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Simone Zaza, la nouvelle arme de Conte
Tout le monde s'attendait à voir débouler Insigne, Destro, Cerci, Balotelli, voire même Giovinco ou El Shaarawy. C'est finalement Simone Zaza, 23 piges et attaquant à l'US Sassuolo, qu'a choisi de titulariser Conte pour sa grande première sur le banc de la Nazionale.
Jeudi 4 septembre 2014, Bari, Stadio San Nicola. Après son fiasco brésilien, la Squadra new look de l’ancien coach bianconero a rendez-vous avec les Pays-Bas de Guus Hiddink, troisièmes du dernier Mondial. Autrement dit, un véritable test où il s’agit de faire plutôt bonne figure après cette sale élimination au premier tour de Coupe du monde. Lors des hymnes nationaux, un grand gaillard d’1m82 attire l’attention avec sa barbe à la Common et son crâne chauve. Lui, c’est Simone Zaza, pensionnaire de Sassuolo depuis l’été 2013 et actuelle propriété de la Juventus. Alors que le Calcio a appris à connaître le natif de Policoro durant la saison 2013/2014, le grand public n’est pas encore au fait de l’étendue de ses capacités. Et pour cause, ce jeudi soir, Simone fête, en plus de sa première titularisation, sa toute première sélection avec l’équipe nationale. « Je n’ai pas offert une première sélection à Zaza. Vous savez que je ne fais jamais de cadeau. S’il a joué, c’est parce qu’il a gagné sa place » , a lâché Antonio Conte à l’issue de cette rencontre amicale remportée facilement par l’Italie (2-0). Lors du match en question, Zaza n’a pas marqué, mais a provoqué un pénalty à la 9e minute, failli planter le but du 3-0 à la 21e, 40e, 49e et, surtout, a couru comme un dératé, contrairement à certains…
Confirmer pour mieux régner
Si réussir un match amical est une chose, remettre le couvert en compétition officielle en est une autre. Satisfait par la prestation de son poulain face aux Oranje, Antonio Conte a réitéré le coup hier soir, en Norvège, en alignant de nouveau la doublette Immobile/Zaza en pointe de l’attaque azzurra. Banco ! 16e minute de jeu, le barbu Zaza profite d’un centre à ras de terre de Mattia De Sciglio pour inscrire, du gauche, son premier pion officiel en sélection. Conte exulte, le pari est déjà gagné.
Pourtant, en dépit des apparences, la confiance accordée par le sélectionneur italien à son buteur du jour n’a pas toujours été au beau fixe. Transféré l’été dernier de la Sampdoria à la Juventus pour la modique somme de 3,5 millions d’euros, Zaza est aussitôt refourgué à Sassuolo sans même disputer le moindre match en noir et blanc. Parce que trop jeune, trop inexpérimenté, et tout simplement pas dans les plans de la Vieille Dame. Un mal pour un bien puisque chez le promu, Simone trouve dès le départ une place de titulaire qui lui permet de claquer neuf buts en 33 rencontres de Serie A. Dès lors, les tifosi juventini se mettent à croire en un retour de la pépite en terres turinoises. Ce qui n’arrivera finalement jamais. Lundi 1er septembre dernier, minuit, le marché des transferts se referme et Zaza, qui ne semble toujours pas intéresser la Juve, repart pour un tour à Sassuolo. Un an jour pour jour après son premier but en Serie A face à Livourne, Simone Zaza marque encore en ouverture du Calcio, cette fois face à Cagliari (1-1). Simple coïncidence ? Pas si sûr.
En voiture, Simone !
Trois matchs, trois titularisations, deux buts, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes pour le grand chauve en ce début de saison. « C’est un sentiment magnifique. Quand j’ai marqué, c’est un rêve qui est devenu réalité » , a déclaré Zaza après la belle victoire italienne, hier, à Oslo. Alors que la Nazionale est en pleine reconstruction, que les cadres vieillissent à vue d’œil et que le fossé se creuse avec les nouvelles générations, le prix des places en sélection va commencer à flamber à moins de deux ans de l’Euro. Droit dans ses crampons, pas impressionné pour un sou, Simone Zaza a bien reçu l’appel de Conte et y a répondu cinq sur cinq en l’espace de deux rencontres, certes sans grands enjeux, mais d’une importance cruciale pour l’avenir de la Squadra. S’il convient de garder les pieds sur terre à l’issue de cette première série de matchs post-Mondial, l’Italie a commencé à poser les premières pierres de son nouvel édifice dont compte bien faire partie le grand barbu.
Par Morgan Henry