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Sirina Camara : « Je vais devenir le premier Français à jouer pour Singapour »

Tous propos recueillis par Alexis Billebault
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Depuis bientôt six ans, Sirina Camara (vingt-cinq ans) joue à Singapour. Formé à Châteauroux, ce défenseur français d’origine malienne s’est retrouvé en Asie un peu par hasard. À Home United, son troisième club, le Dyonisien exerce son métier dans un cadre qu’il dit « apaisant ». Et dans quelques mois, il devrait obtenir son passeport singapourien...

Le championnat singapourien est fini. Ça sent bon les vacances…Oui. Je vais pouvoir rentrer en France. Je n’ai pas pu le faire cet été, car le calendrier était trop chargé. Mes dirigeants ne voulaient pas que je fasse un aller-retour… Je vais rentrer quelques semaines pour voir ma famille, mes amis. L’éloignement, parfois, c’est dur.

Cela fait presque six ans que vous êtes à Singapour. Comment vous y êtes-vous retrouvé ?Cela faisait trois ans que j’étais au centre de formation de Châteauroux. J’avais commencé à jouer en club à Pierrefitte, ma ville natale. Puis je suis parti au Red Star, j’ai arrêté un an, j’ai refait un an au Red Star et je suis ensuite allé à Châteauroux. Là-bas, j’ai joué avec les moins de seize ans, puis la CFA 2. J’ai aussi fait quelques entraînements avec les pros. Cela faisait donc trois ans que j’étais à la Berrichonne et à la fin, on est venu me dire qu’on ne pouvait pas me proposer un contrat amateur ou stagiaire. Et encore plus un contrat pro. Franchement, j’étais dégoûté, démoralisé. Car ça se passait plutôt bien à Châteauroux. Et puis, un agent qui travaillait avec un joueur que je connaissais est venu me parler de Singapour.

Et ça vous a parlé tout de suite ?Je savais que c’était en Asie, c’est tout. Je ne savais rien de ce pays. Il fallait bien que je fasse quelque chose. Après mon départ de Châteauroux, il y a eu de brefs contacts avec le Paris FC, Caen, Nantes, mais rien de bien concret. Alors, j’ai accepté d’aller faire un essai à Singapour, dans le club d’Étoile FC. Une franchise, où il n’y avait que des joueurs étrangers. Une grande majorité de Français, mais aussi un Marocain, un Sud-Coréen, un Camerounais aussi… Bref, je devais rester trois ou quatre jours. Et je ne suis jamais reparti.

On vous a filé un contrat en or massif ?(Rires) Non. Huit cents euros par mois, plus le logement qui était payé par le club. On vivait à trois dedans. J’étais avec Nordine Tahli et Jean-Charles Blanpin. J’étais un des plus jeunes. Et puis, j’avais compris qu’en sortant du centre de formation de Châteauroux, je n’allais pas avoir beaucoup de contacts. Huit cents euros par mois à Singapour, où la vie est assez chère, ce n’est pas énorme. Surtout qu’on ne recevait pas toujours notre salaire. À la fin de la saison, le président de l’époque s’est barré avec le fric et n’a rien laissé. C’est la Fédération singapourienne qui a payé en partie les salaires. Pas tout, mais c’était mieux que rien. Sydney Govou était l’ambassadeur du club. Il est venu deux ou trois fois peut-être. Plutôt sympa, d’ailleurs…

Il y a aussi des joueurs connus qui sont arrivés, comme l’Anglais Jermaine Pennant à Tampine Rovers. Il y a trois ans, le Marocain Moncef Zerka était venu jouer à Singapour. Franchement, depuis deux ans, c’est mieux.

Quel est le niveau du championnat singapourien à vos yeux ?La plupart des équipes sont du niveau CFA ou National. Peut-être qu’une aurait celui du bas de tableau de la Ligue 2. Dans mon premier club, ce n’était pas vraiment ça pour les conditions d’entraînement. Enfin bref, comme le club avait des difficultés financières, j’ai signé à Young Lions. Là, c’était différent d’Étoile : il n’y avait presque que des Singapouriens. Quand je suis arrivé à Singapour, je ne parlais quasiment pas anglais. Je m’y suis rapidement mis, car il fallait bien communiquer. À Young Lions, je gagne mieux ma vie, deux fois et demi ce que je prenais à l’Étoile. On m’a installé dans une résidence privée, avec tout le confort. Les salaires tombaient tous les mois. C’était nettement mieux. J’étais titulaire, je commençais vraiment à trouver mes marques, à faire parler de moi. Mais à un moment, j’ai voulu rentrer en France.

Pourquoi ?L’éloignement. La famille me manquait et me manque toujours. Les potes aussi. Mes proches viennent me voir de temps en temps. Mais là encore, je me suis dit que trouver un club en France en venant de Singapour, ça risquait d’être compliqué. Je suis donc resté et j’ai signé à Home United, où je suis toujours. On a gagné la Coupe en 2013. J’ai même été élu meilleur joueur de la Ligue, la même année. J’ai un bon contrat, meilleur qu’à Young Lions. J’ai un super appart’, dans une résidence classe, avec salle de musculation, piscine, bain à remous. Franchement, c’est le top.

Le niveau du championnat s’est amélioré ?Oui, c’est clair. Il faut savoir qu’ici, tous les joueurs singapouriens ne sont pas professionnels. Certains ont un boulot la journée et s’entraînent le soir. Ici, on s’entraîne en fin de journée, car sinon, avec la chaleur et l’humidité, c’est difficile. Mais ces dernières années, le niveau est meilleur. Les clubs sont mieux structurés. Dans les staffs techniques, il y a pas mal d’étrangers, qui apportent leur expérience. Il y a aussi des joueurs connus qui sont arrivés, comme l’Anglais Jermaine Pennant à Tampine Rovers. Il y a trois ans, le Marocain Moncef Zerka (ex Nancy, Nantes) était venu jouer à Singapour. Franchement, depuis deux ans, c’est mieux.

Les Singapouriens s’intéressent-ils vraiment au foot ?Les stades ne sont pas pleins, c’est sûr… Il n’y a pas un énorme engouement pour le foot. Ce qui intéresse les Singapouriens, c’est surtout la Premier League anglaise. C’est le championnat le plus suivi ici. Si l’équipe nationale de Singapour joue et qu’en même temps, il y a un match anglais, les gens regarderont plutôt celui-ci…

Tu peux laisser ton portable et tes papiers sur une table dans un resto, personne ne va te les voler. Ici, ils sont très stricts. C’est un peu la tolérance zéro. Tu ne risques quasiment rien. C’est sûr que c’est apaisant.

Est-il exact que vous pourriez d’ailleurs très prochainement jouer pour Singapour ?En fait, j’ai déjà joué quelques matchs non officiels avec Singapour, contre des clubs européens. Mais oui, les démarches pour ma naturalisation sont en cours. Le dossier est prêt. C’est la Fédération qui s’en occupe. D’après ce que je sais, cela pourrait être officiel en mars 2017. Je dois devenir le premier Français à jouer pour Singapour. Comme j’ai assez d’années de résidence ici, cela devrait se faire rapidement.

Vous êtes d’origine malienne. Avez-vous été contacté par le Mali ?Oui. Mais c’était après que Singapour avait entamé les démarches pour moi. Et comme ils m’ont vendu du rêve, ce n’est pas allé plus loin avec le Mali…

Au quotidien, Singapour, c’est sympa ?C’est petit. Tu as vite fait le tour. Mais c’est vraiment cool. Les gens sont sympas. Et puis, c’est super safe… Tu peux laisser ton portable et tes papiers sur une table dans un resto, personne ne va te les voler. Ici, ils sont très stricts. C’est un peu la tolérance zéro. Tu ne risques quasiment rien. C’est sûr que c’est apaisant. Moi qui suis originaire de Seine-Saint-Denis, où c’est moins calme, ça change (rires). Mais j’aime bien aussi. C’est très propre aussi. Tu n’as pas intérêt à jeter quelque chose par terre, sinon, tu prends une amende. Sinon, ce qu’il y a de bien ici, c’est que tu peux trouver tous les styles de bouffe. Tu as plein de restaurants. Moi, je ne recherche pas spécialement à manger français tous les jours. J’aime bien la cuisine locale. Il y a aussi beaucoup de parcs, où les familles vont se détendre. Il y a beaucoup d’espaces verts à Singapour, même si le pays est petit. Les plages aussi sont bien. Et comme c’est bien situé, j’ai pu aller en Thaïlande, aux Maldives…

Vous envisagez de quitter un jour Singapour ?J’ai eu des touches avec des clubs en Corée du Sud, en Malaisie, en Thaïlande. Mais on m’a fait comprendre que tant que je n’ai pas la nationalité singapourienne, il valait mieux attendre. Et que ce serait possible ensuite…

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