus que la possession de balle, la clé du match sera surtout la justesse technique des deux équipes.

Vous suivez avec attention le championnat espagnol pour beIn Sports. Que faut-il attendre de cette équipe de Villarreal ?Depuis le tirage, pour moi, c’est du 50-50. Villarreal a perdu à la maison contre Alavés samedi (1-2), mais ils sont aussi capables d’aller gagner à Madrid contre le Real (1-0, mi-janvier). C’est un peu similaire à Lyon. Les deux équipes ont le même style de jeu. Ce sont des équipes qui aiment avoir la possession. Villarreal a de très bons joueurs techniques qui vont essayer de garder le ballon, ne pas balancer, de travailler les actions. Le milieu de terrain n’est pas un milieu très physique, mais il est très technique, et devant il y a Bacca qui doit faire oublier le départ de Bakambu. Pour l’instant, il a du mal, mais un match comme celui-ci peut lui permettre de se relancer.

Donc la clé de cette double confrontation pourrait-être la possession de balle ?Plus que la possession de balle, la clé du match sera surtout la justesse technique des deux équipes. Défensivement, Villarreal n’est pas non plus au top du top, et Lyon et ses individualités peuvent faire pencher la balance.

Cette affiche entre Lyon et Villarreal doit avoir une saveur particulière pour vous. En 2003, à 33 ans, après quatre saisons passées à l’OL et deux titres de champion de France, vous rejoignez Villarreal. Quels souvenirs gardez-vous de votre retour en Liga ?C’était assez exceptionnel. J’avais quitté Lyon en accord avec le président et avec le club. J’étais en préparation, sans avoir de club à ce moment-là. Je m’entraînais de mon côté parce qu’à 33 ans, je ne voulais pas arrêter, sinon j’allais avoir du mal à revenir. Quand j’ai eu les contacts avec Villarreal, j’ai tout de suite été emballé. Il y avait une très belle équipe (Pepe Reina, Belletti, Marcos Senna, Riquelme, Cazorla, etc., ndlr) et j’étais bien tenté par un retour en Espagne, quatre ans après mon départ du Barça. Je ne garde que des bons souvenirs de Villarreal. À la fin, avant de partir, j’ai eu la chance d’avoir Pellegrini comme entraîneur, on est allé jusqu’en demi-finale de la Coupe UEFA, j’avais terminé meilleur buteur de la compétition avec sept buts. Je me souviens aussi d’un but que j’avais marqué contre le Real sur une reprise de volée. Je n’ai que des bons souvenirs de ce club, les supporters te laissent tranquille, il n’y a pas beaucoup de pression.


Vous avez joué dans trois clubs français (Marseille, Monaco, Lyon) et deux clubs espagnols (Barcelone, Villarreal), pourtant votre nom reste toujours associé à l’OL. Comment l’expliquez-vous ?Je ne sais pas du tout. (Rires.) J’ai passé mes quatre dernières années dans le championnat de France à Lyon, c’est sans doute lié à cela. Au début, j’ai fait six mois à Marseille (en 1994, ndlr), puis trois ans à Monaco (1994-1997), avant d’aller à Barcelone. Mon nom est peut-être associé à l’OL, car quand je suis arrivé de Barcelone, c’était le premier gros transfert du club, le début d’une nouvelle histoire pour Lyon avec les titres. Mais moi, je me sens autant lyonnais que monégasque ou marseillais parce que je me suis fait plaisir sous les couleurs de ces trois clubs.

En décembre, vous donniez le coup d’envoi d’OL-OM au Groupama Stadium. Et, comme à chacun de vos retours à Lyon, le public vous a acclamé. Quel sentiment cela vous procure-t-il ?J’ai toujours eu un rapport particulier avec le public lyonnais. Même encore aujourd’hui, quand je suis en ville, quand je vais au stade, je suis heureux de voir qu’ils n’ont pas oublié ce que j’ai fait pour le club. Quand ça se passe comme cela, ça veut dire qu’on a marqué l’histoire du club, c’est quelque chose qui me rend fier.

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