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Si les joueurs de L1 étaient des burgers

Par Mathias Edwards et Antoine Donnarieix
5 minutes
Si les joueurs de L1 étaient des burgers

Ce 28 mai, les Américains célèbrent le Burger Day. De la viande – beef ou chicken –, du fromage fondu, de la sauce qui n'a rien de naturel, le tout compressé entre deux buns. Avec, parfois, ce qui s'apparente à des légumes. Soit la recette d'un bonheur aussi simple que coupable. Un peu comme tout ce temps passé à regarder la Ligue 1.

Le Big Mac

Tout le monde l’a vécu, ce moment où face à la caissière, l’imagination fait défaut. Ce moment lors duquel la valeur sûre vient à la rescousse : le Big Mac. Trois bouts de pain, deux steaks, deux tranches de fromage, un peu de salade, et beaucoup de plaisir. Oui, le Big Mac est une référence qui domine le burger game comme Zlatan Ibrahimović plane sur la Ligue 1. L’assurance de buts à foison, de spectacle et d’un soupçon de provocation. Zlatan, c’est tout ce qu’on aime.

Le Long Bacon

Ses deux steacks enfermés entre des tranches d’emmental et de cheddar sur le dessous, et du bacon en lamelles sur le dessus, le long bacon vaut essentiellement par sa sauce. Tellement addictive, qu’elle peut à elle seule pousser le gourmet à franchir les portes d’un Quick. Quitte à accompagner son burger de frites sans sel, d’un Pepsi à la place du Coca, le tout dans un sac sans anses. Oui, le Long Bacon brille tel un joyau au milieu d’un océan de déprime. C’est Paul-Georges Ntep.

Le McChicken

Pour ce repas, c’est décidé, vous souhaitez vous prendre un ‘dwich différent de celui de vos camarades. Vous démarquer, quoi. Quand la commande des potes adeptes du 280 et du Big Mac est terminée, c’est à votre tour. Et là, vous prononcez la phrase interdite : « Un McChicken, s’il vous plaît. » C’est sûr, quand vous rejoindrez vos amis à l’étage, ils en seront déjà à la moitié de leur menu. Un retard qui sera toutefois payant, car votre dégustation restera très savoureuse. Le McChicken de l’Hexagone, c’est Lucas Barrios. Une attente de 17 journées pour assister à son premier but en Ligue 1, puis une explosion avec cinq buts inscrits en six journées. Comme le poulet, Barrios aime se faire désirer.

Le Tower Zinger

Les clients du KFC, les vrais, ne commandent leurs burgers au poulet qu’en mode « Zinger » . Comprendre « épicé » , dans le langage des restaurants chers au Colonel Sanders. Cet hiver, les dirigeants lillois se sont peut-être crus dans une de ces enseignes au sol qui colle aux semelles, en commandant un Sofiane Boufal au SCO d’Angers. Dribbles fous, passes millimétrées, le milieu offensif a apporté le piment qu’il manquait à l’équipe entraînée par René Girard.

Le Hamburger McDo, de base

Le début de l’histoire du burger est aujourd’hui devenu le classique du pauvre. De temps en temps pris en cas de tout petit creux, le hamburger de base est surtout choisi pour renforcer un menu pas assez chargé à son goût. Régulièrement commandé pour son prix bas, ou pour faire le compte. Comme dans un effectif de Ligue 1, où un joueur vient pour s’ajouter à un collectif sans vraiment sortir du lot. Le hamburger, c’est un type comme Idrissa Gueye. Toujours titulaire au LOSC, mais sans apporter beaucoup de fun au jeu lillois, le milieu de terrain est un vrai Dogue. Et un Dogue, aujourd’hui, c’est neuvième au classement. Bof.

Le surgelé de chez Charal

Un plat de junky. Prêt en deux minutes au micro-ondes, le burger au goût d’éponge ne réclame aucun effort, même pas celui de sortir de chez soi. Avalé entre deux bouffées de skunk, il rassasie tout de suite, malgré un manque évident de saveur. Un peu comme Daniel Wass, auteur de huit buts en première partie de saison. Mais peu de temps après avoir ingurgité le burger, la faim resurgit. Comme les regrets. En deuxième partie de saison, le Danois n’a plus planté le moindre pion, trop occupé à négocier avec un futur employeur. Jusqu’à être écarté par Pascal Dupraz, qui n’en veut plus dans son frigo.

Le 280

Du lourd. Du très lourd, même. Le 280, c’est LE sandwich à prendre quand on ne recherche qu’une seule chose : se casser le bide. 280 grammes de pain ciabatta, deux tranches de tomates, deux tranches de cheddar, des oignons et, bien sûr, le steak XXL. Avec un tel plat principal, mieux vaut avoir pris ses Potatoes avant et garder son Coca pour faire glisser le tout. Si le 280 est un sandwich de gros, force est de constater qu’il a du cachet. Un peu comme Marc Planus, en fait. En léger surpoids de nature, le Bordelais de cœur n’aura connu qu’un seul club, et terminé sa carrière professionnelle fumi en main. Chapeau, l’artiste.

Le Filet-O-Fish

Évadé de Monaco après avoir été prêté à Caen, écarté à Grenade avant de s’embrouiller avec tout le monde à Nancy, Yohan Mollo a longtemps été ce joueur qui intriguait tout le monde sans que personne n’ose croquer dedans. Exactement comme le burger au poisson de chez McDonald’s. C’est finalement l’AS Saint-Étienne qui s’est décidée à s’y risquer, après avoir accueilli le produit pendant 18 mois en prêt. Et finalement, ça dépanne pas mal en cas de fringale.

Le Double Whopper

Depuis que Burger King a fait son come-back en France, une véritable hype s’est installée à Paris, Lyon et dans toutes les autres zones touchées par la filiale la plus « swag » des fast-foods. Et autant le dire, on se bouscule pour avoir son Double Whopper, avec des files d’attente stratosphériques, pouvant faire poiroter au-delà du raisonnable. Pour avoir une telle pépite entre les mains, mieux vaut donc s’y prendre à l’avance. Le Double Whopper de la Ligue 1 se nomme Nabil Fekir. 173 centimètres de talent pur, des caviars adressés à ses coéquipiers avec son pied gauche d’orfèvre. Cela valait le coup d’attendre.

Le Longburger de chez Free Time

Entre 1982 et 1988, la France s’est nourrie de hamburgers bien de chez elle. Il étaient longs, « bagués » avec du carton pour ne pas que leur sauce déborde, et vendus chez Free Time. Et tout le monde les a oubliés. Un peu comme Jean II Makoun, enfermé dans un placard du Stade rennais pour encore quelques semaines.

Bonus : Le Croque McDo

Aussi épais qu’une crêpe ratée, le croque-monsieur à la sauce américaine semble avoir été passé à la presse hydraulique. À l’image de Pius N’Diefi, qui en a perdu son cou.

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