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Si l’avion du Grande Torino ne s’était pas crashé…

Par Giuliano Depasquale
Si l’avion du Grande Torino ne s’était pas crashé…

70 ans après la tragédie de Superga, on ne peut toujours pas s’empêcher de se demander à quoi aurait ressemblé le foot avec le Grande Torino encore en vie. Imaginons...

4 mai 1949. Il est un peu plus de 17h quand l’équipe du Torino atterrit à l’aéroport de Turin. Les Granata reviennent tout juste de Lisbonne, où ils se sont rendus pour affronter Benfica en l’honneur du capitaine portugais, Francisco Ferreira, qui compte bientôt prendre sa retraite. Juste avant, ce dernier avait d’ailleurs avoué à son grand pote Valentino Mazzola vouloir marquer le coup pour l’occasion. « Je voudrais organiser quelque chose de spécial » , lui avait confié Ferreira. « Je voudrais affronter l’équipe la plus forte du monde. » Ce jour-là, Leslie Lievesley et ses hommes avaient perdu 4-3, mais peu importe, ce n’était qu’un amical. Et puis, le Torino Calcio est champion d’Italie avec quatre journées d’avance depuis le partage 0-0 contre l’Inter, deuxième, à San Siro, quelques jours avant. À l’aéroport, le deuxième gardien Sauro Tomà, le défenseur Renato Gandolfi et le président Ferruccio Novo, qui étaient restés à Turin, viennent accueillir le groupe avant de partir manger un bon plat de fritto misto alla piemontese dans un restaurant pas loin du stade Filadelfia.

Les choses sérieuses commencent

Les quatre dernières journées de championnat sont survolées comme le reste de la saison, avec notamment un sévère 6-0 infligé à la Fiorentina. Chaud comme jamais, Mazzola plante cinq buts en quatre semaines et se positionne troisième au classement des buteurs, avec 21 réalisations, aux côtés du Hongrois de Bologne, István Mike Mayer. Et de cinq pour « Gli Invincibili » qui dominent facilement le championnat italien depuis 1943, avec deux ans d’interruption à cause de la guerre. Pour le président Novo, « on ne change pas une équipe qui écrase tout sur son passage » donc le onze type Bacigalupo, Maroso, Rigamonti, Ballarin, Martelli, Grezar, Mazzola, Loik, Ossola, Menti, Gabetto rempile pour une saison avec seulement quelques renforts. Le premier défi est la Coupe latine, fraîchement créée et opposant les champions d’Italie, d’Espagne, du Portugal et de la France, au mois de juillet. Gabetto ne fait qu’une bouchée de la défense du Sporting Portugal au premier match en inscrivant trois buts (3-0) et renvoie fissa les joueurs adverses manger leur bacalhau. De son côté, le Stade de Reims se prend une grosse claque 5-0 par le Barça. En finale, les buts pleuvent encore et les deux réalisations de Basora ne suffisent pas à arrêter les Granata qui l’emportent 3-2 avec de nouveau Gabetto, mais aussi Loik et Ossola. En dehors des matchs amicaux qui font le bonheur du public en milieu de semaine, cette compétition officielle permet pour la première fois de confronter les champions de quelques grandes nations européennes.

Un conte de Ferruccio

La saison 1949-1950 passe en un éclair, et c’est de nouveau le Torino, avec toujours Lievesley sur le banc, qui est couronné champion pour la septième fois de son histoire. Ça commence à faire beaucoup pour les autres clubs qui n’en peuvent plus de passer sous le baby. Même le cousin juventino s’en est mangé quatre sans même pouvoir lever le petit doigt. À vrai dire, seul Gunnar Nordahl est parvenu à mettre à genoux la légendaire formation grâce à un triplé lors d’un match fou au terme duquel le Milan s’est imposé 5-4 à San Siro. Mais les supporters italiens mettent de côté leur ras-le-bol pour profiter des sept Granata sélectionnés en Nazionale pour la Coupe du monde 1950 au Brésil. Bacigalupo, Rigamonti, Ballarin, Mazzola, Grezar, Ossola et Loik, en plus du Juventino Boniperti et de l’Interista Amadei, entre autres, sont présents dans l’effectif. Dans son groupe, la Nazionale, guidée par Ferruccio Novo – le président du Toro en personne, est redoutable, comme prévu. Trente ans avant le jeu révolutionnaire des Néerlandais, les Italiens jouent à la turinoise, avec des footballeurs qui attaquent et défendent en même temps. La Suède (2-0), puis le Paraguay (3-1) s’inclinent, pendant que l’Inde déclare forfait après avoir jugé inutile de réaliser ce voyage coûteux pour se prendre une volée. En plus de l’Italie, le groupe final comprend le Brésil, l’Uruguay et l’Espagne, qui doivent s’affronter dans un mini-tournoi. Que ce soit Ademir pour la Seleção, Varela pour la Celeste ou Basora pour la Roja, tout le monde se casse les dents devant la surpuissante Squadra Azzurra qui remporte haut la main son troisième titre de champion du monde.

Dans l’histoire à grands coups de sabots

Après la Coupe du monde, la hype du Toro est à son paroxysme. En véritables stars, et alors que le football est encore loin des accords marketing qu’il connaît de nos jours, Mazzola, Ossola et Bacigalupo sont courtisés pour participer aux prémices de l’âge d’or du cinéma italien. Ainsi, le premier cité est préféré à Anthony Quinn pour accompagner Giulietta Masina dans La strada de Fellini, le deuxième donne la réplique à Fernandel dans Le retour de Don Camillo, et le dernier s’illustre avec Brigitte Bardot dans Voulez-vous danser avec moi ? Au niveau du foot, les équipes adverses ont fini par s’adapter au jeu du Toro et vont jusqu’à le recopier. Seulement, étant très dur à maîtriser, beaucoup n’y arrivent pas, mais ce n’est pas le cas du Milan qui parvient à mettre un terme au règne granata en 1956, après onze Scudetti consécutifs.

La reconstruction du club, à bout de souffle après tant d’années passées au sommet, prend du temps et ce n’est qu’en 1962 qu’il redevient compétitif au point d’aller chercher son douzième titre. Mieux que ça, l’équipe remporte la Coupe des clubs champions européens avec un onze composé notamment de Giuliano Sarti, Guido Vincenzi, Raymond Kopa, Giacomo Bulgarelli, Luis Suárez Miramontes et le tout jeune Gigi Riva. Au fil des décennies, le Torino s’est maintenu parmi les grands clubs d’Italie et d’Europe. De son duo Altobelli-Rossi dans les années 1980 en passant par son milieu Albertini-Conte-Donadoni-Häßler une dizaine d’années plus tard, ou encore son impressionnante ligne défensive Roberto Carlos-Gallas-Nesta-Zambrotta avec laquelle ils ont gagné la C1 sous le règne de Sarti en 2007, les Granata font bien partie de l’histoire du foot. La signature de Cristiano Ronaldo au Toro à l’été 2018 ne fait que le confirmer.

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