- Culture Foot
Si les chansons des Beatles étaient des joueurs de football – Partie 3
Des pubs de Liverpool jusqu'aux platines des foyers du monde entier, ils ont marqué l'histoire de la musique en seulement dix ans. Les années 1960 leur disent encore merci, tout comme toutes celles qui ont suivi. Véritables génies artistiques et icônes pop par excellence, les Beatles continueront à traverser les âges des décennies durant. Et leur discographie continuera à nous faire penser à des joueurs de football.
Help !
Avec leur cinquième album, « Help ! » , les Beatles entament leur rapide progression vers ce qui est communément appelé leur « deuxième période » . Ce changement naît d’abord de l’évolution des techniques disponibles en studio. Au début de l’année 1965, dans les studios EMI, les Beatles abandonnent l’enregistrement live (lorsque les musiciens enregistrent un morceau tous ensemble, comme sur scène) et passent à l’enregistrement multipiste : aidés d’une boîte à rythme et de plusieurs autres pistes témoins, les musiciens enregistrent tour à tour. En bref, un nouveau champ des possibles s’offre aux génies. Et ils vont savoir l’utiliser et le maîtriser plus rapidement que quiconque. Cette nouvelle galette s’ouvre avec le titre Help ! – appel au secours de Lennon pendant la Beatlesmania. Lui même parlera de cette période en ces termes : « J’étais gros, déprimé, et j’appelais à l’aide. C’était ma période Elvis gras. » Ce son tourne sans aucun doute dans le MP3 de Mathieu Valbuena, qui voit lentement mais sûrement l’équipe de France lui dire adieu, après sa saison plus que moyenne du côté de Lyon. « Help me if you can I’m feeling down, and I do appreciate you being ’round, help me get my feet back on the ground, won’t you please please help me. »
She’s got a ticket to ride
Toujours sur « Help ! » , ce titre laisse planer un doute quant à sa signification. Alors que les paroles évoquent simplement une rupture amoureuse et le départ d’une femme, certains y ont vu un sous-entendu sexuel à peine dissimulé. Il s’agirait en fait d’une chansons dédicacée aux prostituées, notamment à celles d’Hambourg où les Beatles ont joué, et à leurs certificats de bonne santé leur permettant d’exercer leur métier – un ticket pour chevaucher, en soit. Mais pour n’insulter aucun joueur de football, mieux vaut se concentrer sur le sens premier des paroles. Cette chanson, c’est évidemment ce que chantait l’AS Monaco à Anthony Martial cet été, ou n’importe quel club voyant une pépite s’en aller. Le Stade rennais devrait d’ailleurs commencer à apprendre les paroles. « I think I’m gonna be sad, I think it’s today, yeah. The girl that’s driving me mad is going away » , chantera le club en voyant Ousmane Dembele partir en Premier League pour une somme exorbitante. « I don’t know why she’s ridin’ so high, she ought to think twice, she ought to do right by me. Before she gets to saying goodbye, she ought to think twice, she ought to do right by me » , tentera d’expliquer Courbis en pleurant.
Yesterday
Impossible de passer à côté de ce titre qui est, selon le Livre Guinness des records, le plus repris de tous les temps. Carton planétaire de « Help ! » , Yesterday est considéré par certains comme la meilleure composition de Paul McCartney. Elle sera même au centre de la querelle Lennon/McCartney, le premier reprochant au second de n’avoir su composer que ce titre dans toute sa carrière. Pas convaincus ? Allez écouter How do you sleep ? sur l’album « Imagine » ( « The only thing you’ve done was Yesterday » ). Ce titre est aussi et surtout le premier à porter la patte Geroge Martin, producteur emblématique des Beatles jusqu’en 1970. Au total, Yesterday a été diffusée plus de sept millions de fois à la radio. Comme les compilations des buts de Radamel Falcao qui lui aussi doit regretter les temps passés avec une certaine amertume. « Yesterday, all my troubles seemed so far away. Now it looks as though they’re here to stay. Oh, I believe in yesterday. Suddenly I’m not half the man I used to be. There’s a shadow hanging over me. Oh, yesterday came suddenly. » Et franchement, sur ce coup-là, on veut bien accompagner Radamel à la tierce, parce que ça fait mal de le voir comme ça.
Act Naturally
Avant-dernière reprise enregistrée en studio par les Beatles, Act Naturally ouvre la face B de Help ! Composée par Johnny Russell au début des années 1960, elle relate l’excuse qu’a donné ce dernier à sa compagne après avoir annulé leur rendez-vous galant pour qu’il aille voir des amis à Los Angeles. Il prétexta effectivement un rendez-vous avec des gros bonnets du cinéma, d’où le : « They’re gonna put me in the movies. They’re gonna make a big star out of me. We’ll make a film about a man that’s sad and lonely. And all I gotta do is act naturally » , explique-t-il à sa compagne. En gros, l’histoire d’un beau lapin. Qui n’est pas sans rappeler celui de Majeed Waris au Stade rennais, cet été. « Well, I’ll bet you I’m gonna be a big star might win an Oscar you can never tell. The movies gonna make me a big star cos I can play the part so well » , chante-t-il avec les Merlus. Bon pour l’oscar, on repassera.
Dizzy Miss Lizzy
Pour clôturer « Help ! » , les Beatles choisissent une reprise (la deuxième de l’album). C’est une chanson de Larry Williams, Dizzy Miss Lizzy, qui est choisie. D’ailleurs, les quatre garçons dans le vent reprendront aussi deux autres chansons du même artiste, Bad Boy et Slow Down. De loin la chanson la plus énergique de l’album, elle contraste avec Yesterday, qui la précède. Cette chanson, c’est celle qui donne envie de danser, de s’amuser, de boire énormément et de rock’n’roller jusqu’au bout de la nuit. Cette chanson, c’est une pépite formée par un club mais qui ne révèle son vrai talent qu’une fois transférée en Angleterre. Cette chanson, c’est Riyad Mahrez à Leicester. « You make me dizzy, Miss Lizzy, the way you rock and roll. You make me dizzy, Miss Lizzy, tu me donnes le vertige, Miss Lizzy, when you do the stroll. Come on, Miss Lizzy, love me ‘fore I grow too old. » Oui, s’il te plaît Riyad, donne nous encore le vertige. « Come on and tell your Mama, I want you to be my bride. Go on and tell your brother, baby, don’t run and hide. You make me dizzy, Miss Lizzy. Girl, I want to marry you. » Oui, s’il te plaît Riyad, signe pour le club que je supporte.
Par Gabriel Cnudde