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Si les chansons des Beatles étaient des joueurs de football – Partie 2
Des pubs de Liverpool jusqu'aux platines des foyers du monde entier, ils ont marqué l'histoire de la musique en seulement dix ans. Les années 1960 leur disent encore merci, tout comme toutes celles qui ont suivi. Véritables génies artistiques et icônes pop par excellence, les Beatles continueront à traverser les âges des décennies durant. Et leur discographie continuera à nous faire penser à des joueurs de football.
Not a second time
Présente sur le second album studio des Beatles, sorti en 1963, Not a second time est un titre composé exclusivement par John Lennon. Comme il le confessera lui-même, il s’agit d’une tentative de créer un titre musicalement proche de ceux de Smokey Robinson, chanteur américain de rhythm and blues (le vrai R’n’B) et de soul. S’il s’agit musicalement d’un morceau riche et complexe, les paroles sont, elles, on ne peut plus simple : un amoureux blessé une première fois par sa copine lui fait comprendre qu’il ne souhaite pas la voir revenir dans sa vie. « You hurt me then, you’re back again. No, no, no, not a second time. » Toutefois, la chanson ne précise pas si le couple finit, ou non, par se remettre ensemble. Si on extrapole un peu, Not a second time, c’est Florian Thauvin qui revient à Marseille après son exil raté à Newcastle. Au moment de voir revenir leur ancien joueur, les supporters se mettent à chanter : « You know you made me cry I see no use in wondering why I cry for you, yeah. » Ça aurait tout de même été plus poétique de chanter que de l’agresser à la sortie du Vélodrome.
Can’t buy me love
Avec « A Hard Day’s Night » , troisième album du groupe, paru le 10 juillet 1964, les Beatles entrent dans une nouvelle dimension. Les premiers changements musicaux s’opèrent, et les paroles prennent petit à petit des significations plus particulières. Interrogé sur le sens caché des paroles de Can’t buy me love, Paul McCartney ne met qu’une limite : la chanson ne parle en aucun cas de prostitution. En réalité, bien que la chanson soit ouverte à interprétation, elle semble simplement dire que le véritable amour ne s’achète pas avec des biens matériels, aussi chers et brillants soient-ils : « Say you don’t need no diamond ring and I’ll be satisfied. Tell me that you want the kind of thing that money just can’t buy. » Et des footballeurs qui ont refusé des offres ahurissantes pour rester dans leur club de cœur, il y en a un bon paquet. Récemment, c’est l’Argentin Carlos Tévez qui a fait parler de lui en refusant une offre exorbitante venue de la Chine. Refuser 22 millions d’euros pour un an de travail, c’est vraiment aimer son club. Money can’t buy me love.
You can’t do that
Très peu connue, la chanson You can’t do that figure sur la face B de l’album « A Hard Day’s Night » . Composée par John Lennon et Paul McCartney, elle raconte l’histoire d’un amant un peu trop jaloux expliquant à sa belle qu’elle ne peut pas se permettre de parler à un autre garçon en particulier. « If I catch you talking to that boy again I’m gonna let you down and leave you flat. Because I told you before, oh, you can’t do that » , chantent les quatre garçons dans le vent. Cette chanson peut faire penser à l’épisode Wayne Rooney de 2010. À cette époque, l’attaquant des Red Devils avait clairement fait comprendre qu’il était prêt à signer chez le grand rival, Manchester City, ce qui avait eu pour effet direct de mettre les fans dans tous leurs états, comme dans la chanson : « So please listen to me, if you wanna stay mine. I can’t help my feelings, I’ll go out of my mind. » Quelques semaines après cet épisode, Sir Alex Ferguson avait exigé de son attaquant des excuses. Excuses que Wayne Rooney avait évidemment présentées.
I’ll be back
Chanson mélancolique au possible, I’ll be back clôture « A Hard Day’s Night » . Composée par John Lennon et enregistrée en trois petites heures seulement, elle est aussi une des chansons que le groupe n’a jamais interprétées en live ou à la radio. Encore une fois, les paroles sont assez simples et ne laissent que peu de place à l’interprétation : « You know if you break my heart I’ll go but I’ll be back again. Cos I told you once before goodbye. But I came back again. » C’est l’histoire du retour en force, de l’acharnement, de la détermination. I’ll be back, c’est l’histoire de nos revenants en Ligue 1, Lassana Diarra et Hatem Ben Arfa entre autres. Des joueurs enterrés, oubliés trop rapidement, qui démontrent à nouveau l’étendue de leur talent. « I thought that you would realize that if I ran away from you that you would want me too. But I got a big surprise. » Une grosse surprise qui se transforme en régularité incroyable pour le premier et en petits ponts pour le second. Propre.
I don’t want to spoil the party
Composée pendant la première tournée américaine des Beatles, et présente sur le quatrième album du groupe, « Beatles for sale » , I don’t want to spoil the party est un titre très personnel de John Lennon. Alors que la Beatlesmania est à son paroxysme, Lennon a de plus en plus de mal à faire semblant d’être heureux en toutes circonstances. Dans la chanson, il prend la place du jeune homme triste d’être à une soirée où il ne peut pas parler à la fille qu’il aime : « I don’t want to spoil the party so I’ll go. I would hate my disappointment to show. There’s nothing for me here so I will disappear. » Cette chanson représente tous les joueurs de football qui souffrent, ou ont souffert, de la dépression à un moment ou à un autre de leur carrière. On n’imagine pas les footballeurs, ces hommes si bien payés qui vivent une vie de rêve, déprimer. Comme on n’imaginait pas Lennon déprimer en pleine Beatlesmania. Jusqu’à son appel à l’aide dans le titre Help !
Par Gabriel Cnudde