- Euro 2016
- Portugal champion d'Europe
Six mois après, où en sont les champions portugais ?
Par Pauline Omam Biyik
7 minutes
Cela va faire six mois, déjà, que le Portugal a remporté l'Euro face à la France. Alors, une demi-année après le 10 juillet, où en sont les héros portugais ?
Rui Patrício
Le gardien de but portugais a été héroïque durant la finale de l’Euro. Il a écœuré les Bleus et sauvé la baraque du Portugal. Pourtant, jusque-là, hormis un penalty arrêté face à la Pologne, Rui Patrício avait été plutôt décevant, avec notamment ces trois buts encaissés face à la Hongrie. Sur la lancée de sa nuit magique de Saint-Denis, Rui Patrício a dégainé quelques grands matchs en Ligue des champions avec le Sporting. Avant de conclure sa belle année sur une improbable douzième place au classement du Ballon d’or. Mais, ne nous voilons pas la face, Rui Patrício n’en est pas devenu un grand gardien pour autant.
Cédric Soares Concrètement, pour Cédric, l’Euro n’a pas changé grand-chose. Le latéral droit est toujours tranquille pépère à Southampton. Il a peut-être gagné en assurance et dispose désormais de plus de crédit depuis l’arrivée de Claude Puel, nommé cet été. Mais comme les blessures sont venues s’en mêler, difficile de tirer un vrai bilan : l’ancien du Sporting a manqué quasiment deux mois de compétition.
Pepe
Pepe n’a pas attendu l’Euro pour se forger une solide réputation. Mais la compétition lui a donné une nouvelle dimension, plus flatteuse. Avant, on le voyait comme un boucher, prêt à tout découper sur son passage. Comme un mec violent, toujours prêt à péter un câble. Maintenant, son image est plus lissée. Depuis l’arrivée de Zidane au Real, l’exterminateur n’en est plus un. Il s’est calmé et mise désormais tout sur ses qualités physiques et tactiques. Pepe est devenu sage, presque comme une image. Mais, depuis le début de saison, il n’a disputé que huit rencontres de championnat. La faute à quelques blessures, et un Varane qui compte bien lui voler sa place de titulaire.
José Fonte
Alors qu’il vivait une vie paisible à Southampton, José Fonte a vu l’Euro lui mettre un coup de projecteur auquel il n’était pas habitué. Attiré par le capitaine des Saints, le Manchester United de José Mourinho voulait mettre le grappin dessus cet été. Resté dans le sud de l’Angleterre, le Portugais de trente-trois ans vit mal la collaboration avec Claude Puel qui n’hésite pas à l’envoyer parfois sur le banc. Car oui, pour la première fois en sept saisons, le patron de la défense de Southampton n’est pas José Fonte, mais bien Virgil van Dijk. Vexé, José pourrait aller gratter un dernier contrat ailleurs.
Raphaël Guerreiro
Du côté du Borussia Dortmund, beaucoup d’yeux étaient, ces derniers temps, rivés sur Ousmane Dembélé. L’arrivée de Raphaël Guerreiro a été plus discrète, moins tape-à-l’œil, mais son adaptation a été tout aussi express. Six mois après ses premiers pas en Allemagne, l’ancien Lorientais s’est imposé comme un titulaire indiscutable. À tel point que Thomas Tuchel a décidé de faire de lui un électron libre : Guerreiro est multi-tâche, tantôt latéral gauche, tantôt ailier, parfois même meneur de jeu. « Guerreiro est trop bon pour être fixé à une position » , assure le coach allemand. Ça promet.
William Carvalho Finalement, l’Euro 2016 de William Carvalho n’a pas changé grand-chose à sa situation. Comme lors de l’été 2015, le milieu portugais a vu son nom circuler un peu partout en Europe, mais comme à chaque fois, le président des Leões, Bruno de Carvalho, a mis son veto. William a donc repris son poste de sentinelle, où il continue de gratter les ballons, avant de transmettre le cuir de gauche à droite, le tout sans jamais accélérer. Ou alors sa pointe de vitesse est inquiétante. Renato Sanches L’Euro l’a révélé et l’a même auréolé du statut de meilleur jeune. Mais l’été a rebattu quelques cartes. Et Renato Sanches est un peu en galère aujourd’hui. Au Bayern comme en sélection. Débarqué en Bavière pour trente-cinq millions d’euros, le gamin peine à s’imposer. Pourquoi ? Lui a mis ça sur le dos de la météo. Oui, oui, vraiment. Le climat à Munich est beaucoup « plus hostile et plus froid que celui de Lisbonne » , où il évoluait avant, paraît-il. Au vrai, une blessure l’a empêché de prendre part au stage de préparation, et la féroce concurrence qui règne au Bayern n’est pas étrangère à sa situation. Idem en sélection, où il est désormais sur le banc.
Adrien Silva
Adrien Silva a grandi au fil des matchs. Il était inconnu au bataillon en France, avant ce mois de juillet. Mais ses prestations avec la sélection portugaise l’ont révélé. Alors que Leicester voulait l’amener dans les valises d’Islam Slimani cet été, les dirigeants du Sporting n’ont pas voulu laisser partir leur capitaine. Déçu, mais fidèle en amour, Silva a très vite retrouvé son rôle de leader au sein de la jeune formation des Leões. Toujours aussi costaud sur le terrain, le gamin d’Angoulême poursuit sa progression. Presque toujours incognito.
João Mario
L’Inter a mis un sacré paquet d’argent pour s’offrir João Mario, l’été dernier : 45 millions d’euros. Mais les temps ont été durs à Milan. L’ancien milieu de terrain du Sporting a eu du mal à s’extirper de la morosité collective qui a bien plombé le début de saison du club. Le départ de De Boer et l’arrivée de Stefano Pioli ont réveillé les troupes. Petit à petit, João Mario a fait son nid. Mais le nouveau coach souhaite le mettre en concurrence avec Banega. Il a prévenu : un seul des deux jouera. Et là, ça pourrait se gâter.
Nani Les blessures ne lui ont pas fait de cadeaux, à lui non plus. Mais Nani s’est plutôt bien adapté à Valence. L’ancien Mancunien, débarqué de Fenerbahçe, a vite pris la température du club méditerranéen. Malgré un départ pourri, ses prestations ont été plutôt convaincantes. Individuellement, il est présent. Mais son poids dans le collectif reste bien trop léger. Valence est 17e de Liga. Alors y a quand même de quoi s’inquiéter.
Cristiano Ronaldo
Cristiano Ronaldo peut bomber le torse. Cette année, il a tout raflé : l’Euro donc, la Ligue des champions et le Mondial des clubs avec le Real Madrid, mais aussi un quatrième Ballon d’or et le titre de sportif européen de l’année. Sa sortie prématurée (sur blessure à la 25e minute) contre la France, c’est du passé. Ce petit aléa est digéré. Sur le terrain, tout, ou presque, lui a souri. En dehors, en revanche, les accusations de fraude fiscale font tache…
Ricardo Quaresma
Ricardo Quaresma suit son petit bonhomme de chemin. Pour sa deuxième année à Istanbul, le milieu de terrain du Beşiktaş est toujours sur la même longueur d’onde. Ses percussions, ses trivelas et sa qualité de passe ont déjà fait quelques ravages : huit offrandes en vingt-deux matchs, toutes compétitions confondues. Dont une en coup du foulard. Football is a game.
Eder
La vie d’Éder a complètement basculé. Le natif de Guinée-Bissau est entré dans une nouvelle dimension, celle des légendes, le 10 juillet, en offrant le titre aux siens. Adulé par des milliers de Portugais, il est aussi condamné à être haï par des millions de Français. Dans presque tous les stades où il passe, l’attaquant lillois est copieusement sifflé. Par ceux qui se foutaient quelques mois plus tôt de sa dégaine, de son style, de la pauvreté de son jeu, de son manque de classe, de précision… Avec quatre buts en Ligue 1 cette saison, il est tout de même le meilleur buteur lillois.
Cristiano Ronaldo assure ne pas être obnubilé par la barre des 1000 buts
Cédric Soares Concrètement, pour Cédric, l’Euro n’a pas changé grand-chose. Le latéral droit est toujours tranquille pépère à Southampton. Il a peut-être gagné en assurance et dispose désormais de plus de crédit depuis l’arrivée de Claude Puel, nommé cet été. Mais comme les blessures sont venues s’en mêler, difficile de tirer un vrai bilan : l’ancien du Sporting a manqué quasiment deux mois de compétition.
William Carvalho Finalement, l’Euro 2016 de William Carvalho n’a pas changé grand-chose à sa situation. Comme lors de l’été 2015, le milieu portugais a vu son nom circuler un peu partout en Europe, mais comme à chaque fois, le président des Leões, Bruno de Carvalho, a mis son veto. William a donc repris son poste de sentinelle, où il continue de gratter les ballons, avant de transmettre le cuir de gauche à droite, le tout sans jamais accélérer. Ou alors sa pointe de vitesse est inquiétante. Renato Sanches L’Euro l’a révélé et l’a même auréolé du statut de meilleur jeune. Mais l’été a rebattu quelques cartes. Et Renato Sanches est un peu en galère aujourd’hui. Au Bayern comme en sélection. Débarqué en Bavière pour trente-cinq millions d’euros, le gamin peine à s’imposer. Pourquoi ? Lui a mis ça sur le dos de la météo. Oui, oui, vraiment. Le climat à Munich est beaucoup « plus hostile et plus froid que celui de Lisbonne » , où il évoluait avant, paraît-il. Au vrai, une blessure l’a empêché de prendre part au stage de préparation, et la féroce concurrence qui règne au Bayern n’est pas étrangère à sa situation. Idem en sélection, où il est désormais sur le banc.
Nani Les blessures ne lui ont pas fait de cadeaux, à lui non plus. Mais Nani s’est plutôt bien adapté à Valence. L’ancien Mancunien, débarqué de Fenerbahçe, a vite pris la température du club méditerranéen. Malgré un départ pourri, ses prestations ont été plutôt convaincantes. Individuellement, il est présent. Mais son poids dans le collectif reste bien trop léger. Valence est 17e de Liga. Alors y a quand même de quoi s’inquiéter.
Les remplaçants :
João Moutinho Depuis ses débuts en pro, João Moutinho n’a que très peu connu le banc des remplaçants. Débutant comme titulaire, le milieu de trente ans a laissé sa place à Adrien Silva à partir des huitièmes de finale. Une place sur le banc des remplaçants qu’il n’a pas vraiment quittée après son retour à l’AS Monaco où l’éclosion de Tiémoué Bakayoko a eu raison de lui. Si les Monégasques réalisent une très bonne première partie de saison, ce n’est donc pas grâce à leur milieu portugais. Enfin si, mais Bernardo Silva, pas João Moutinho.
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Par Pauline Omam Biyik