Si les footballeurs étaient des chiens célèbres

Nipper

Nipper, c’est ce Jack Russell Terrier assis devant le pavillon d’un gramophone reconnaissant « la voix de son maître » . C’est aussi l’un des premiers chiens à devenir une mascotte, en l’occurrence des majors Pathé-Marconi, RCA ou EMI, pendant près de soixante-dix ans. Si la carrière, et même la vie, de George Best a été nettement plus courte, lui aussi n’obéissait qu’aux voix des Beatles, des Stones ou des Who qui lui faisaient remuer la tête. Sans oublier les femmes, pour rendre le kid heureux. Comme Nipper, George Meilleur a été l’un des premiers joueurs à être une égérie au-delà de son statut de footballeur. Las, Best ne réagissait pas qu’aux notes de musique, et les effluves de l’alcool auront eu raison de lui plus sûrement qu’un bon 33 tours. The Long and Winding Road pour Georgie.

Saucisse

Quoi d’autre qu’un teckel ? Chien errant recueilli par Serge Scotto et sa maison d’édition, Saucisse gravit les échelons, devient le héros des romans de l’écrivain, et finit même par se présenter aux élections municipales de 2001, en tant que mascotte d’une liste à son nom. Son slogan ? « Pour une sauciété plus humaine, contre une vie de chien ! » Avec cette saillie, la liste récolte 4,5% des voix, soit un point de mieux que le Rassemblement pour la France de Charles Pasqua. Saucisse profitera de sa notoriété pour faire la tournée des plateaux télés, et même s’incruster dans Secret Story 3. Lui n’a pas encore succombé à la télé-réalité, mais Éric Di Meco est bien l’incarnation de Saucisse. Élevé dans un OM à la dérive au début des années 80, il devient le seul joueur protagoniste de tous les titres de l’ère Tapie. Les crampons pas encore raccrochés, sa notoriété lui permet de passer la cravate en tant que conseiller municipal, puis adjoint aux sports à la mairie de Marseille. Et, comme Saucisse, il finit par faire le beau sur les plateaux télés. En aboyeur, toujours.

Laïka

Non, les hommes n’ont pas été les premiers à explorer l’espace. Le premier être vivant à aller dans l’espace s’appelle Laïka, c’est un bâtard trouvé errant dans les rues de Moscou. Le 3 novembre 1957, elle est envoyée en apesanteur à bord de Spoutnik 2 pour… sept heures, le temps de rendre son dernier souffle. Morte pour la science, elle a ouvert la voie à Strelka et Bjelka qui, eux, sont revenus vivants en 1960. Luc Pfannenstiel n’a pas tutoyé les étoiles à proprement parler, mais il a pu mesurer les distances de la planète Terre.

Précurseur, le jour où l’arrêt Bosman est rendu, le 15 décembre 1995, l’Allemand en est déjà à son sixième club, dont trois pour la seule année 1995. Au total, il chiffre vingt-cinq clubs, treize pays et six continents, performance unique en son genre. À quand une partie à bord de la station spatiale internationale ?

Croc Blanc

Croc Blanc ou l’incompris entre chien et loup. Il se bat d’abord pour survivre, puis pour une place dans la meute de son maître, Castor Gris. Échangé contre de l’alcool à Beauty Smith, il devient une bête de combat invincible, jusqu’au jour où se pointe Cherokee, bulldog venu d’Angleterre. Sauvé par Weedon Scott, il tente de recouvrer de ses blessures physiques et morales, comme un Stéphane Guivarc’h post-1998. Né dans la rude nature de la « ouest côte » , Stéphane affronte le dépôt de bilan de son Brest Armorique, la relégation en National de Guingamp, ou la concurrence de Lilian Laslandes. Son Castor Gris n’est autre que Guy Roux, qui, en le prêtant à Rennes, en fait un buteur enragé. Et si, au contraire du roman de Jack London, Castor Roux accepte de reprendre son protégé, le Cherokee de Guivarc’h sera le Mondial 98. Des adversaires trop puissants qui empêchent l’attaquant de planter ses crocs, et une fin de carrière entre blessures et relances manquées. Avant, enfin, les piscines Tanguy, Weedon Scott des temps modernes.

Scooby-Doo

« Scooby-Doo, Where Are You ! » En 1969, les États-Unis font connaissance avec la mascotte de l’équipe Mystère et compagnie. C’est un dogue allemand attachant, plutôt goinfre et un peu peureux. Mais toujours présent lorsqu’il s’agit d’aider ses amis. Lorsqu’on apprend qu’il est un descendant des annunakis, des êtres inter-dimensionnels venus sur terre pour aider les humains, le rapprochement est immédiat avec Ronaldo. Car Il Fenomeno était bien un extra-terrestre sur les terrains. En dehors, lui aussi a un bon coup de fourchette, réglé dans la télé-réalité Medida certa, « Mensurations idéales » en 2012. S’il a pu avoir peur de se casser les genoux à chaque pas – ce crochet maudit, le 12 avril 2000 –, il a surtout su faire gagner les siens à plus d’une reprise. Et s’il avait lâché un sonore « Scooby-Dooby-Doo » à chaque but, ça aurait eu sacrément plus de gueule que le « suh ! » de son homonyme portugais.

Dingo

Depuis 1932, Dingo est le meilleur ami de Mickey, mais aussi un canidé d’une maladresse confondante. Le bon Dingo a un mal fou à faire tenir ses longues oreilles à la verticale et ne peut s’empêcher de rater ce qu’il entreprend, ce qui fait de lui la face gauche d’Edinson Cavani. L’Uruguayen sait faire preuve d’aussi peu de réussite que le personnage de Disney, à tel point que l’on peut parfois assister à un véritable running-gag, comme contre Metz récemment. Malgré tout, on ne peut qu’apprécier Edi comme on aime Dingo. Plein de bonne volonté, sa tignasse toujours en mouvement, il finit, souvent, par parvenir à son but. Le tout est d’être tendre et patient avec Edingo. Puis d’installer une belle télé pour apprécier.

How To Hook Up Your Home Theater par MistyIsland1

Snoop Dogg

Sa mère l’a appelé, officiellement, Calvin Cordozar Broadus Jr, vite raccourci en Snoopy pour ses expressions canines. De là son nom de scène mythique, pour un rappeur qui n’aime rien tant que se get laid. S’il ne pose, a priori, pas souvent sa langue sur les OCB, certaines photos tendent à montrer qu’Ezequiel Lavezzi n’a probablement rien contre un petit doggystyle de temps à autre. Un Pocho qui tire lui aussi son surnom de son enfance, et de son chien Pocholo décédé trop tôt. Maintenant qu’il s’est envoyé en l’air direction la Chine, on parie qu’il a claqué sa danse du lion pour le Nouvel An. À quand le featuring ?

Rantanplan

Un chien considéré comme « le plus bête de l’Ouest » par Jolly Jumper qui le déteste, mais aussi capable d’éclairs de lucidité, ou d’intelligence involontaire. Un chien qui ne sait pas bien qui est son maître, entre Pavlov de l’administration pénitentiaire, officiellement, Lucky Luke, officieusement, et Averell, tour à tour frère, père ou cousin. Un chien, enfin, qui n’en fait qu’à sa tête, sauf lorsqu’il s’agit d’obéir à Ma Dalton.

En fait, Ma est loca et Rantanplan une allégorie de Florian Thauvin. Un joueur dont on ne sait jamais vraiment quel est son club, techniquement doué, mais que les Dogues du Nord, toujours prêts à lui sauter dessus, ne peuvent pas piffrer, et dont le QI football reste incertain. Et, souvent, ces mots de Rantanplan après un crochet manqué – « Zut, trop court ! » – ou un contrôle raté – « Zut, trop long ! »

Auraient pu être cités : Pierre-Alain Frau en Paf le chien, Ángel Di María en Slumdog Millionaire, Berti Vogts en fox-terrier, Gérard Janvion en cerbère, les Azkals philippins en chiens errants, les Crazy Gang de Wimbledon en Reservoir Dogs… Et Ronaldog évidemment, chien et footballeur à la fois.

Watch the ace football skills of #Ronaldog. This is him live on the programme. Do you want your team to sign him up?https://t.co/W16gF5VX4L

— BBC Points West (@bbcpointswest) 14 avril 2016