- 50 ans de Nikos Aliagas
Si les joueurs de foot étaient des élèves de la Star Ac’
Comme Romelu Lukaku ou encore Robert Pattinson, Nikos Aliagas est né un 13 mai. Alors profitons des 50 ans de l’animateur pour revenir sur la meilleure émission qu’il a présentée : la Star Academy. L’occasion de se rendre compte que les membres de cette émission et les joueurs de football ne sont pas si différents.
Jenifer – Cristiano Ronaldo
Comme Jenifer, Cristiano Ronaldo a montré son talent dès ses 16 ans (au Sporting pour CR7, à Graines de Star pour Jenifer) avant d’être transféré dans un grand club une fois la majorité obtenue (Manchester United pour l’un, Dammarie-lès-Lys pour l’autre). Et comme Jenifer, Cristiano Ronaldo n’a dans un premier temps pas séduit les foules grâce à son physique. Mais comme le bon vin, les deux embellissent avec l’âge. Tout en devenant la plus grande du club de Dammarie-lès-Lys pour Jenifer, et l’un des plus grands du monde pour Cristiano Ronaldo. Ne cherchez donc pas plus loin la suite de la carrière du Portugais : ce sera coach puis acteur de cinéma.
Cyril Cinélu – Josuha Guilavogui
Voilà deux types qui n’ont l’air de rien avant d’avoir ouvert la bouche. Un duo dont la carrière a aussi été marquée par un pic – Star Ac pour l’un, équipe de France pour l’autre –, avant que le soufflé ne retombe. Heureusement, entre deux blessures graves, l’ancien Stéphanois est parvenu à choper le brassard de capitaine de Wolfsburg, quand le plus jeune vainqueur du télé-crochet de TF1 (S6) se produit désormais dans des bar mitzvah.
Élodie Frégé – Juan Mata
Au classement des footballeurs les plus généreux de la planète, Juan Mata se situe en très bonne position. C’est bien simple, l’Espagnol reverse chaque mois 1% de son salaire à l’association Common Goal qui soutient économiquement les projets visant à rendre accessible le football partout dans le monde. Une générosité qui n’est pas sans rappeler celle d’Élodie Frégé, qui avait donné la moitié de son million d’euros gagné au finaliste malheureux Michal. Ça en fait des kilos d’oranges à acheter.
Raphaëlle Ricci – Gennaro Gattuso
Elle était la terreur du château, la marâtre, la méchante, la blondasse, l’emmerdeuse à la fois la plus dure et – souvent – la plus aimée. La Star Ac sans Raphie serait probablement comme le Milan sans Gennaro, c’est-à-dire pas grand-chose, il y manquerait une âme. Ses débriefs de prime étaient clairement le moment le plus attendu des quotidiennes, un peu comme une conférence de presse bien musclée, et s’il pouvait en plus y avoir quelques balles tirées au passage, quel panard… « T’es satisfait de ta prestation ? » Pire question piège des années 2000.
Francesca Antoniotti – Christophe Dugarry
À défaut de réussir dans leur première vie, ils auront réussi dans les médias.
Quentin Mosimann – Djibril Cissé
A priori, tout sépare le vainqueur de la Star Academy 7 et Djibril Cissé. C’était oublier l’amour de la tecktonik de l’ancien buteur auxerrois et la nouvelle carrière des deux hommes : DJ. Car oui, après avoir manqué sa carrière dans la chanson, Quentin Mosimann a trouvé refuge dans le deejaying. Et ça fonctionne puisqu’il est actuellement classé à la 81e place du Top 100 de DJ Mag. Un classement dans lequel le Djib’ compte bien faire son entrée un jour ou l’autre.
Nolwenn Leroy – Sylvain Marveaux
Une naissance en Bretagne, un départ d’une région vite devenue trop petite pour leur talent, un début de hype à l’international avant de finalement revenir exercer leur métier en Bretagne. Oui, Nolwenn Leroy et Sylvain Marveaux ont exactement la même trajectoire. Avec un même maître-mot pour résumer leur carrière : « Casséééééééé » .
Grégory Lemarchal – N’Golo Kanté
Ah, Grégory… Petit Prince du château de Dammarie-les-Lys, il avait bluffé tout le monde tout au long de la saison 4 de l’aventure, un must en matière de casting. Hoda, Mathieu, Lucie, Sofiane et Francesca, entre autres, avaient fait corps autour de ce petit bonhomme aux bronches fragiles, mais au souffle puissant, champion de France de rock acrobatique à 12 ans, et qui écrasait tout le monde une fois venue l’heure du prime time. Sa prestation deS.O.S d’un terrien en détresse a marqué tous ceux qui y ont assisté, même si Endemol avait une foutue propension à lui filer des chansons tire-larmes : Et maintenant, Vivre pour le meilleur, Con te partiro, Casser la voix… Bref, une ascension fulgurante tout comme celle de N’Golo Kanté, passé d’inconnu à chouchou du public français, meilleur joueur de Premier League et champion du monde en l’espace de deux ans. À noter une petite différence tout de même, puisqu’à l’inverse du petit prince à la voix d’ange, le milieu défensif est réputé pour posséder trois poumons.
Jean-Pascal – Joey Barton
Derrière Jenifer, Jean-Pascal est le candidat le plus emblématique de la première édition de la Star Academy. Tout le monde se rappelle son histoire d’amour avec l’actuelle coach de The Voice. Tout le monde se souvient de son accent toulousain, son humour, ses frasques et ses pétages de plomb. En revanche, personne ne se rappelle sa voix. Remplacez « toulousain » par « du Lancashire » et « voix » par « jeu » et vous obtenez Joey Barton.
Olivia Ruiz – Cacau
Parce que la femme chocolat ne peut donner qu’un homme cacao.
Michal – Mario Balotelli
« Why always them ? » Michal, son accent, ses cheveux tantôt relevés au gel, tantôt aplatis sur le front, ses vestes en cuir, son sourire quasi permanent, et surtout cette putain d’orange. Le Polonais préféré des Français avait été finaliste malheureux de la saison 3, alors qu’il en était probablement le plus talentueux. Mais TF1 ne s’était pas trompé en lui donnant le rôle principal de L’orange, reprise de Gilbert Bécaud – où il était accusé d’avoir piqué celle du marchand –, titre écoulé à 560 000 exemplaires et resté quatre semaines en première position du Top Singles français. « Je suis fier de cette orange, disait-il à Europe 1 en août 2015. On m’en parle souvent, depuis douze ans, presque tous les jours. « De la Star Ac » est devenu mon deuxième nom de famille, mais ça ne me dérange pas trop. » Reste cette question : pourquoi lui ? Innocent persécuté probablement parce qu’étranger, son histoire fait furieusement penser à celle de Mario Balotelli, qui rappelait au moment de son arrivée à l’OM : « Je ne sais pas pourquoi dès qu’il m’arrive quelque chose, c’est toujours exagéré. » Deux hommes talentueux qui portent la boucle d’oreille comme personne.
Magalie Vaé – André-Pierre Gignac
Sans cesse emmerdés en référence à leur poids, toujours présents sur le terrain. Magalie Vaé, gagnante de la saison 5, a aussi souffert du syndrome post-Grégory Lemarchal – difficile de lui succéder –, qui n’a pas aidé à sa notoriété. Tout comme Dédé Gignac a eu toutes les peines du monde à remplacer Mamadou Niang à l’OM, se faisant envoyer par Didier Deschamps en stage à Merano pour perdre quelques kilos superflus. L’artiste, pendant ce temps-là, débarquait sur le plateau de Jean-Marc Morandini et Cécile de Ménibus pour une séquence qui, avec le recul, est très révélatrice de pourquoi les deux sont aujourd’hui en D6 de l’audiovisuel français.
Sofiane – Jirès Kembo-Ekoko
Grand pote de Grégory lors de la saison 4, Sofiane considérait surtout le surdoué comme son « petit frère » , l’appelant au passage affectueusement « petit con » pendant l’émission. Ce dont on se souvient moins, c’est qu’avant d’être « dingue dingue de toi, Nabi-Nabilla » dans les Anges de la téléréalité 4, Sofiane était tout de même resté douze semaines dans l’aventure, entrant avec le temps dans l’ombre de son frangin d’adoption, comme Kembo-Ekoko, demi-frère de Kylian Mbappé. Et en plus, il est supporter du PSG.
Armande Altaï – Arrigo Sacchi
Chanteuse au succès confidentiel, Armande Altaï a surtout été révélée aux yeux du grand public pour son rôle de professeur insolite de chant lors des trois premières saisons de la Star Ac. Ses techniques révolutionnaires et ses foulards bigarrés ont fait progresser plus d’un élève, comme par exemple le fameux exercice du « Ouin ouin » , le « Caraco kaki à col en karaku » , les miaulements de chat et les vocalises de plus en plus aiguës, pour finir par péter des verres en cristal. Armande, c’était une formidable tacticienne dont on aimait se moquer, mais qui aura mine de rien marqué le programme, comme le Sacchi du grand Milan. « Le foot ne naît pas dans les pieds, mais dans la tête » , disait-il. Mais est-ce qu’il emmerdait Ruud Gullit avec son vibrato ?
Patxi – Pantxi Sirieix
Et en plus, ils sont tous les deux basques. Patxi Sirieix.
Matthieu Gonet – Arsène Wenger
« Matthieu who ? » Inconnu total au début des années 2000, Matthieu Gonet intègre le château dès la saison 1 en tant que directeur musical, avant que ses compétences ne lui ouvrent une palette bien plus large d’affectations : pianiste, orchestrateur, répétiteur, chef d’orchestre, jury lors des évaluations des élèves… Matthieu, c’était ce coach proche des élèves, légèrement plus vieux qu’eux, celui avec qui l’on pouvait déconner. C’est surtout un type qui sera resté fidèle jusqu’au bout de la saison 7 du programme, avant-dernier des Mohicans (Kamel Ouali a fait les 8 saisons), là dans les bons comme dans les mauvais moments, comme Arsène Wenger à Arsenal. Et puis, rebondir en composant la musique des Profs alors qu’on vient d’un univers classique, chapeau. Wenger devrait donc reprendre la Juventus de Purin l’année prochaine.
Georges-Alain Jones – Cyril Rool
Pas le meilleur chanteur de la deuxième saison de la Star Academy, Georges-Alain s’est tout de même fait sa place jusqu’en demi-finale grâce à son abnégation et son caractère bien trempé. Non, Georges-Alain n’a jamais rien lâché et s’est bagarré jusqu’au bout quitte à parfois se montrer à la limite de la régularité. Comme la fois où il a cassé une porte ou celle où il a voulu faire peur aux autres candidats en pleine nuit. Une boutade qui lui a valu un vase explosé sur la tête. Ne cherchez donc pas plus loin, Georges-Alain est bien le Cyril Rool de la Ligue 1. Sauf que l’ancien boucher bastiais, lui, a compris que son talent ne pouvait s’exercer qu’en France et ne s’est pas aventuré dans les langues étrangères.
Philippe Lelièvre – Éric Cantona
Du talent à revendre, de la folie, des expressions sorties de nulle part et un jeu d’acteur solide. Quelqu’un a déjà vu Philippe Lelièvre et Éric Cantona dans la même pièce ?
Kamel Ouali – Roger Milla
Infatigable, Kamel Ouali est le seul professeur à avoir enseigné durant les huit saisons de la Star Academy. Il faut dire que le temps n’abîme pas le visage du chorégraphe, ni son envie de danser. Kamel Ouali est comme ça, il danse partout et tout le temps. Un peu comme Roger Milla qui est le premier joueur de football à avoir célébré ses buts en claquant des pas de danse. D’autant plus que le Camerounais aussi a traversé toutes les époques, disputant même une Coupe du monde à 42 ans. Et si Kamel Ouali intégrait le makossa à sa prochaine chorégraphie ?
Alexia Laroche-Joubert – Sepp Blatter
On sait tous qu’il y avait quelques magouilles de temps en temps, mais sans eux, le foot et la Star Ac n’auraient pas eu la même saveur.
Par Théo Denmat et Steven Oliveira