- Coupe d'Asie des Nations
Socceroos, made in Asia
Fin de la première journée au Qatar : Australie et Corée du Sud assurent, le Japon se fait peur, l'Arabie Saoudite coule et le pays hôte déçoit. Le point complet.
GROUPE A
Qatar – Ouzbékistan : 0-2
La sélection qatarie n’aura pas trop de onze ans pour se préparer à ne pas être ridicule au cours de son Mondial. Malgré les gesticulations d’un Bruno Metsu plus permanenté que jamais sur le bord du terrain, ses protégés ont gravement galéré face à des Ouzbeks supérieurs. L’affaire a logiquement été réglée en seconde période, avec d’abord une grosse mine “effet ballon de plage” d’Akhmedov, puis un sprint du capitaine Djeparov, qui profite d’une erreur de PH d’un défenseur adverse pour inscrire le but du break.
Chine – Koweït : 2-0
Déjà que la Chine est en progrès ballon au pied, si en plus ses adversaires jouent avec handicap, le résultat final est facile à deviner. Après une bonne demi-heure de jeu, le défenseur Musaed Neda est expulsé, alors que son équipe s’était jusqu’ici bien comportée. Opportunistes, les Rouges en profitent pour coller deux baguettes au fond du bol, grâce notamment à une très bonne entrée en jeu d’Hao Junmin au milieu du terrain (le seul expatrié en Europe, à Schalke 04).
GROUPE B
Japon – Jordanie : 1-1
Les Samouraïs bleus ont bien failli perdre un match qu’ils ont pourtant outrageusement dominé, avec 70% de possession de balle. En face, la Jordanie a parfaitement joué son rôle d’outsider, avec une tactique défensive très compliquée à déverrouiller et un excellent gardien en ultime rempart. Avec un but inscrit avant la pause puis quarante-quatre minutes à rejouer le siège de Petra, le coup était presque parfait. Mais la blessure du capitaine et meilleur élément défensif Hatem Aqel a finalement permis au Japon de revenir in-extrémis, par l’intermédiaire de l’inexpérimenté défenseur Maya Yoshida, monté couper le service d’Hasebe au second poteau.
Arabie Saoudite – Syrie : 1-2
L’Arabie Saoudite n’y arrive plus, mais alors vraiment plus du tout. Elle a pourtant absolument besoin de rebondir au cours de cette Coupe d’Asie, après plusieurs saisons décevantes. Pour son entrée dans la compétition, elle s’est pourtant fait surprendre par la sélection syrienne. Incapables d’imposer leur jeu, les Faucons Verts ont mangé deux fallafels, un par période, et n’ont jamais été en mesure de revenir dans la partie. La honte. Tellement la honte que fait rarissime dans une compétition internationale, le sélectionneur José Peseiro a été prié de faire ses bagages. C’était ça ou la peine de mort.
GROUPE C
Australie – Inde : 4-0
Une finale du Commonwealth évidemment à sens unique, avec quatre buts d’écart, dix-neuf tirs à cinq et 65-35 % de possession. Même si l’opposition était faible, ce résultat des Socceroos fait plus que jamais d’eux les favoris pour remporter leur premier trophée continental, six ans après avoir été intégrés à la zone Asie. Neuf des onze titulaires australiens au coup d’envoi évoluent en Europe. Cahill (en position d’avant-centre) pêche deux coraux, Kewell et Holman (AZ Alkmaar) complètent. A signaler également deux belles passes décisives d’Emerton.
Corée du Sud – Bahreïn : 2-1
C’était un match piège pour les Sud-Coréens face à un sérieux trouble-fête de la compétition (Bahreïn n’a échoué qu’en barrage face à la Nouvelle-Zélande lors des qualifs pour l’Afsud). En bons tauliers, les coéquipiers de Park Ji-Sung ne se sont pas manqués, grâce à deux woks d’un certain Koo Ja-Cheol, qui évolue au pays dans le club de Jeju United (finaliste du dernier championnat local). Une sacrée bonne nouvelle pour le sélectionneur Cho Kwang-Rae, qui doit composer avec l’absence du Monégasque Park Chu-Young aux avant-postes, blessé.
GROUPE D
Corée du Nord – Émirats Arabes Unis : 0-0
3 600 spectateurs seulement pour cette rencontre, le communisme ne fait décidément plus recette. Triste. Emmenée par un nouveau sélectionneur –on ignore ce qui est finalement advenu de celui qui menait les troupes l’été dernier…– la glorieuse bande nord-coréenne a été contrainte de concéder un bien pauvre résultat nul pour son entrée dans la compétition, ratant notamment un pénalty, frappé sur la transversale. D’après les stats, elle n’a d’ailleurs cadré aucun de ses six scuds. Tout pareil que les militaires en Mer Jaune. Kim Jong-Il va devoir sévir.
Irak – Iran : 1-2
D’un point de vue géopolitique, ce match était une finale de rêve. On aurait aimé trouver W. Bush au sifflet, c’eût été rigolo. Il a fallu se contenter d’un Ouzbek, bon. L’inévitable Younis Mahmoud a rapidement ouvert le score pour les tenants du titre, qui ont néanmoins été contraints d’encaisser l’égalisation peu avant la pause. En deuxième période, l’Iran est finalement parvenue à prendre un avantage décisif à cinq minutes du coup de sifflet final. De l’arbitre ouzbek, donc. On attend le compte-rendu du match de Pascal Boniface.
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