- Ligue 1
- J14
- Bordeaux-Monaco (2-1)
Slimani plombe Monaco face à Bordeaux
Amputés de six titulaires au coup d'envoi, les Girondins de Bordeaux s'imposent devant l'AS Monaco à l'issue d'un match complètement décousu et, par conséquent, fort plaisant. Les Bordelais grimpent sur le podium, Leonardo Jardim peut encore s'en prendre à sa défense... et au bras gauche d'Islam Slimani.
Girondins de Bordeaux 2-1 AS Monaco
Buts : Slimani (15e) pour Monaco // Pablo (29e) et De Préville (79e, sp) pour Bordeaux
Dans le langage commun, c’est ce que l’on appelle donner un petit coup de main. Au sens propre : à vingt minutes du terme de ce Bordeaux-Monaco, le spectateur avisé savait que la balance allait finir par pencher, mais encore fallait-il déterminer de quel côté. Et voilà qu’Islam Slimani, bras en l’air sur un coup franc à l’entrée de la surface de Nicolas de Préville, offre un penalty aux Bordelais, est exclu pour un second carton jaune, et met un terme à l’enquête. Une heure plus tôt, il avait marqué le plus beau but de cette 14e journée de Ligue 1. Foutu karma. Bordeaux s’impose avec une équipe bis et grimpe sur le podium de Ligue 1, et c’est une sacrée surprise.
Duel d’hémiplégiques
Car après tout, comment réagir quand une hécatombe vous tombe sur le coin de la tronche ? Le beaujolais nouveau est sorti en ville, mais sur le pré, c’est du gruyère : Mexer, Koscielny, Kamano, Jovanović et Otavio sont absents du XI titulaire, puis Jimmy Briand se blesse à l’échauffement. Ajoutez à cela le vœu de silence en première période des Ultramarines, et rien d’étonnant à voir Islam Slimani célébrer l’ouverture du score à la suite d’une enchaînement pied gauche-pied droit délicieux (1-0, 15e). Les Monégasques dominent à l’aide de transitions rapides, par le biais d’un Golovin en jambes, et profitent surtout du manque d’automatismes de la défense bordelaise, entre Pablo et Bašić qui s’emmêlent les pinceaux (8e), et un Cafu qui fête son premier match de la saison.
Pour autant, à bien y regarder… Les habituels errements défensifs monégasques amènent à se demander quelle défense est la plus expérimentale. Une première erreur est à l’origine du corner menant à l’égalisation de Pablo (1-1, 29e), une seconde de Badiashile d’un centre dangereux de De Préville (39e), et une troisième d’une frappe de Tchouaméni arrêtée par Lecomte (44e). En face, l’attaque, elle, est au beau fixe, et notamment Ben Yedder, qui réveille Costil juste avant la pause à la suite d’une incursion en solo (45e). Un partout à la pause, et comme l’impression d’assister aux JO de gymnastique : deux athlètes sur une même poutre, forcément, ça crée des déséquilibres.
Slimani, tout petit
Au retour des vestiaires, il pleut. Il pleut des corners. Cinq en sept minutes pour Monaco, très exactement, pour un résultat équivalent au nombre de buts en Ligue 1 de Mapou Yanga-Mbiwa depuis 1176 jours : que tchi. Pour rappel, puisque la France est spectatrice d’un drôle de championnat où il y a depuis hier soir autant d’écarts entre le premier et le deuxième qu’entre le deuxième et le 17e, une victoire ferait prendre sept places aux Bordelais (10e), et neuf places aux Monégasques (13e). Mais aussitôt dit, aussitôt (dé)fait : voilà que Slimani pète un plomb et laisse les siens en infériorité numérique, tant sur le terrain qu’au tableau d’affichage (2-1, 71e).
La suite, c’est un sacré bordel, à l’image de cette Ligue 1, à l’image de ce match. Costil, héroïque, sauve trois fois les siens devant Bakayoko (71e, 75e) puis WBY (79e), tandis que Sousa perd le compte de ses remplaçants. Bordeaux s’impose finalement avec six titulaires en moins et probablement moins de talent, mais plus de cœur, plus de tripes, et surtout plus de cohérence. Le tout grâce à un attaquant adverse à l’esprit trop baladeur et un gardien en feu : bref, une histoire de mains, quoi.
Girondins de Bordeaux (3-4-3) : Costil – Pablo, Kwateng, Benito – Tchouaméni (Adli, 86e), Bašić, Cafu (Poundjé, 90e), Kalu (Adli, 80e) – Hwang (Benrahou, 70e), Maja, De Préville. Entraîneur : Paulo Sousa
AS Monaco (5-3-2) : Lecomte – Maripán, Jemerson, Badiashile (Baldé, 75e), Henrichs, Dias – Bakayoko (Augustin, 82e), Golovin, Martins (Aguilar, 70e) – Slimani, Ben Yedder. Entraîneur : Leonardo Jardim.
Résultats et classement de Ligue 1Par Théo Denmat