Les chapeaux
Le point règlement : au maximum, deux équipes de l’UEFA peuvent être tirées au sort dans le même groupe. Pour le reste du monde, deux équipes d’une même confédération ne peuvent être tirées au sort dans un même groupe.
Le groupe du beau jeu
Brésil
Mexique
Danemark
Serbie
Le Brésil est redevenu le Brésil. Avec Tite aux commandes, la Seleção a survolé ses éliminatoires. Mieux, elle régale, à l’instar de son trio d’attaque Coutinho-Gabriel Jesus-Neymar. Disciplinée derrière, magique devant, la sélection auriverde a toutes les armes pour se broder une sixième étoile sur la poitrine. Qualifié avec panache sous la houlette de Juan Carlos Osorio, le Mexique, lui, tentera de camper un autre rôle que celui de l’équipe qui joue bien et s’arrête en huitièmes de finale – une étiquette qui lui colle à la peau depuis 1994. Dans les autres chapeaux, il y a aussi du beau monde. Comme le Danemark, qui a souillé l’Irlande à Dublin, grâce à son métronome Christian Eriksen. La Serbie aussi, dont Slavo Muslin n’est plus le sélectionneur, officiellement par « consentement mutuel » avec la Fédération serbe. Et ce, malgré une moyenne de deux buts marqués par match en qualifications et une équipe tournée vers l’offensive en 3-4-3.
Le groupe des supporters surchauffés
Argentine
Croatie
Égypte
Australie
Quatre sélections nationales, quatre continents, quatre styles. Mais quel plaisir pour les yeux ! Le bleu et le blanc, le rouge et le blanc, le rouge, le jaune… Avec ces équipes en piste, sûr que les tribunes des stades russes prendraient un joli coup de peinture. Pas de doute, non plus, quant au fait que ces contingents donneront de la voix. Encore faut-il que les supporters gardent un peu d’énergie après leurs transits : les billets de train entre les villes hôtes seront gratuits pour les détenteurs de billets de match. De paisibles trains de nuit voués à devenir des chaudrons sur rails.
L’affiche guerre des Malouines et main de Dieu :
Argentine – Angleterre
En 1986, l’Argentine prend sa revanche sur l’Angleterre après la guerre des Malouines. En quarts de finale du Mondial, au stade Aztèque de Mexico, Diego Maradona livre l’ensemble de son œuvre en l’espace de quatre minutes : une chevauchée de cinquante mètres devenue légende, et un but de la main qui touche au divin. «
Je demande mille fois pardon aux Anglais, mais la vérité, c’est que je le referais mille fois. Je vous ai volé le portefeuille et vous n’avez pas cligné des yeux. » En 1998, ce pickpocket de Maradona livrait l’une de ses plus belles
punchlines en évoquant «
la main de Dieu » . Cette année-là, l’
Albiceleste élimine encore l’Angleterre de la Coupe du monde au terme d’une soirée spectaculaire, marquée par un slalom de Michael Owen, l’expulsion de David Beckham et, évidemment, la défaite de l’Angleterre aux tirs au but. Bref, Argentine-Angleterre, ce serait un classique assuré.
L’affiche des frères ennemis :
Croatie – Serbie
À l’origine de la guerre de Yougoslavie, il y a notamment l’étincelle du Maksimir. Aujourd’hui, une grande stèle murale du stade de Zagreb dévoile une plaque dédicacée «
aux supporters du club qui ont commencé la guerre contre la Serbie ici dans ce stade le 13 mai 1990 » . Ce jour-là, le Dinamo, qui représente l’identité croate, reçoit l’Étoile rouge de Belgrade. Mais ce match du championnat yougoslave n’aura jamais lieu à cause des émeutes sur le terrain et en tribune, provoquées initialement par des violences de la part des
Delije, les supporters de l’Étoile rouge. L’image du Croate
Zvonimir Boban se jetant le pied en avant sur un homme en uniforme fera de lui un héros national
(1). Depuis l’indépendance de la Croatie (déclarée en 1991, reconnue par la communauté internationale un an plus tard), il aura fallu attendre les éliminatoires du Mondial 2014 pour voir les deux équipes s’affronter sur le terrain. Résultat : des joueurs nerveux, des interventions musclées et ce tacle debout venu de l’espace. Régalez-nous, messieurs.
L’affiche des amateurs de MMA :
Russie – Angleterre
On se souvient des rues de Marseille retournées pendant l’Euro, des hordes de hooligans russes organisées en commandos et du sang (surtout anglais) sur les murs. «
Je ne vois rien de mal aux fans qui se battent. Au contraire, bien joué les gars, continuez comme ça ! » , avait déclaré
Igor Lebedev. Depuis, le député russe du parti nationaliste LDPR est allé jusqu’à proposer une Coupe du monde de la bagarre en parallèle du tournoi sur le terrain. Comment ? «
Les supporters anglais arrivent, par exemple, et commencent des bagarres. On leur répond : défi accepté, rendez-vous au stade à telle heure. » Encore faut-il que les belligérants se retrouvent le même jour, dans la même ville. Pour le même match, ce serait effectivement opportun.
Le chapeau 5
Ce n’est pas une blague. La Fédération US et Soccer United Marketing étudient réellement la possibilité d’organiser une Coupe du monde des éliminés. Italie, Chili, Cameroun, États-Unis, Pays-Bas, Grèce, Turquie, Algérie… Voilà une contre-soirée digne de ce nom. Reste à savoir dans quelle ambiance on pourrait faire danser Karim Benzema…
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