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Snapchat football club
Non, le rapport entre le foot et Snapchat ne se résume pas seulement à des vidéos de Rémy Cabella qui danse sur du Jul. Le réseau social devient également un outil de communication à part entière pour les clubs. Gare aux screenshots.
Dimanche, à l’occasion du derby entre le Milan AC et l’Inter Milan (3-0), une « Live Story » a été créée sur le réseau social Snapchat. Tous les supporters présents au stade avait ainsi la possibilité de partager leurs moments avec le monde entier. Une première dans l’histoire du football italien qui illustre parfaitement la place de plus en plus importante de l’application dans le monde du ballon rond. Plébiscitée par les jeunes qui se détournent de plus en plus de Facebook ou Twitter, l’application de partage éphémère de photos ou vidéos est devenue un outil de communication de plus pour les clubs de football. De juillet à novembre 2015, toutes les grosses écuries européennes ont commencé à se doter d’un compte officiel : Chelsea, Liverpool, le Bayern, l’Inter, le Barça ou encore le Real Madrid. « Nous avons 450 millions de fans à travers le monde. Notre objectif est de toucher chacun d’entre eux, quel que soit leur lieu de résidence, ici en Espagne, à Malibu ou en Alaska » , expliquait alors Rafael de Los Santos, en charge du digital dans la Maison Blanche.
Cibler les jeunes
C’est le FC Metz qui lance la mode en novembre 2013 en devenant le premier club français et l’un des premiers en Europe à se créer un compte Snapchat. « La tendance émergeait depuis peu. On restait sur une bonne saison sportivement parlant, on venait de remonter en Ligue 2. Pour remercier nos supporters qui nous ont toujours soutenu, on a voulu utiliser un réseau un peu moins institutionnel, pour être plus proches d’eux » , explique-t-on du côté du club lorrain. Au début, le club n’utilise pas souvent le réseau social, car il ne le maîtrise tout simplement pas complètement. Depuis, c’est devenu un des outils principaux pour délivrer des contenus exclusifs et décalés. « C’est moins institutionnel. On filme les joueurs qui veulent adresser un petit mot, on fait découvrir les coulisses des entraînements et des matchs aux supporters. Par exemple, ce soir, c’est le derby, on va essayer de le faire vivre au maximum » , explique le FC Metz.
Snapchat devient alors un moyen privilégié pour avoir un contact direct avec les fans. « L’interaction est plus rapide et plus efficace. Par exemple, on a laissé les codes du compte à Steeve Yago à l’occasion du match contre Bordeaux. Il a envoyé quelques snaps discrets pour faire vivre le derby de l’intérieur » , raconte-t-on du côté du Téfécé, toujours aussi à l’aise sur les réseaux sociaux. Des événements ponctuels qui servent avant tout à créer du lien avec un nouveau cœur de cible : les jeunes. En effet, 71% des utilisateurs de l’application ont moins de 25 ans. Lors de la soirée des abonnés, le pôle communication du Tef’ a encore une fois laissé les commandes du compte Snapchat à deux joueurs, Alexis Blin et Maxime Spano, 19 et 21 ans. « C’est la cible pour la cible. Des jeunes qui échangent avec d’autres jeunes selon leurs codes à eux. »
Une immense audience
Toujours dans un souci d’interaction, les clubs prennent parfois le temps de répondre directement aux supporters qui envoient des snaps d’encouragements au compte officiel. « À condition que ce soit en lien avec le club. Des fois, on reçoit des trucs privés qui n’ont rien à voir avec nous (rires) » , précise le FC Metz. Un avantage de plus, c’est que contrairement à une page Facebook ou à un compte Twitter qu’il faut alimenter tous les jours, il est possible de laisser dormir le fantôme pendant quelque temps. C’est même conseillé, pour ne pas devenir redondant. « Ça demande du temps et beaucoup d’implication pour répondre à tout le monde. On met le compte entre parenthèses à certains moments de la saison. On n’est pas toujours très régulier, on préfère avant tout être originaux » , précise-t-on à Toulouse.
Avec ses 100 millions d’utilisateurs actifs au quotidien, l’influence de Snapchat n’a pas fini de grandir. Jeudi, même le gouvernement français a inauguré son compte. Pour revenir au milieu du foot, Serge Aurier avait annoncé son transfert au PSG sur le réseau social. Plus récemment, il y a quelques jours, c’est le Bayern Munich qui a officialisé la venue de sa nouvelle recrue Serdar Taşçı sur Snapchat. « On ne l’a jamais fait, mais on pourrait l’envisager pour la sortie des nouveaux maillots par exemple » , concèdent les clubs de Metz et Toulouse. Putain de génération Y.
Par Kevin Charnay