- Europa League
- 16è
- Lazio/Atletico Madrid
Simeone au coeur de Lazio-Atletico
Ce soir, la Lazio reçoit l’Atletico Madrid pour l’un des plus beaux chocs des seizièmes de finale de l’Europa League. Une belle histoire de retrouvailles : Diego Simeone, le coach de l’Atletico, est resté comme l’un des symboles de la Lazio championne d’Italie en 2000. Alors, soirée nostalgie ?
Cette joie est restée gravée dans la mémoire de tous les supporters de la Lazio. C’était le 1er avril 2000. La Lazio, deuxième du classement, affronte la Juve, le leader, à Turin. Six points séparent les deux équipes. Le match se dénoue sur un coup de tête de Diego Simeone, qui donne la victoire (1-0) à la Lazio. A la fin de la rencontre, l’Argentin s’en va sous le virage occupé par les tifosi romains, et fait le signe « trois ». Trois, comme le nombre de points qui séparaient encore les deux clubs. Message clair et net pour dire que la Lazio ne lâchera rien, jusqu’au bout. Et de fait. Quelques semaines plus tard, les biancocelesti remportent le Scudetto, en devançant la Juve d’un petit point. Simeone marque encore lors de la dernière journée, face à la Reggina, le tout dernier but d’une saison qui restera dans les mémoires.
Depuis, celui qui a entrepris une carrière d’entraîneur en 2006 est toujours resté une idole pour les supporters romains. Ce soir, pour la première fois depuis qu’il a quitté Rome, en 2003, il revient au stadio Olimpico. En tant qu’adversaire. Le public a déjà prévu un accueil digne de ce nom. Mais gare à ne pas tomber dans la nostalgie larmoyante. Car mine de rien, c’est un seizième de finale d’Europa League qui se joue là. L’Europa League, tiens. Une compétition que Simeone connaît bien. En 1998, alors qu’elle se nomme encore Coupe de l’UEFA, il la remporte avec l’Inter, en battant en finale… la Lazio. En 2003, avec le maillot laziale, il entreprend un nouveau parcours dans cette compétition, et atteint les demi-finales, où la Lazio est éliminée par le Porto de Mourinho, futur vainqueur de la compétition. Histoires croisées.
Des blessures et du coeur
Toutefois, attention. Ce seizième de finale entre la Lazio et l’Atletico Madrid ne se limite pas aux retrouvailles entre Diego Simeone et le club qu’il affirme « vouloir entraîner un jour » . Non. Ce sont là deux potentiels favoris de la compétition qui s’affrontent. D’un côté, la Lazio. Les Romains viennent de reprendre la troisième place du classement de Serie A, mais sont décimés par les absences. A la longue liste des blessés se sont ajoutés, en dernière minute, Radu et Lulic, deux titulaires. Edy Reja, l’entraîneur, va donc encore devoir effectuer de sacrées pirouettes pour pouvoir proposer un onze potable. Si Hernanes et Klose s’affirment comme les deux points de référence de l’attaque, la défense, en revanche, est à la peine depuis quelques matches. Avec la blessure d’Andre Dias, le taulier brésilien, c’est toute l’arrière garde qui vacille.
Reja a bien tenté de mettre Zauri en charnière centrale lors du dernier match de championnat. Un désastre. Le match d’avant, il avait essayé Garrido à gauche. Un désastre. Les solutions diminuent, et il se pourrait donc que Diakité, suspendu en Serie A, trouve sa place aux côtés de Biava. Si tous ces soucis préoccupent l’entraîneur biancoceleste, les récentes victoires le confortent dans son idée que son équipe a du cœur et du caractère. « Notre force, c’est le groupe, assure le plus vieil entraîneur du Calcio. Cette équipe a de l’estime pour elle-même. Aujourd’hui, je suis persuadé que nous pouvons battre l’Atletico Madrid. Nous voulons arriver le plus loin possible en Europa League » . Pourtant, au premier tour, la Lazio était à deux doigts de se faire sortir. D’ailleurs, elle ne doit sa qualification qu’au FC Zurich qui, en battant Vaslui, lui a permis de passer les phases de poule. Serait-ce là un signe du destin ?
Falcao, monsieur un but par match
De l’autre côté, donc, l’Atletico Madrid. Une équipe encore à la traîne en championnat, mais qui va beaucoup mieux depuis l’arrivée de Simeone, début janvier. Les statistiques parlent pour lui : depuis sa prise de fonction, El Cholo a pris 12 points sur 18 possibles, n’a pas encore perdu et n’a surtout pas encaissé le moindre but. Une défense de fer, qui contraste avec celle de Manzano, qui en avait pris quatre sur la pelouse de l’Espanyol et du Real Madrid, ou trois à Getafe et à Bilbao. Pourtant, face à la Lazio, ce n’est pas la défense que Simeone a l’intention de privilégier. Mais bien l’attaque. « A Rome, il nous faut un bon résultat, assure Filipe Luis, défenseur des Colchoneros. Pour moi, un bon résultat est forcément synonyme de victoire. Le plus important sera donc de marquer, surtout à l’extérieur. Et si nous pouvons garder nos cages inviolées, ce sera mieux. Mais il sera fondamental d’inscrire des buts à Rome » .
Inscrire un but à l’extérieur : voilà une technique bien rodée qui avait déjà permis à l’Atletico, en 2010, d’éliminer Valence en quarts de finale (2-2 à Mestalla, 0-0 au retour) et Liverpool en demies (1-0 à l’aller, 2-1 à Anfield au retour avec un but de Forlan à la 103ème minute). Pour ensuite remporter la compétition, en battant Fulham en finale. Si Simeone ne peut aujourd’hui plus compter sur Aguero et Forlan, partis sous d’autres cieux, il peut tabler sur un trio offensif Diego-Adrian-Falcao. L’ancien du Werder va retrouver son ancien coéquipier Klose, dans un stade qui lui a laissé de bons souvenirs, puisqu’il y avait planté un doublé avec la Juve, face à l’AS Roma. Quant à Falcao, s’il n’est pas aussi tueur qu’à Porto, il a tout de même inscrit 17 buts depuis son arrivée en Espagne. Or, l’Europa League, c’est un peu sa compétition. Meilleur buteur et vainqueur de l’édition 2011, le Colombien a déjà scoré 20 pions en 20 rencontres de C3. De quoi faire trembler les défenseurs romains. Ou plutôt, les défenseurs romains remplaçants.
Eric Maggiori