- C1
- Gr. G
- Wolfsburg-Lille (1-3)
Signé Gourvennec
Pour la première fois depuis 2006, et seulement la deuxième de son histoire, le LOSC a validé son billet pour les huitièmes de finale de la Ligue des champions. Une sacrée performance, couronnée par une première place de son groupe, dont Jocelyn Gourvennec est le principal responsable.
« J’ai attendu 26 ans pour revivre des moments comme ça. On s’était qualifiés avec Nantes. Vingt-six ans c’est long, mais quand je regarde derrière, j’ai l’impression que c’était hier », confiait Jocelyn Gourvennec au micro de Canal + avant la rencontre. Quatre-vingt-dix minutes plus tard, après avoir disposé de Wolfsburg avec autorité en Allemagne (1-3), le technicien français peut savourer la qualification de Lille et déjà se projeter sur des instants qui lui ont manqué pendant presque trois décennies. Ces joutes européennes quasi printanières, le LOSC ne les avait plus connues depuis 2006. Plutôt raillé, du moins décrié, lors de son intronisation dans le club nordiste l’été dernier, l’ancien coach de Bordeaux et de Guingamp peut grandement s’attribuer les mérites de cette première place.
Le déclic de Séville
Si ce groupe G ne faisait pas rêver, cela voulait avant tout dire qu’il était diablement homogène et que les pièges étaient donc nombreux. Un club espagnol, quadruple vainqueur de la Ligue Europa depuis 2014 (FC Séville), une sympathique formation allemande réputée comme l’une des meilleures défenses européennes la saison dernière (Wolfsburg), et la succursale du RB Leipzig (le Red Bull Salzbourg donc) en guise d’adversaires. Autrement dit, largement de quoi se prendre les pieds dans le tapis. À l’image des performances lilloises en championnat, l’aventure continentale ne commençait pas sous les meilleurs auspices, avec seulement deux points à l’issue de la phase aller. Mais Jocelyn Gourvennec a su mobiliser un effectif pour qui le déclic s’est produit dans la nuit andalouse début novembre, lorsque les Dogues sont allés taper le FC Séville à Sánchez-Pizjuán avec panache (1-2).
La phase retour ? Trois matchs, trois succès. Comme disent les aficionados de NBA, le LOSC a été ultra clutch. Et revient un peu de nulle part tant ses prestations domestiques n’étaient pas terribles, du moins offensivement. L’après-Galtier semblait faire franchement tanguer l’embarcation nordiste. Depuis la victoire chez les Sévillans, les Dogues sont invaincus en championnat et en C1. Si le nom de Gourvennec n’était pas des plus ronflants, et apportait son lot de critiques et de doutes, force est de constater que le natif de Brest parvient à enfiler un costume que la Galette avait bien élargi. Oui, le LOSC est toujours dans le ventre mou dans notre belle L1 (11e avec 24 points), mais le champion en titre va mieux. Preuve en est son récent succès à Rennes, dans l’antre de l’équipe la plus en forme de l’élite.
Un vestiaire dompté
Au-delà de la remobilisation mentale qu’il a su provoquer, le coach lillois a aussi fait preuve d’inspirations tactiques particulièrement remarquables. Cette victoire à Wolfsburg en est encore la preuve. Son choix de titulariser Gudmundsson dans le couloir gauche s’est avéré gagnant, et son coaching a ensuite été parfait. Alors que Lille menait, mais semblait plier peu à peu – à l’image de Renato Sanches -, Gourvennec a fait ce qu’il fallait. Sortir Yılmaz, qui avait ouvert le score, alors que David paraissait être le moins inspiré de la doublette, était osé. Mais l’entrée d’Angel Gomes, d’abord passeur décisif pour le Canadien puis buteur, a prouvé que le technicien maîtrisait son sujet tactiquement. Comme depuis plus d’un mois. Tout n’est pas encore parfait. Les relances de la défense sont parfois hasardeuses, et le cœur du jeu dépend beaucoup de la forme de Renato Sanches, mais il semble s’être approprié son vestiaire. Pour la première fois depuis Monaco en 2016, un club français (hors PSG) termine en tête de sa poule en Ligue des champions. Qui aurait misé que c’est Lille qui serait tête de série pour les huitièmes de finale et non Paris ? Gourvennec probablement. Rendons à Jocelyn ce qui appartient à Jocelyn. Même si aujourd’hui, tout le foot français a envie de célébrer cette performance lilloise.
Les notes de Lille face à Wolfsburg
Par Léo Tourbe