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Si les équipes du Tour 2017 étaient des équipes de foot…

Par Swann Borsellino et Théo Denmat
Si les équipes du Tour 2017 étaient des équipes de foot…

Trois semaines de Tour de France, c'est un vainqueur, beaucoup de siestes, mais aussi quelques enseignements. L'heure est venue de faire le bilan. Par équipe.

AG2R La Mondiale = AS Saint-Étienne 76

Allez ! / Qui c’est les plus forts ? / Évidemment, c’est l’AG2R. Enfin presque. Plus belle équipe française sur les courses de trois semaines, la bande à Vuillermoz, Revelli, Bakelants et Larqué a fait vibrer la France au rythme de ses coups de pédale. Manque de bol, les poteaux du stade Vélodrome, qui a accueilli le contre-la-montre de la 20e étape, étaient carrés. Un coup du sort qui a fait passer l’Ange Bleu, Romain Bardet, tout près de la catastrophe et qui a profité au Sky de Munich de Gerd Froome. L’histoire ne dit pas si, comme Rocheteau avant lui, Romain Bardet était touché à la cuisse avant le duel décisif…

Astana = Pays de Galles 2016

Tout seul, c’est tout de suite plus dur. Vainqueur avec autorité à la Planche des Belles Filles, Fabio Aru s’est retrouvé isolé après les 11e et 13e étapes à la suite des abandons de ses Joe Allen et Aaron Ramsey à lui, Dario Cataldo et Jakob Fuglsang. Alors forcément, quand ça s’est compliqué par la suite, le Gareth Bale du peloton – désolé à Geraint Thomas, vrai camarade d’école du Madrilène – a flanché.

BMC Racing = OM 1994/1995

L’avenir devait être doré : les fesses posées sur le toit de l’Europe, l’équipe avait de la gueule. Puis est arrivée la tuile : Richie Porte tombe dans le col de Valenciennes et son escouade passe d’équipe phare de la compétition à une bande de lascars de seconde zone. Heureusement, pour redorer le blason déchu de ces anciens favoris, un Irlandais a surgi : Tony Cascarino du peloton, Nicolas Roche a tenté les attaques en vain. Ne leur dites surtout pas qu’ils vont devoir attendre dix-sept ans pour gagner une course.

Dimension Data = Chelsea 1998-1999

Dans un vestiaire comme dans un bus, il ne peut y avoir qu’une seule star, qu’un seul vrai sprinteur. Lorsque Gianluca Vialli fait venir Pierluigi Casiraghi à Chelsea à l’été 1998, il espère en faire son buteur. Manque de bol, embêté par une cuisse, le Mark Cavendish du coin vit une saison presque vierge. Il faut alors quelqu’un pour aider Gianfranco « Renshaw » Zola à survivre. Et cette personne est un grand costaud norvégien : Töre Andre Flo, qui plante 20 buts lors de cet exercice. En espérant quand même qu’Edvald Boasson Hagen ait une fin de carrière un peu plus sexy…

Team Sky = FC Barcelone 2014-2015

La Juventus Bardet, le Bayern Uran ou encore Manchester Landa. Toute la presse est unanime : la menace plane et la domination du Barça Sky sur cette Grande Boucle pourrait bien être la dernière. Pourtant, comme lors des années précédentes, le rouleau compresseur anglais a pu compter sur un leader de génie, Leo Froome, et des coéquipiers presque aussi forts que lui – coucou Landa Jr et Luis Poels, absent de cette grande boucle pour méforme. Bien aidé par ses hommes de l’ombre, KwiatoBusquets et Vasil Nieve, Leo Froome a encore ramassé le maillot d’Or. En souhaitant à Kenny Elissonde de ne pas avoir un destin à la Lucas Digne.

Lotto-Soudal = le Lorient de Gourcuff

À plat où dans la montagne, ce 4-4-2 a autant de gueule que peu de résultats. Véritables Merlus du peloton, les hommes de la Lotto-Soudal ont attaqué, encore et encore, sans jamais parvenir à ramasser une victoire. Pire, dans ce monde impitoyable, leurs intentions de jeu n’ont pas été reconnues par la presse. La preuve, le Yann Jouffre belge, Thomas De Gendt, n’a pas eu droit au prix du super-combatif, pas plus que Tony Gallopin, franchement remuant après une première semaine compliquée. Et si, côté belge, on peut sourire en pensant à Tiesj Benoot qui a du Raphaël Guerreiro, Andre Greipel lui, a du Vincent Aboubakar : il a beaucoup tenté, mais n’a rien cadré.

Movistar = l’équipe de France 2002

Quintana, Amador, Bennati, Bentancur, Castroviejo, Herrada ou encore Valverde. Comme l’équipe de France 2002, la Movistar 2017 avait de la gueule sur le papier. Comme l’équipe de France 2002, la Movistar a peut-être perdu son meilleur élément dès le début de la compétition. Comme l’équipe de France 2002, la Movistar a fait plus que décevoir : elle a été invisible. On ne dirait pas comme ça, mais ça aurait pu être pire : Johnny Hallyday aurait pu lui faire une chanson.

Quick-Step Floors = l’OM de Bielsa

Quoi de mieux qu’un cocktail de panache, de frissons et de résultats ? Rien. C’est à peu près à cette ivresse qu’on eu droit les amoureux de la Quick-Step en début de Tour de France. Roi tout puissant du sprint, Marcel Kittel a écœuré la concurrence alors que Philippe Gilbert enchaînait les roulettes dans les échappées. Et quand tout ce petit monde n’arrivait pas à grimper, Dan Martin était là pour dynamiter le groupe des favoris. Puis la deuxième partie du Tour est arrivée, Gilbert a abandonné, Kittel a suivi et Martin a sombré jusqu’à disparaître du top 5. Un conseil : attention au début de saison prochaine, il ne faudrait pas que Tom Steels, le directeur sportif, se barre après la première course de la saison.

Sunweb = Leicester 2015/2016

On attendait la guerre des étoiles entre la Sky, la Movistar ou AG2R. On attendait les pois de Rafal Majka ou de Thibaut Pinot, le maillot vert de Peter Sagan. On n’a rien eu de tout ça. Après un Giro remporté par Tom Dumoulin, la Sunweb a confirmé que cette saison était sa saison. Revenant souriant, mais revenant quand même et prince du panache, Warren Barguil a éclaboussé le Tour 2017 de sa classe et a fait chialer Richard Virenque, sa version 1.0. Surnommé « bling » , le sémillant Michael Matthews a lui profité de son aptitude à passer les cols et du travail de ses coéquipiers pour sortir Kittel du jeu pour ramasser le maillot vert. Résultat : quatre victoires d’étape et deux maillots distinctifs. Chapeau Ranieri.

Direct Energie = le SM Caen x ESTAC 2016-2017

Le vieux qui part et le vieux qui reste. Nicolas Seube du peloton, Thomas Voeckler aura fait ce qu’il a pu pour sa tournée d’adieu. Il a surtout vu le petit Lilian « Karamoh » Calmejane éclore au plus haut niveau, ce qui le rassure au moment de tourner la page. Benjamin Nivet de la Grande Boucle, Sylvain Chavanel, lui, en a encore dans les jambes. La preuve avec ce dernier contre-la-montre à Marseille pour son 17e Tour de France. En revanche, l’histoire ne dit pas si Pantxi Sirieix est un Haimar Zubeldia dans l’âme.

Wanty-Groupe Gobert = l’équipe de Ligue des Masters à PES

Rafraîchissant, divertissant, plaisant, mais quand même très léger en matière de niveau, mise à part la doublette d’attaque Minanda-Castolo, autrement appelée Guillaume Martin – Yoann Offredo.

Lotto NL-Jumbo = le TFC 2015/2016

D’abord, des catastrophes en pagaille. Robert Gesink qui abandonne sur une chute un jour après avoir manqué la victoire d’étape. George Bennett qui abandonne à son tour alors qu’il était tranquillement installé dans le top 10. Après cette 16e étape, avec son équipe au bord du gouffre, Pascal Dupraz a dégainé sa causerie. Touché par les vidéos de sa famille, la pépite Primoz Roglic est allée chercher une magnifique victoire à Serre Chevalier. Quelques jours plus tard, la patte gauche de Dylan Groenewegen a offert le maintien à la Lotto Jumbo sur les Champs-Élysées. C’est con, le maillot rose, c’est pour le Tour d’Italie.

Bora-Hansgrohe = L’équipe de France 1995

Un leader charismatique laissé de côté pour son comportement et une élimination toute naze contre la Bulgarie : l’équipe du fantasque Peter Sagan ressemble en tout point à l’équipe de France 1995 qui a rejeté Cantona, l’homme des high kicks. Toujours prompts à faire le show, ceux-là. C’est pas la détente, à Bora-Bora…

Trek-Segafredo = L’AC Milan 2010

On pourrait résumer le Tour de la formation américaine avec deux noms : Alberto Contador et Bauke Mollema. Le premier roulait sa dernière Grande Boucle et voulait partir en retrouvant un peu de son lustre d’antan, comme le Ronaldinho de l’AC Milan de 2009. Puis à ses côtés, c’est bien la saison du second, le petit Bauke « Pato » Mollema, que l’on retiendra, car c’est celui qui vient conclure les actions. 1m81, 64kg. Toute ressemblance physique avec le corps en mousse de Pato est fortuite.

Bahrain-Merida = l’OM, le 8 août 2015

Ion Izagirre et Marcelo Bielsa ont un point commun. Pas positif pour un sou, on pourrait même parler d’une fâcheuse tendance à abandonner leur équipe dès la première étape. L’un, au soir d’un contre-la-montre durant lequel il s’était cassé la gueule, et l’autre au soir d’un match contre Caen au cours duquel il s’était aussi viandé. Reste donc des canaris perdus, errants sans but d’une cage à l’autre, d’une ligne à l’autre. Ça aura au moins permis de découvrir Florian Thauvin et Sonny Colbrelli.

Cofidis = Le Hebei China Fortune

« Hey les gars, si on mettait 50 millions par an sur un type qui ne sait pas conclure ses occasions de but ? » Oui, mais à réfléchir ainsi, le Hebei China Fortune se retrouve avec Lavezzi, trois réalisations en 36 matchs, et la Cofidis avec Nasser Bouhanni, toujours sixième. Le voyage était cool, en tout cas.

Orica-Scott = Rennes version 2015-2016

Il fut un temps où Ousmane Dembélé portait aussi un maillot blanc. C’était à Rennes, à une époque où il ne faisait pas forcément bon signer dans l’écurie bretonne lorsque l’on visait un grand Tour. Alors comme Simon Yates cette année, Ousmane a pris les choses en main, s’est retrouvé tout seul aux côtés des leaders dans les cols hors catégorie, et puis a signé ailleurs l’année suivante pour avoir de meilleurs coéquipiers. Classic shit.

UAE Emirates = Arsenal

Pour aligner les noms ronflants sur la feuille de match, là ça y va : Atapuma, Ulissi, Marco Marcato… Il y a même le petit Alexis Sánchez du peloton, Louis Meintjes. En revanche, niveau résultat, on cherche encore. Une bonne équipe de ventre mou, satisfaite de sa quatrième place en Premier League et de pouvoir placer un gus huitième au général. Attention, des rumeurs rapportent que Fabio Aru pourrait débarquer la saison prochaine… Arsène Wenger a sorti le chéquier.

Fortuneo-Oscaro = l’Algérie 2010

Brice Feillu le sait, il n’a pas choisi l’équipe la plus talentueuse sur le papier, lui le surdoué de la montagne. Fortuneo-Oscaro, pas inscrit dans le World Tour, invité par Christian Prudhomme… Mais au mental, l’équipe est allée foutre quelques frissons dans l’échine du peloton de cadors, échouant même près de la victoire avec Élie Gesbert, septième de la dernière étape de haute montagne le 22 juillet. Un peu comme l’Algérie de coach Vahid, passée à un boyau de bouffer le cerveau de l’Allemagne de Joachim Löw.

Katusha-Alpecin = Finlande 1989-2010

Jari Litmanen de son équipe, Tony Martin a eu deux occasions et demie (deux chronos, une échappée en moyenne montagne), il les a manquées. Le reste a été une longue traversée du désert qui avait ça de positif que tout le monde s’en foutait.

Cannondale-Drapac = la Grèce 2004

Pas une étape marquante, pas un frisson dans le jeu, et toujours une tête ou un boyau sur corner pour venir prendre les bonifications de fin de match. Les spectateurs auront passé leur Tour à attendre une attaque de Pierre Rolland comme ceux de 2004 cherchent encore le panache de cette Grèce ultra-défensive suceuse de roues, mais qui aura enfin permis à Ángelos « Uran » Charistéas de sortir de son statut d’éternel remplaçant dans les grandes équipes. Ne manquerait plus que Rigo signe à Arles-Avignon…

FDJ = Le Brésil 2014

Il y avait pourtant de belles promesses sur le papier : Thibaut Pinot, le Neymar français, Rudy Molard, le David Luiz du Rhône, et puis aussi Arnaud Démare, le Fred du peloton. Mais à vouloir faire les patrons à la maison, les gamins de Marc Madiot craquent complètement dans les cols hors catégorie, pour finir par se taper la honte avec 40 minutes de retard sur des mecs hyper premier degré avec leurs marginal gains. Bah ouais, c’est la malédiction du 8 juillet, mon pote.

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