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Silvio Berlusconi en 31 citations
L'ère Berlusconi a donc pris fin jeudi. Une page se tourne avec 29 trophées en 31 ans, mais surtout une multitude de phrases et de citations d'un homme qui a toujours eu le sens de la formule. Et qui manquera forcément un peu à tout le monde.
Un homme comme vous. « Qui m’a convaincu d’acheter le Milan ? Je suis milanista, je suis supporter, je ne suis pas une bête différente des autres seulement parce que je m’appelle Berlusconi… Il n’y a pas que le Berlusconi dépeint dans les journaux… Je suis quelqu’un qui tient aux affaires de cœur, je pourrais me définir comme un sentimental qui agit avec rationalité. Dans le foot, je serai et j’agirai comme le Berlusconi de la TV, je ne serai pas différent. »
Madame Muntari dans le viseur. « Merci. Merci. Quand est-ce que tu me présentes ta femme ? (rires) Juste pour voir hein, moi je suis vieux, mais bon, tout le monde me dit que c’est la plus belle. Ciao »
En 1988. Nostradamus. « Quand le marché de la télé sera libre en Europe, les revenus seront très élevés, ça deviendra une excellence source d’argent pour les clubs. »
L’exception qui confirme la règle. « J’eus la tentation d’acheter Maradona, mais c’était devenu un symbole et je m’imposai de ne jamais acheter les symboles des autres clubs, hormis Nesta qui avait été mis en vente. »
Sacré/salé. « Toutes les choses dont je m’occupe sont profanes, mais le Milan est sacré. »
Mélenchon au sifflet. « Le Milan hier nous a provoqué beaucoup de douleurs, mais je dois dire qu’il n’a pas mal joué et que j’ai vu trois buts, il n’y avait pas de hors-jeu. Il faut dire que le Milan a souvent affaire à des arbitres de gauche. »
Un bon coup et bien monté. « Vous avez compris ou pas que Calciopoli a été un coup monté ? Quelques clubs avaient une influence et l’ont fait valoir, et nous avons perdu quelques Scudetti. »
Réforme de la Serie A. « Comment stopper la Juve ? En changeant tous les arbitres et les juges de touche. » Rendre à Silvio ce qui appartient aux autres. « On parle du Milan de Sacchi, de Zaccheroni et d’Ancelotti, mais on ne parle jamais du Milan de Berlusconi. Et pourtant je fais les formations depuis 18 ans, je dicte les règles et j’achète les joueurs. On dirait que je n’existe pas. »
Bébé laqué. « Je disais donc que les Chinois communistes mangeaient les enfants. C’est vrai car il y a eu une grande famine et les femmes n’avaient pas de lait pour donner à manger aux autres enfants, ils en faisaient bouillir certains et ils les mangeaient. Et moi, je devrais leur donner le Milan ? »
Bernard Tapie vert. « Une chose est claire : si l’UEFA décidait de révoquer la Coupe remportée par Marseille, nous n’accepterions jamais qu’elle nous soit assignée sur tapis vert. Nous demanderions de pouvoir disputer une nouvelle finale contre les Glasgow Rangers. »
Ballon d’or du pupitre. « S’il y avait un Croce, un De Gasperi ou un Salvemini, je m’en irais du monde de la politique, mais je ne les vois pas, et je ne vois même pas un Van Basten sur le banc. »
Les trois points cardinaux. « J’espère qu’on a monté une équipe capable de produire du spectacle, car nous avons des devoirs précis envers nos supporters et le reste du monde, où nous sommes la réalité italienne la plus connue après la mafia et la pizza. »
Sens des affaires. « Je préfère perdre 27000 fois la maison d’édition Mondadori que le championnat, parce que le championnat est une perte définitive. »
Extrême bondage. « Le départ de Shevchenko ? Il n’a pas été causé par nous, ni par la volonté du joueur : il a dû subi les désirs de sa femme. Et on sait que souvent les femmes sont des kapò auxquelles on ne peut pas dire non. »
Une pomme, des poires et des scoubidou bidou. « Je suis désolé de devoir le dire, mais au Milan, comme dans chaque équipe de foot, mais encore plus au Milan, l’aspect humain de la personne est très important, si vous mettez une pomme pourrie dans un vestiaire, cela peut contaminer tous les autres. Puisque j’ai pu, grâce aux aléas de la vie, donner un jugement sur l’homme Balotelli, c’est une personne dont je n’accepterai jamais qu’il fasse partie du vestiaire du Milan. »
Et Galliani ? « J’avais dit à Ronaldo de se laisser pousser les cheveux pour devenir plus beau. Mais il a exagéré : maintenant il est vraiment moche. Cela veut dire que je vais devoir l’envoyer chez mon coiffeur même si on m’a dit que Ronaldo fait de la pub pour une lotion pour la repousse des cheveux. »
Fils prodigue. « Van Basten vint en Italie, chez moi, mais malheureusement je n’étais pas là ce jour-là. Il fut reçu par mon fils Dudi de 18 ans qui connaît tout sur le foot et qui m’en parla de manière enthousiaste. On a de suite signé un pré-contrat. »
Prestation tarifée. « Le Milan est une affaire de cœur, c’est coûteux, mais même les belles femmes sont coûteuses. »
D’autres chats à fouetter. « J’ai un regret. Celui de ne pas avoir pu travailler pour le Milan comme j’aurais voulu. Si ces dernières années, le Milan n’était pas celui d’avant, c’est uniquement parce que je n’ai pas eu le temps de m’en occuper personnellement. On parle beaucoup, mais pendant des années, j’ai travaillé au moins trois après-midi par semaine avec mes avocats pour préparer les 3600 audiences des 73 procès politiques que j’ai dû subir. Je suis quoi qu’il en soit le président de club qui a gagné le plus de titres dans l’histoire. »
Blagounette. « Je connaissais un Interista qui avait un chien interista, lequel se plaignait quand l’Inter faisait match nul et se jetait sur le lit quand elle perdait. Je lui ai demandé ce que faisait son chien quand l’Inter gagnait ? Et il m’a répondu qu’il ne savait pas, car cela n’était pas arrivé depuis 15 ans. »
Moment malaisant. « Que doit crier un entraîneur sur le banc ? Attaquer ! Mais tu dois le crier fort ! Attaquer ! Plus fort ! Allez ! Regardez-moi, attaquer ! »
Stoppeur et libéro. « J’ai mérité mon succès comme Franco Baresi qui a gagné des millions en jouant comme un grand défenseur. »
Silvio I et Jean-Paul II. « Votre sainteté, laissez-moi vous dire que vous ressemblez un peu à mon Milan : nous allons souvent en déplacement pour apporter au monde notre idée gagnante. »
Juin 2012. « Thiago Silva reste au Milan. Nous n’avons pas changé d’idée, nous n’avons pas l’intention de vendre le joueur, mais nous recevons des offres extraordinaires. Mais mon vieux cœur rossonero m’a fait dire non. »
Plaisir sadique. « Battre la Juve grâce à un penalty douteux est encore plus beau. »
Sacchi l’usurpateur. « J’ai appris au Milan comment jouer au football. »
Et Brocchi ? « Allegri ne pige rien au football. »
Petit mensonge. « La vente se conclura le 13 décembre(2016 ndlr), mais si ça ne se fait pas, je devrai reprendre le Milan avec grand plaisir et changer de stratégie. Ce sera un Milan entièrement italien et très jeune. »
Majorité sexuelle. « (Rires) C’est ta copine ? Aaaah, tu es très belle. »
Avoir le nez creux. « Il vous semble normal qu’une équipe qui a aligné autant de joueurs, tous beaux et élégants, puisse être représentée depuis 25 ans par un gars comme Tassotti avec un nez comme le sien ? Je lui ai offert les meilleurs chirurgiens, et il refuse toujours. Mais je ne renonce pas. »
Par Valentin Pauluzzi