- Foot et BD
- Première partie
Si les héros de BD étaient des footballeurs – Première partie
En Gaule, dans les rues de Bruxelles ou au Far West, les plus grands héros de BD nous ont emmenés dans les plus belles contrées rêvées de notre enfance. Imaginons maintenant qu'on les projette sur une terrain de foot, ça donnerait ça...
Astérix
Avec sa tenue typique de Gaulois, Astérix représente le Français moyen parfait. 2000 ans plus tard, on ne serait pas étonné de le retrouver avec une baguette et un béret dans une ruelle du XVIIIe arrondissement. Petit, mince, presque chétif, le héros de Goscinny et Uderzo a un physique plutôt comique, et l’ajout de la moustache n’y est pas pour rien. Fidèle à son village, on ne l’a jamais vu avec une fille (bon, Falbala, OK…). Teigneux, il est capable de s’énerver avec son pote avant de défoncer des Romains en sa compagnie, mais il peut très bien, d’un coup de gourde, faire le travail tout seul en renversant une ligne ennemie sans utiliser son petit glaive. Astérix, c’est pas le plus marrant, mais il est indispensable à l’équilibre du village grâce à son habileté et son ingéniosité. Astérix, c’est Mathieu Valbuena. Capable d’aller battre Liverpool à lui tout seul et de s’échauffer à l’entraînement avec Ayew, le tout dans un physique pour le moins disgracieux. Il ne lui manque que la moustache pour se retrouver dans le coin de Babaorum, Aquarium, Petibonum et Laudanum.
Gaston Lagaffe
Gaston est maladroit, mais il s’en fout, lui ce qu’il cherche, c’est la tranquillité. Avec ses drôles de camarades mammifères et vertébrés ailés, il n’en rate pas une pour prendre du bon temps. Gaston est grand, il est mince, il a un long nez et donc un physique plutôt rigolo, il faut le dire. D’ailleurs, son corps en forme de S lui donne un air apathique qui lui permet même de s’endormir debout. L’employé de bureau est capable d’inventer le gaffophone, la ceinture de sécurité élastique, la machine à faire sauter les crêpes et une armure pour souris, bref principalement des trucs qui ne servent à rien. De plus, c’est aussi lui qui, par sa maladresse et sa fainéantise, parvient à empêcher la signature des fameux contrats de De Mesmaeker, le tout ponctué par des « M’enfin » hébétés, comme si tout lui tombait dessus par hasard. Gaston fait rire tout le monde sauf ses collègues. En fait, Gaston, c’est Nicklas Bendtner, le mec qui s’en fout un peu de tout, qui ne va certainement pas faire un effort en plus pour sauver son équipe, et qui est bien souvent responsable de plus grave, comme son incroyable raté en quart de finale de CL contre Liverpool en 2008 qui aurait pu offrir la qualification à Arsenal…
Chihuahua Pearl
Dans le monde impitoyable du Far West, si tu veux survivre, tu dois être fort, très fort même. Intransigeant, sûr de soi, rusé et talentueux, il faut beaucoup de force pour ne pas se faire bouffer par les autres gredins qu’on appelle cowboys. C’est certainement ce que s’est dit Chihuahua Pearl en arrivant dans le monde de brutes de Blueberry, elle qui a lutté pour en arriver là. Là, c’est au départ dans un saloon où elle chante. Mais bien vite, la blonde provocante va commencer à plumer les mecs au poker, à exciter Blueberry à qui elle est également capable de foutre des claques. Chihuahua se bat, elle fume, elle est arrogante… elle possède en elle tous les moyens pour réussir. Ce qu’on apprend par la suite, c’est que Chihuahua est en fait une femme perdue qui tente de surnager dans ce monde de tarés. Sans scrupule, elle montre un autre visage pour réussir, un peu comme Zlatan Ibrahimović, qui ne doute de rien, est d’une condescendance sans nom, impertinent, sûr de lui, mais qui, de l’aveu de la plupart de ses (ex) coéquipiers, est quelqu’un de très sympathique qui donne une autre image de lui pour que les médias le laissent en paix. En plus, on l’imagine bien avec un cigare, le Zlatan…
Olrik
Olrik est éternel. On sait que, quoi qu’il lui arrive à la fin d’un album de Blake et Mortimer, le premier personnage camouflé qui manigancera un sale coup dans l’opus suivant, ça sera lui. Il peut être emprisonné, perdu dans le désert, explosé en hélico… on peut être sûr qu’il réapparaîtra toujours en grande forme par la suite avant de se faire rattraper par « les bons » et tout recommencer à zéro. Le colonel est un homme au talent fou : intelligent, cultivé, individualiste, physiquement au top, il est très impressionnant, mais malheureusement, il a décidé de mettre toutes ses qualités au service du mal et de lui-même surtout. Tour à tour pilleur de tombes, dérégleur de climat, voleur de collier, Olrik se met toujours de beaux défis, qu’il réussit partiellement ou presque totalement, avant d’échouer au dernier moment, de sembler hors du coup et de revenir de plus belle. On voit un peu de Nicolas Anelka là derrière. Extrêmement doué, l’attaquant français s’est retrouvé très tôt sur le toit de l’Europe, avant d’en retomber rapidement (Real Madrid, Arsenal), de se relever (Manchester City), retomber, se relever, atteindre le summum à Chelsea, mais quitter le navire au moment où le club s’apprête à vivre ses plus belles heures européennes. Le tout au service du mal ( « Va te faire enc*** » , quenelle…) Il a bien essayé de fomenter un dernier coup en Inde, mais sa disparition est finalement la même que celle d’Olrik : sans réelle officialisation. Attention, il est peut-être derrière vous.
Capitaine Haddock
Archibald Haddock, descendant du chevalier François de Hadoque, est probablement l’un des personnages les plus comiques de l’histoire de la BD. Ses colères, aussi soudaines qu’intenses, sont restées dans les mémoires collectives et n’importe quel bachi-bouzouk, crétin des Alpes ou phylloxéra sorti de sa bouche fera frémir ses interlocuteurs et esclaffer les lecteurs. Haddock est assez maladroit, mais sa volonté et son courage sont à souligner, comme quand il se lance à l’attaque d’une horde de Berabers qui vient de briser une de ses bonnes bouteilles. Râleur, il sait aussi prendre du bon temps, comme sur la mer où il n’est jamais aussi bien que sous une tempête, qu’il compare à une jolie brise. Directif et impulsif, Gennaro Gattuso est l’incarnation parfaite du capitaine Haddock. Fan absolu des terrains boueux où il se sent comme un ver dans la boue, Gattuso est la volonté incarnée, quitte à dépasser les bornes et à faire savoir ce qu’il pense à quiconque se met en travers de son chemin. « Tuono di Brest ! »
Iznogoud
Avec son allure énervée à la Louis de Funès, le grand vizir Iznogoud ne peut que faire rire. Au service du calife Haroun El Poussah depuis des années, le petit barbu, vicieux au possible, cherche par tous les moyens à renverser son boss. Il va donc tenter de le faire hypnotiser, le faire prisonnier de la glace, l’abandonner après un pique-nique ou le faire transporter dans l’espace-temps par des extra-terrestres. Avide et perfide, Iznogoud passe quelques fois tout proche du but, mais sa créativité n’égale pas sa méchanceté. Le bon sens reprend donc toujours ses droits en laissant néanmoins au grand vizir sa place à côté de son calife paresseux et naïf. Iznogoud est très antipathique, mais est en même temps adoré des lecteurs. Tout le contraire de Luiz Adriano, qui partage néanmoins la soif de pouvoir et de gloire du personnage de Goscinny et Tabary. Poule de CL 2012-2013 : l’attaquant du Shaktar profite d’un ballon rendu de manière fair-play aux gars de Nordsjælland pour chiper le ballon et marquer. Avide de buts – il en marque un tous les deux matchs en Ukraine –, le Brésilien qualifiera quelques minutes plus tard son club pour les huitièmes de finale où il se fera ramasser par le Borussia Dortmund. He’s no good.
À suivre…
Par Émilien Hofman