- France
- Ligue 1
- 37e journée
- Rennes/Sochaux (1-2)
Sochaux tient sa finale
La victoire des Doubistes sur la pelouse de Rennes (2-1) combinée au succès des Savoyards dans leur région face à Nice (2-0) offrira LE match de ce dernier tour de piste. Les hommes d'Hervé Renard sont peut-être en passe de réaliser la plus belle des opérations sauvetages de la Ligue 1.
Rennes-Sochaux: 1-2Buts : Ntep (72e) ; J.Ayew (33e), Mayuka (78e)
Il est 21 heures au Stade de la route de Lorient. L’heure de vérité pour le FC Sochaux-Montbéliard. Comme sur toutes les pelouses de Ligue 1, le premier multiplex va offrir la première séance suspense de la fin de saison. Si l’actuel dix-huitième du championnat veut porter le costume du héros en fin d’exercice, il ne faudra pas ralentir la cadence dans un finish à couper le souffle. À Rennes, le public n’a pas digéré l’humiliation de samedi dernier en finale de Coupe de France. Peu importe la victoire au Parc des Princes la semaine dernière, les Bretons ont la gueule de bois. Les Lionceaux le savent, il faut gagner pour continuer à espérer et garder une oreille attentive à ce qu’il se passe du côté du Parc des sports. Après trois défaites consécutives en championnat, Évian Thonon Gaillard reçoit l’OGC Nice et souhaite remettre du carburant dans la machine. Intimement liés par une destinée qui sera cruelle pour l’un des deux clubs, le duel chasseur-chassé n’a pas encore trouvé sa fin.
Ayew Iverson
Sur le terrain, la rencontre démarre tambour battant pour les visiteurs. En face, le Stade rennais doit subir une ambiance délétère. Le kop annonce la couleur : « Nous aussi, on choisit nos matchs. » Sous les sifflets des supporters, les locaux doivent également faire face aux encouragements d’un beau parcage du FCSM derrière son équipe. Très remuants dès le début de partie, les Doubistes prennent l’initiative et mettent leur adversaire en difficulté. Sur un centre de Julien Faussurier frappé après la démarcation, Roy Contout exécute un ciseau retourné aussi beau qu’inutile. La pression s’accentue sur la défense armoricaine, mais elle prend un peu plus d’ampleur sur les épaules du relégable. À Annecy, Kévin Bérigaud vient de profiter d’un bon pressing sur Nemanja Pejčinović pour offrir temporairement trois points d’avance aux Savoyards. À ce moment précis, Sochaux ne parvient pas à se défaire de Rennes. Les hommes d’un Hervé Renard dont les puissantes directives résonnent dans la cathédrale rennaise ne le savent pas encore, mais le maintien s’éloigne temporairement. C’était sans compter sur la pleine bourre de Jordan Ayew. Sur une ouverture de Faussurier, le Ghanéen oriente son contrôle de la poitrine et envoie une sifflante cassant la barre avant d’entrer. À la manière d’un basketteur venant d’exploser l’arceau d’un dunk violent, le numéro 3 fait le show comme l’aurait fait un Allen Iverson des grands soirs. Le score devenant favorable pour les revenants de l’enfer, la finale à Bonal dans une semaine est plus que jamais d’actualité.
Renard est magique
On le voit arriver gros comme une tome de Savoie, l’OGC Nice n’arrive pas à se créer la moindre occase et n’a plus vraiment d’objectifs en sachant que le maintien est d’ores et déjà acquis. Avec ses 66 saisons dans l’élite, si le pensionnaire de Ligue 1 le plus expérimenté veut se sauver, il va falloir tenir le résultat, voire réaliser le break pour éviter l’angoisse. Sans être dangereux, la propriété du groupe Peugeot voit pour l’instant l’affaire rouler comme une 205 : sans direction assistée, mais avec une climatisation pour garder la tête froide. Toujours très lucide dans ses choix, Ayew sert Sanjin Prcić pour une frappe enveloppée du jeune Bosnien. À côté. À fond dans le coup, Contout se régale en éliminant deux adversaires pour enchaîner sur une frappe, mais Costil fait parler l’horizontale. Toujours au taquet, mais pas sûres de s’imposer, les forces sochaliennes commencent à épuiser leurs cartouches de chasseur. Pas de pleurs pour Roy Contout lors de sa sortie cette fois, mais de la crispation, comme lorsque Sébastien Corchia manque le but du KO. Fruit du hasard ou pas, la sanction intervient quelques minutes plus tard. Laxiste sur son marquage, Sébastien Roudet laisse à Moreira le temps de centrer pour Paul-Georges Ntep, qui redonne trois points d’avance à Évian. Sochaux est dans le doute, mais pas encore dans le Doubs. En bon chenapan, Renard réalise sa spéciale : la zambienne. Sans avoir touché le moindre ballon depuis son entrée, Mayuka profite d’un corner rapidement joué pour surprendre ses opposants. Sochaux repasse devant, tandis que l’ETG enfonce le clou grâce à Nicolas Benezet. Évian ne craquera pas, Sochaux continue son incroyable série sur une ultime claquette de Yohann Pelé. Relégable depuis la troisième journée, Sochaux suit les traces d’Orphée.
par Antoine Donnarieix