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Siramana Dembélé : « Sérgio Conceição vit pour gagner »

Propos recueillis par Amaury Gonçalves
7 minutes

À 46 ans, Siramana Dembélé est un homme épanoui. Après une carrière pas toujours facile en tant que joueur, le Français a trouvé sa voie en tant qu’entraîneur adjoint, au Portugal. Une voie qu’il a suivie dans le sillage de Sérgio Conceição qui est devenu, depuis, un membre à part entière de sa famille. Ensemble et avec leurs propres familles à leurs côtés, ils vivent depuis six ans un rêve éveillé, aux commandes du FC Porto.

Siramana Dembélé : « Sérgio Conceição vit pour gagner »

En tant que joueur, tu as une carrière assez modeste, mais tu joues quand même pour plusieurs clubs étrangers au Portugal, en Belgique et en Israël. Qu’est-ce que tu en retiens ?

Ça a été quelque chose d’intense, puisque tout s’est fait sur le tard (il signe son premier contrat professionnel à 25 ans, NDLR). C’est la concrétisation de beaucoup de sacrifices. Plus jeune, j’aspirais à être pro, mais mes parents ont toujours insisté pour que mes cinq frères et sœurs et moi allions à l’école. J’ai dû prioriser mes études, puis travailler dans la publicité avant de jouer au football en tant que professionnel. C’était un vrai rêve pour moi, et je l’ai vécu à fond, chaque jour. La cerise sur le gâteau, c’était d’être champion avec le Standard de Liège, qui ne l’avait pas été depuis 25 ans.

C’est là-bas que tu rencontres Sérgio Conceição…

Quand j’arrive, il y a quelques grands noms au Standard. Mais Sérgio, c’est différent. C’est l’icône du club à ce moment-là. Avant de le rencontrer, je suis déjà impressionné, mais j’aime être au contact des gens, donc je vais le voir, désinhibé, et je me la joue un peu fan en allant lui demander un maillot. Un peu plus tard pendant la saison, il m’en a donné un de l’Inter, et je l’ai toujours avec moi seize ans après.

En 2012, Sérgio Conceição devient l’entraîneur principal d’Olhanense et vous ne vous quittez plus…

Après avoir pris ma retraite en tant que joueur, j’étais devenu entraîneur adjoint au Standard et sous les ordres de Dominique D’Onofrio, Sérgio l’était devenu aussi. On avait de très bons rapports et la volonté d’évoluer ensemble. On avait tous cette culture de la gagne. Mais quand le Standard est racheté, on décide de quitter le club par fidélité aux anciens. Après six mois sans rien, Sérgio devient l’entraîneur principal de cette équipe et il me propose de l’accompagner au Portugal. Il m’appelle un 29 décembre au soir pour me dire qu’on doit être le 1er janvier à Olhão pour commencer cette nouvelle aventure et je l’ai fait sans hésiter un seul instant.

Monsieur Kita et Monsieur Conceição, ce sont deux bosseurs, deux vainqueurs. Ils portent peu d’attention à l’image qu’ils donnent. C’était un mariage parfait.

Siramana Dembélé

On connaît le personnage Sérgio Conceição pendant les matchs. Très expressif, voire assez sulfureux pour certains. Toi qui le connais, comment est-il au quotidien ?

Pour cohabiter avec Sérgio, c’est simple : il faut aimer et vouloir gagner. Il fait en sorte que son entourage veuille avancer et progresser. Il déteste le confort. Avec lui, ça a toujours été une quête de progression. Je dirais que vous ne connaissez de Sérgio que ce qu’il veut vous montrer. Il est très intelligent, c’est quelqu’un de très sensible et très généreux. Il aide énormément de personnes dans son entourage et il est très fidèle. Quand il aime quelqu’un, il ne l’abandonne pour rien au monde. C’est une chance immense de faire partie de ses proches. Il vit surtout avec ses convictions et la volonté farouche de gagner. Il ne vit pas pour son image. Avec lui c’est gagner, gagner, ou gagner. Il vit pour ça. Par exemple en début de saison, après nos deux premières défaites en Ligue des champions (2-1 face à l’Atlético et 0-4 face au Club Brugge, NDLR), il est déjà persuadé qu’on va aller en huitièmes et il le dit à tout le monde. Résultat, on l’a fait en allant chercher la première place du groupe.

Après quelques années au Portugal, tu reviens en France pour travailler au FC Nantes. L’expérience est courte mais marquante pour les supporters canaris. Et pour toi ?

Je suis français, donc quand j’arrive à Nantes, un des plus grands clubs du pays, c’est exceptionnel. Peu importe le classement de l’époque, on a mis le bleu de chauffe et on a carburé pour mettre le club sur les bons rails. L’entente avec les supporters, les joueurs et Monsieur Kita, tout était magnifique. Monsieur Kita et Monsieur Conceição, ce sont deux bosseurs, deux vainqueurs. Ils portent peu d’attention à l’image qu’ils donnent. C’était un mariage parfait.

Lorsque le FC Porto fait appel à Sérgio Conceição, c’est une fantastique récompense de votre travail…

C’est merveilleux même. Le FC Porto est un grand d’Europe. Pour Sérgio, ça représente le point de départ de ce qu’il est aujourd’hui, alors c’était immense pour lui, même si ce n’était pas dans une situation facile.

Toi, tu viens de Villiers-le-Bel…

(Il coupe.) Dès que je peux rentrer chez moi, je le fais. Je vois mon père, je vais manger des sandwichs grecs et boire des 7up Mojito avec mes potes et on va faire des five. Rien n’a changé pour moi quand je suis là-bas. Je suis resté la même personne, c’est le regard des gens à mon égard qui a changé. J’essaie aussi d’aider comme je peux l’entraîneur de Villiers-le-Bel et j’accompagne leurs résultats. C’est chez moi, c’est ma ville !

Dès que je peux rentrer chez moi, je le fais. Je vois mon père, je vais manger des sandwichs grecs et boire des 7up Mojito avec mes potes et on va faire des Five.

Siramana du 95

À Porto, vous réinstaurez une culture de la gagne que le club avait en partie perdue. Comment faites-vous ?

En arrivant, Sérgio a injecté toute sa soif de gagner, toute son identité dans le projet. Certains membres du club lui avaient demandé ce qu’il comptait apprendre au FC Porto. Il a dit qu’il ne comptait pas apprendre, mais qu’il allait plutôt enseigner. Et il l’a fait en tirant tout le monde vers le haut. Au moment où on arrive, on devait surtout lutter pour éviter que Benfica ne remporte un cinquième titre de suite. La tâche, c’était de préserver le seul Penta (cinq championnats remportés de suite, NDLR) de l’histoire dans l’armoire du FC Porto, et Conceição l’a fait avec brio, même si on ne savait pas le poids que ça représenterait.

Sérgio Conceição et son staff, dont tu fais partie, ont battu tous les records du FC Porto en matière de victoires et de titres. Vous êtes dans l’histoire du club. En avez-vous conscience ?

On sait qu’on a fait beaucoup, mais parfois, on a encore en travers de la gorge quelques défaites ou titres perdus. Cette saison, on a manqué le titre pour deux petits points. On ne s’arrête jamais sur ce que l’on a, on en veut toujours plus. Chaque saison que l’on commence, on a la volonté de remporter tous les titres qui se présenteront à nous. L’ambition ne vient pas de ce qu’on a déjà fait, elle vient de la mentalité de l’entraîneur. Peu importe où on en est, il regarde toujours devant.

 

Au FC Porto, il y a encore le légendaire Pepe qui a tout gagné et tout vécu en tant que joueur et qui continue de jouer en ayant plus de 40 ans. On peut encore aider un tel joueur en tant qu’entraîneur ?

À partir du moment où il s’inscrit dans un sport collectif, avec un entraîneur aussi charismatique que Sérgio, il va apprendre. Il est de la même graine que Sérgio, c’est un champion, donc il sait faire preuve d’humilité dans le travail. Quand il doit faire des sacrifices, il n’hésite pas. Pour durer aussi longtemps, il n’y a pas de secret. Pepe fait un travail de l’ombre génial grâce à une motivation intense. C’est ce qui fait de lui un joueur différent. Il renforce les idées que le coach a d’un champion. C’est l’exemple du vestiaire.

Aujourd’hui, tu as une très solide expérience dans le métier et tous tes diplômes d’entraîneur. Est-ce que tu envisages de te lancer, un jour, en tant que n°1 ?

Je ne pense pas à ça. Je veux accompagner Sérgio Conceição le plus longtemps possible parce qu’aujourd’hui, il représente bien plus qu’un ami. On se comprend sans se parler. J’ai envie d’atteindre d’autres objectifs qu’il a aussi, que ce soit à Porto ou ailleurs.

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Propos recueillis par Amaury Gonçalves

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