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Solskjær met un pied dans la porte
Le fantasque président de Cardiff, Vincent Tan, vient de nommer Ole-Gunnar Solskjær comme entraîneur de son équipe. Finalement, voir débarquer le Norvégien sur un banc de Premier League n’a rien d’étonnant. Le voir arriver à Cardiff l’est plus. Nul doute qu’il n’y restera pas longtemps.
Historiquement, la France a découvert Ole-Gunnar Solskjær en 1995. L’attaquant norvégien jouait alors à Molde et s’était coltiné une double confrontation avec le PSG en Coupe des coupes. En Norvège, Solskjær avait planté un doublé (défaite 3-2 malgré tout). Pourtant, ce n’est qu’en 1999 que l’Europe va véritablement faire connaissance avec le joueur qui a breveté le concept du « super sub » . C’est grâce à sa godasse que Manchester United va être sacré en finale de la Ligue des champions 1999. Ole-Gunnar était sur le pré depuis moins de dix minutes. Une spécialité maison pour un attaquant complet qui s’était même payé le luxe d’inscrire un quadruplé contre Nottingham Forest en ayant commencé le match sur le banc. Donc, depuis hier, Solskajer est de retour en Premier League. Un championnat qu’il connaît bien pour y avoir planté 91 banderilles en dix ans (1997-2007). Sauf que c’est au pays de Galles, à Cardiff, que l’ancien entraîneur de Molde vient de poser ses valises. En Norvège, « l’assassin au visage d’enfant » a eu le temps de se faire les dents avec deux titres de champion et une coupe nationale. Son style est simple et très « fergusonien » . Un jeu offensif, spectaculaire, plutôt au sol avec un contrôle permanent du tempo. Parce qu’au fond, Solskjær a tout appris de Ferguson. Dans le So Foot de février 2012, le Norvégien dressait d’ailleurs les grandes lignes de son boulot d’entraîneur. Une simplicité qui rappelle la philosophie de l’Écossais. « Le foot, au fond, c’est quoi ? Créer des problèmes à votre adversaire et solutionner ceux qu’il vous pose. Le reste, c’est principalement de la gestion humaine. Nous sommes avant tout des psychologues. » Ça tombe bien, l’homme va être servi avec son nouveau président. Un mec qui remonte son pantalon au-dessus de son nombril et qui porte la moustache. En 2014. Au quotidien, Solskjær va devoir faire preuve de patience et de psychologie pour gérer un club pas vraiment comme les autres. Car, il faut l’avouer, le choix de Cardiff étonne. En revanche, celui de la Premier League beaucoup moins. Ole-Gunnar a mis un pied dans la porte. À Cardiff, il sera exposé. Il va pouvoir se montrer. Être visible. Car, on s’en doute, le stop au pays de Galles n’est pas une finalité. C’est un tremplin. Alors que son nom avait circulé dans les possibles successeurs d’Alex Ferguson, c’est finalement David Moyes qui a été l’heureux élu. Depuis, l’autre Écossais est toujours l’élu mais apparaît nettement moins heureux.
En route pour Manchester ?
Au final, l’arrivée de Solskjær sur un banc du championnat d’Angleterre pourrait apparaître comme la première pierre posée du pont qui devrait l’emmener logiquement vers Old Trafford. D’autant qu’entre le club le plus titré d’Angleterre et le joueur, l’amour existe toujours. Et le Cupidon s’appelle Sir Alex. « J’ai juré loyauté et fidélité à Sir Ferguson (…) J’ai remis ma carrière entre ses mains et il me l’a bien rendu. Il y avait un respect mutuel entre nous(…) Avant même que me vienne l’idée d’entraîner, je tenais une sorte de journal quotidien dans lequel j’écrivais tout [le manager] : les mots qu’il employait après une victoire, après une défaite, ses causeries d’avant-match, les exercices à l’entraînement. J’étais fasciné (…) » , déclarait-il dans nos colonnes en 2012. Pas certain que la loyauté se soit atténuée avec le temps. Surtout quand on se penche sur les premières déclarations du nouveau patron de Cardiff : « Je suis très chanceux de pouvoir revenir en Premier League, a-t-il expliqué à la presse. J’en ai parlé à ma famille, mais c’est une super opportunité. Sir Alex Ferguson ne m’a jamais déconseillé de signer ici comme j’ai pu l’entendre. Il m’a donné de bons conseils, comme d’habitude. » Voilà, Ferguson est déjà dans la bouche du nouveau boss de Cardiff. Finalement, dans cette histoire, celui qui se retrouve avec une énorme pression médiatique sur les épaules, c’est David Moyes. Merci Vincent Tan.
Par Mathieu Faure