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Si vous jouez aux jeux de foot en ligne, alors vous avez déjà vécu ça…
La connexion qui lague, l'adversaire qui vous envoie un message après un match, le rageux qui se met des CSC : oui, les amateurs des jeux vidéo en ligne ont forcément vécu ces situations. En voici une compilation.
Le mec qui met des CSC quand il perd 4-0
C’est une situation bien connue. Un adversaire semble à peu près de votre niveau. D’ailleurs, le début de match est acharné, et l’adversaire se procure deux grosses occasions. Mais c’est vous qui ouvrez le score. Pas grave, le gaillard continue d’attaquer, mais ne parvient pas à égaliser. Et voilà que, contre le cours du jeu, vous doublez la mise. À 2-0, l’équipe de votre adversaire commence à faire n’importe quoi, à mal se placer, et vous avez des boulevards en contre-attaque. Tout ce que vous faites passe. Et de 3. Et le coup de grâce sur corner. 4-0 à la 70e. C’en est trop pour votre adversaire qui, pour montrer son agacement et comme pour vous dire : « De toute façon, c’est que de la chatte » , envoie un long ballon en arrière vers son gardien de but. Le gardien contrôle et tire dans ses propres buts. Après, il y a deux écoles : soit le mec n’a que ça à foutre, et enchaîne les CSC jusqu’au coup de sifflet final (à PES, cela débouche souvent sur une fin de partie pour comportement antisportif), soit il arrête de jouer. Dans les deux cas, on a là affaire à un rageux.
Le gars qui prend une équipe trop nulle
C’est la solution de facilité : prendre le Real Madrid ou le Bayern Munich, et ainsi avoir l’assurance de jouer avec des joueurs super forts. Oui, sauf qu’en ligne, les hiérarchies ne se font pas selon la force de votre équipe. Au contraire. Oui, on a tous, un jour, rencontré un joueur qui prend une équipe toute pétée. Norwich, par exemple. En général, ce n’est pas bon signe. Cela veut dire que, peu importe l’équipe avec laquelle il joue, le gars va vous déglinguer. Parce qu’en réalité, dans tout bon jeu de foot qui se respecte, c’est avant tout votre façon de jouer qui compte, plus que les joueurs que vous contrôlez. Alors, oui, c’est toujours plus facile de mettre une frappe de 30 mètres avec Cristiano Ronaldo. Mais le gars qui prend Norwich vous répondra qu’il n’a pas besoin de tirer de 30 mètres pour marquer.
Aller marquer avec son gardien quand un gars arrête de jouer
Rien à faire pour votre adversaire : sur ce match, vous êtes au-dessus. D’ailleurs, vous menez 4-0 à la mi-temps. Mais votre adversaire est bon joueur. Et puis, il a lu quelque part sur un obscur forum que quitter un match avant son terme pouvait enclencher un script contre vous, et faire que votre équipe soit nulle pendant plusieurs matchs. Du coup, il continue. Mais dès la 55e minute, il en prend un cinquième. Plutôt que de continuer à se ridiculiser, il préfère arrêter de jouer. Sur l’engagement, vous récupérez donc le ballon, et vous allez tranquillement marquer un sixième but. Puis un septième, tiens. Mais finalement, maintenant que votre attaquant a mis un quadruplé, et que vous menez de sept buts au tableau d’affichage, il faut rajouter un peu de piment à cette fin de match. Du coup, c’est un grand classique, vous faites une passe en retrait à votre gardien, et vous filez seul au but. Avec toujours la petite peur que l’adversaire, en voyant cette humiliation ultime, reprenne la manette et tente de venir vous faucher. Finalement, il ne se passe rien, et avec un bel enroulé-sécurité, vous marquez avec votre portier. Et vous êtes fier de vous.
Le mec qui se justifie par message
Le top du top du rageux, ce n’est finalement pas celui qui quitte en plein match parce qu’il sait qu’il va perdre. Non, le haut du pavé en matière de rageux, c’est le gars qui envoie un message après le match pour justifier sa défaite. Et autant dire que la justification ressemble rarement à un message de bonne foi. Florilège de quelques classiques : « Tu peux dire merci à ton gardien de but. »
– « Je ne savais pas que Manuel Neuer jouait à Everton. »
– « Va jouer à la loterie, c’est ton jour de chance. »
– « Moi, 15 tirs, 0 but, toi, 2 tirs, 2 buts. Normal. »
– « C’est bien, tu viens de gagner contre mon neveu de 6 ans. »
– « Tu veux encore plus de contres favorables ? »
Le match perdu parce que la connexion est pourrie
Dans le videogame, vous êtes un patron. Le genre de type qui, au moment d’appuyer sur croix pour lancer sa partie, sait bien qu’il a de grandes chances de remporter cette joute virtuelle. Au vrai, la question est plus de savoir si ce sera une victoire facile ou aux forceps. Sauf que là, vous voyez bien que le « matchmaking » est un peu lent. Mais ça va aller, après tout, vous avez la fibre optique, et le mec d’Orange vous a dit au téléphone qu’à Google, ils avaient exactement la même connexion. Manque de bol, le mec d’en face, apparemment, il est branché sur le WiFi du Starbucks du coin. Dès le coup d’envoi, vous sentez bien que ce qui devait être une formalité va devenir un bourbier bien plus fourbe que Diên Biên Phu. Telle l’Union française, vous êtes mieux armés que votre adversaire, mais lui connaît bien mieux ce « jeu en ligne » fait de passes loupées, de tacles en retard et de lags. Alors évidemment, après avoir désactivé le WiFi de votre portable et de votre ordinateur par superstition, vous finissez par comprendre qu’en anticipant comme un malade les actions à l’avance, il est possible de construire un peu. Mais à ce moment-là, il est déjà trop tard. Vous avez déjà loupé 35 face-à-face parce que votre frappe enclenchée il y a 30 secondes n’est jamais partie. Et vous avez pris un but en contre sur une passe en profondeur parce que vos défenseurs centraux n’avaient pas envie de tacler quand vous leur avez demandé. À ce moment précis, vous entretenez le même rapport avec le jeu vidéo qu’avec l’alcool et ce match est votre gueule de bois. « Plus jamais ça ! » , lancez-vous, l’air énervé. Sauf qu’évidemment, cela va se reproduire.
Le match dit « de la théorie du complot »
Si vous êtes émotif, vous avez les larmes aux yeux. Si vous êtes nerveux, vous avez juste envie de sortir de chez vous et de vous battre avec le premier venu. Ce match, vous le connaissez par cœur, mais vous le subissez toujours un peu plus à chaque fois, peu importe qu’il se pointe une fois toutes les 10 ou 20 rencontres. Peut-être que c’est à cause de l’alignement des étoiles. Peut-être que c’est à cause de cette fois où vous avez menti à Tata Jeannine à propos du meurtre malencontreux de son chien. Toujours est-il que pendant ce match, rien ne marche. Généralement, c’est un match que vous dominez et que vous commencez fort, par exemple en frappant le poteau dès la cinquième minute de jeu. Le premier d’une longue série. Évidemment, cette rencontre, faite de frappes juste au-dessus, d’occasions loupées et de frustration, vous l’avez perdue. Et même pas 1-0, hein. 2 ou 3-0, facile. Juste parce que vous avez pété un plomb après avoir pris le premier, à réclamer des hors-jeu, à gueuler contre l’arbitre virtuel et à foirer ce que vous ne foirez pas habituellement. Quelque part entre la défaite psychologique et la légende urbaine, ce match de la « théorie du complot » a un seul mérite : vous remotiver pour les dix prochains matchs. Et quelque part, ça n’a pas de prix.
Par Éric Maggiori et Swann Borsellino