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Si les chansons des Beatles étaient des joueurs de football – Partie 1
Des pubs de Liverpool jusqu'aux platines des foyers du monde entier, ils ont marqué l'histoire de musique en seulement dix ans. Les années 1960 leur disent encore merci, tout comme toutes celles qui ont suivi. Véritables génies artistiques et icônes pop par excellence, les Beatles continueront à traverser les âges des décennies durant. Et leur discographie continuera à nous faire penser à des joueurs de football.
Anna (Go to Him)
Parue sur le premier album studio des Beatles, « Please Please Me » , sorti en 1963 au Royaume-Uni, Anna (Go to Him) est en fait une reprise. Si la reprise des Beatles a fait un carton, l’originale avait été écrite et interprétée un an plus tôt par Arthur Alexander. Dans cette dernière, le chanteur explique à la fille qu’il aime qu’elle peut partir pour un autre si elle pense trouver plus de bonheur dans ses bras ( « You come and ask me girl to set you free girl, you say he loves you more than me, so I will se you free » ). Cette chanson des quatre garçons dans le vent, c’est évidemment une mise en partitions de Neymar, convoité dès son plus jeune âge par le Real Madrid. La Maison-Blanche a dû essuyer plusieurs refus de sa part avant de le voir partir pour le FC Barcelone. « I still love you » , chante aujourd’hui la Maison-Blanche. Robinho pourrait aussi faire chanter cette reprise à Stamford Bridge. Annoncé à Chelsea, le Brésilien avait finalement rejoint Manchester City, s’y perdant complètement en conférence de presse. Plus récemment, et en français, on pourrait faire chanter aux Bretons « Majeed, rejoins-le » (Lorient).
I saw her standing there
Même album, chanson d’ouverture, autre signification. I saw her standing there, c’est l’histoire d’un coup de foudre, d’un amour juvénile et d’une irrésistible attraction d’un homme pour une très (trop ?) jeune fille. « Well, she was just 17, you know what I mean » , chante Paul McCartney dans ce que beaucoup verront plus tard comme un sous-entendu sexuel. Le choc est tel que le chanteur promet de ne plus jamais danser qu’avec cette adolescente, cette perle unique et déjà irremplaçable. Bien évidemment, cette chanson pourrait être Lionel Messi, mais rien n’indique dans cette dernière que l’histoire se termine bien pour l’amant. Alors ce titre pourrait faire penser à tous ces génies précoces dont se sont emparés des grands clubs avant même leur majorité, parfois pour leur plus grand bonheur, parfois en les faisant voler trop près du ciel. Pèle-mêle, on peut citer l’éternel nouveau Pelé, Freddy Adu, la longue liste des nouveaux Zizou, Camel Meriem, Samir Nasri, Hatem Ben Arfa, Marvin Martin, Mourad Meghni, ou les nouvelles pépites actuelles, Martin Ødegaard en tête de liste.
Chains
À l’époque de la sortie de Please Please Me, les reprises étaient monnaie courante au Royaume-Uni (et aux États-Unis). Après Anna (Go to Him), les Beatles ne se privèrent pas d’enregistrer une seconde reprise, Chains. Initialement composée par Gerry Goffin et Carole King pour le groupe The Cookies, c’est bien grâce à la version des Beatles que la chanson connaîtra son plus grand succès. Simple ballade évoquant un amour fusionnel dont ne peut se défaire l’auteur, elle a même été reprise en français par Sylvie Vartan ! Alors que l’auteur veut se sortir de cette situation complexe, il explique que son amour ne le laisse pas faire. « Chains, my baby’s got me locked up in chains, and they ain’t the kind that you can see. » Ces chaînes font penser à celles qui ont retenu Saido Berahino à West Bromwich lors du dernier jour du mercato 2015. Alors que les Spurs envoient quatre offres à West Bromwich pour s’offrir le joueur, le club refuse et pousse Saido à exprimer son envie de faire grève et de chanter à Tottenham : « Please believe me when I tell you, your lips are sweet, I’d like to kiss them. But I can’t break away from all these chains… »
Please please me
Premier immense succès des garçons de Liverpool dans tout le Royaume-Uni, Please Please Me fut aussi la première chanson à déchaîner les critiques. Beaucoup voyaient à l’époque des allusions à certains actes sexuels, comme la fellation, trop peu dissimulés par John Lennon, le compositeur ( « You don’t need me to show the way, love » ; « I do all the pleasing with you, it’s so hard to reason » ). Pour les critiques à l’esprit moins tordu, cette chanson évoque surtout l’histoire d’un homme prêt à tout qui demande à sa compagne de lui rendre la monnaie de sa pièce. La comparaison est certes un peu simple, mais Please Please Me, c’est ce que le Real Madrid chante à Cristiano Ronaldo à chaque rencontre. Puisque la Maison-Blanche satisfait le moindre de ses désirs à chacun de ses caprices, le Portugais a pour mission de régaler les spectateurs à chaque touche de balle. Sous peine de se faire siffler et critiquer.
Please Mr. Postman
Quelques semaines seulement après le succès retentissant de leur premier album, les Beatles enchaînent et sortent une deuxième galette, With the Beatles, dès novembre 1963. Sur cet album, beaucoup de compositions du duo McCartney/Lennon, bien entendu, mais encore un bon paquet de reprises, dont Please Mr. Postman. Initialement interprétée par The Marvelettes, un groupe de chanteuses américaines, le titre est finalement repris par les quatre garçons dans le vent en 1963. Si les paroles expliquent comment l’auteur attend une lettre de son amant parti à la guerre (c’était le cas pour Gladys Horton, l’une des chanteuses), elles peuvent également faire référence aux cas de quelques footballeurs attendant un fax pour s’envoler à l’étranger. « Mister postman look and see, is there a lettre in your bag for me ? There must be some word today, from my girlfriend so far away. » Vous l’aurez compris, Please Mr. Postman, c’est Charles Kaboré. D’accord pour quitter Marseille et rejoindre Saragosse, le joueur ne partira pas. Pourquoi ? Parce que le fax de son hôtel en Afrique du Sud (il y disputait la CAN) a trop vécu pour lui envoyer les papiers à l’heure… « You gotta check it and see, one more time for me. »
Par Gabriel Cnudde