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« Si Kita s’en va, on met qui à la place ? »

Par Nicolas Jucha
« Si Kita s’en va, on met qui à la place ? »

Au début du mois, une frange de supporters nantais tentait de s'en prendre à Waldemar Kita en plein match de Ligue 1 contre Toulouse. L'expression d'une fracture entre le président et les ultras. Et pour l'essentiel des supporters plus modérés du FC Nantes, une action coup de poing inacceptable et contre-productive.

La scène est surréaliste et a fait le tour des émissions télé de football. Pas pour le meilleur, seulement pour le pire. En tentant de pénétrer dans la tribune présidentielle et de s’en prendre à Waldemar Kita, une partie des supporters du FC Nantes a attiré une affreuse publicité sur son club. L’identité des mécontents ? Pas clairement cités, mais pour beaucoup d’observateurs, des membres de la Brigade Loire, les ultras nantais particulièrement critiques à l’égard du président polonais du club. Un seul homme qui cristallise à lui seul tous les maux et les errances d’une institution à des années-lumière de son – ou ses – âge(s) d’or. Mais si de l’extérieur, on peut facilement en déduire que le divorce est consommé entre Kita et le public nantais, ce serait faire de la posture de la Tribune Loire une généralité dans les travées de la Beaujoire.

Voir un mécène perdre de l’argent pour le plaisir

Dans les autres groupes de supporters, la solidarité avec l’opération coup de poing n’existe pas, ou presque. « Les violences sont inadmissibles, donc on n’est pas solidaires sur la forme. On n’a jamais vu des supporters forcer un passage dans une tribune pour aller frapper le président d’un club, c’est indécent » , estime Bertrand Chauty, l’un des représentants d’Activ’Nantes Supports. Alors que la fronde vise à évincer Waldemar Kita, lui estime que la situation actuelle ne fait « qu’effrayer un potentiel repreneur solide. Qui mettrait de l’argent dans un club en sachant qu’il risque d’être frappé par des supporters mécontents ? »

Président du groupe « Allez Nantes Canaris » , Gilles Crinière n’est d’ailleurs pas trop crédule quant à la possibilité de voir un mécène venir « perdre de l’argent pour le plaisir » , et estime plutôt que Kita mérite un peu de respect pour avoir déjà englouti quelques millions dans l’affaire. « Et si demain il dit« Ok je m’en vais », et qu’on finit en National ou, pire, qu’on dépose le bilan, ils seront satisfaits ? La vérité, c’est que si Kita s’en va, on a qui à mettre à la place ? » Le dirigeant a trop bien vu ce qui a failli arriver au RC Lens ou ce qui a désagrégé Grenoble. « À part le Qatar qui reprend Paris et peut dépenser des fortunes, combien d’autres repreneurs peuvent investir suffisamment pour vraiment rendre un club compétitif ? »

C’était mieux il y a vingt ans

Si le gros des supporters n’accable pas le président nantais, ils ne le considèrent pas pour autant comme exempt de tout reproche. « D’ailleurs, dans notre groupe, certains ne l’aiment pas du tout, assure Chauty, mais on essaie d’avoir la critique constructive, pas violente. » Et surtout, on n’oublie pas la priorité, à savoir « supporter le club, en particulier dans les moments les plus difficiles » , revendique Crinière. « Ceux qui ont tenté d’agresser Kita et réclament son départ, je ne suis pas persuadé qu’ils étaient là quand le club végétait en Ligue 2. Moi, j’y étais, comme d’autres. On n’est pas satisfaits de la situation, on n’est pas forcément contents avec toutes les décisions, mais on sait également que ce n’est pas si simple de gérer un club de foot pro et de le rendre performant. »

Surtout parce que le monde du football a évolué sur le plan économique beaucoup trop rapidement pour les Canaris. « Il y a vingt ans, nos meilleurs partaient pour devenir titulaires dans de très gros clubs, ils partaient déjà internationaux. Aujourd’hui, Jordan Veretout part pour cirer le banc d’un club qui finit la saison relégué en Angleterre… » L’argent, nerf de la guerre et source de tous les maux nantais ou presque. « On a l’une des plus faibles masses salariales de Ligue 1 » , souligne Chauty d’Activ’Nantes Supports. « Alors comment faire pour recruter des joueurs confirmés ? » Même au niveau des jeunes, le FC Nantes ne peut plus rivaliser avec le top niveau pour alimenter son centre de formation. « Dans les années 90, on était pionniers, c’était notre force, mais aujourd’hui, tout le monde fait de la formation, et même les clubs étrangers viennent parfois nous piquer des joueurs. » Un constat amer que confirme Crinière, pour qui « il suffit de voir tous les agents au bord des pelouses pour des matchs de gosses. Ensuite, ils vont promettre monts et merveilles aux parents, et forcément, Nantes ne peut pas suivre. »

L’actionnariat populaire, une utopie ?

Dans ce décor légèrement fataliste, les solutions ne sont pas légion. Un actionnariat populaire des supporters ? Cela fait doucement rire Chauty : « c’est utopique, les supporters n’auraient jamais les moyens financiers d’investir suffisamment pour aider le club. » Quant à Crinière, il a quelques réflexes mentaux tenaces : « Il faudrait un projet qui parte du jeu, qui tende à rendre du plaisir aux supporters, partir d’une vision plus que d’une course aux résultats très françaises et qui pénalise l’affluence dans les stades. » Un discours qui ramène directement au « Jeu à la nantaise » , à l’héritage dilapidé de José Arribas, Jean-Claude Suaudeau et Raynald Denoueix. Un passé lointain qui maintient une certaine aura autour du FC Nantes, mais qui tient en contrepartie du fardeau pour les équipes dirigeantes du club depuis les années 2000. Crinière acquiesce : « Toutes les directions depuis les années 2000 ont été critiquées, et à chaque fois, c’est la comparaison avec la période Suaudeau qui faisait mal. Ce glorieux passé c’est notre fierté, mais c’est aussi un poids très lourd à porter… »

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Par Nicolas Jucha

Tous propos recueillis par NJ

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