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Si Juve bien ? Bof

Par Simon Capelli-Welter
Si Juve bien ? Bof

Deux points en deux journées de Champions et une troisième place en championnat : il faut bien le dire, la Juve sature. Et son 3-5-2 avec.

« Mercredi, en seulement 30 secondes, nous avons gâché tous les efforts faits durant la rencontre. » Giorgio Chiellini a tout dit. En encaissant ce but idiot juste après avoir arraché celui du 2-1, la Juve a tout foutu en l’air. Résultat, 2-2 contre Galatasaray ; et une qualification déjà compromise pour les huitièmes de finale de Ligue des champions. Il faudra briller lors de la double confrontation face au Real, et sans doute devoir aller chercher un résultat à Istanbul. Le nul initial à Copenhague n’avait déjà pas très bien lancé l’affaire…

En championnat, c’est un peu la même. La Juventus est troisième à deux points de la Roma de Garcia. Et ne convainc pas encore, alors qu’un historique triplé l’attend. Et si elle a plus de temps qu’en Champions pour parvenir à ses fins, la Juve ne peut pas non plus se perdre en route. Mais plus que le nombre de journées, la différence entre les deux compétitions tient dans son 3-5-2 et l’impression qu’il laisse. Toujours, quoiqu’un peu moins dominateur en Serie A, le schéma des hommes de Conte semble arriver au bout de son avenir sur la scène continentale. En Europe, la Juventus plafonne. Une année où tous les cadors ont changé d’entraîneur, c’est dommage. Pire, c’est un comble que ce soit une équipe au collectif soudé et à la mécanique bien huilée qui semble avoir le plus de retard à l’allumage, décisif en LDC.

Pas de C1 cette année

Certes, la Juve est sur les mêmes bases comptables que l’an dernier. Après un premier nul 2-2 contre Chelsea avait succédé un second, 1-1, contre le Shaktar. Et même un troisième, 1-1, contre le maillon faible du groupe, Nordsjælland, qui semblait condamner la Juve. Mais au final, la Vieille Dame s’était qualifiée pour les huitièmes. Un moindre mal que souhaite tout le peuple noir et blanc. Mais ce peuple sait aussi une chose : ce n’est pas encore cette année que la Juve ramènera les grandes oreilles ; à moins d’un changement aussi efficace que drastique.

Après le fumeux match contre les Turcs, certains ont pointé du doigt Isla. S’il est vrai que le but du 2-2 est un peu pour lui, c’est qu’il avait l’air de ne pas avoir compris que son équipe était passée à quatre en défense. Mais c’est trop facile de jeter Mauricio avec l’eau du bain, car c’est toute l’équipe qui a déçu. Pire, c’est le module de jeu lui-même qui semble être arrivé au bout du chemin.

Pirlo parle dans sa barbe

Si ce 3-5-2 a permis à la Juve de développer un jeu aussi fluide qu’efficace, si sa base de trois défenseurs plus Pirlo lui donne l’une des meilleures assises du continent, s’il lui permet le luxe de jouer avec deux attaquants, ce schéma de jeu ne colle pas à l’Europe. Malgré l’arrivée de Tévez (qui revit à la Juve, vraiment, ce joueur pue le football), son duo de devant est plus souvent englué dans la défense adverse qu’autre chose. Ensuite, son milieu ne crée pas autant de décalages qu’en Serie A, surtout en l’absence de Marchisio. Pogba n’est pas tout à fait encore le futur Ballon d’or que l’on veut bien annoncer (et sans doute à raison, le gamin est incroyablement convaincant balle au pied, reste à le devenir tout autant dans le jeu sans ballon, mais également à régler ce phénomène assez inexplicable qui fait qu’il est bien meilleur milieu droit que milieu gauche). Pirlo, lui, sentant l’âge avancer et le vent tourner, boude un peu dans sa barbe. Et s’il fait encore preuve d’une intelligence et d’une vision de jeu limite christique, ce n’est plus tout à fait aujourd’hui un crime de lèse-majesté que de le critiquer, un peu. Enfin, et peut-être surtout, les deux extérieurs, Lichtsteiner et Asamoah, aussi laborieux, courageux et disciplinés soient-ils, ne font quasiment jamais de différences pures sur leurs flancs respectifs. Bref, le 3-5-2 et ses composants ont leurs limites.

En conférence de presse, suite au nul face à Galatasaray, Conte expliquait ne pouvoir faire du 4-3-3 tant que Simone Pepe n’est pas là. Ce qui veut donc dire qu’à son retour, et surtout si le numéro sept de la Juve est en pleine possession de ses moyens, il y aura du 4-3-3. En attendant, cela veut dire aussi que Conte reconnaît la nécessité de changer, ou au moins de modifier le système. Contre les Turcs, dans l’obligation d’aller chercher un résultat, il était passé en 4-3-3 avec Llorente en pointe, Quagliarella et Tévez sur ses côtés, Pogba, Vidal et Pirlo au milieu, Asamoah et Isla comme latéraux, Chiellini et Barzagli en charnière. Aussitôt marqué, aussitôt encaissé ; sa Juve n’a pas vraiment semblé assimiler cette éventualité.

Tévez en 10 ?

Plus naturellement, l’idée serait de faire évoluer le 3-5-2. Soit en changeant ses composants (Llorente enfin titulaire devant ?), soit en changeant ses habitudes. Une possibilité pourrait être d’inverser le triangle du milieu et placer Vidal (ou Marchisio) en trequartista devant un double pivot Pogba – Pirlo. Voire Tévez en 10, lui qui multiplie un peu trop les touches de balle. On peut éventuellement songer à un 3-4-3 avec Llorente, Tévez, Vučinić devant, deux ailiers, et un socle Pogba-Vidal. Ou à un 3-4-3 avec un seul attaquant pur, deux ailiers, et un quatuor Marchisio, Pirlo, Vidal, Pogba au milieu. Un joli carré d’agneaux. Mais là encore, la Juve manque d’un ailier pour un tel dispositif. On verra donc au retour de Simone Pepe comment la tactique en sera changée. Ou à l’arrivée, évoquée par les journaux italiens, de renforts au mercato.

On dit que la Juve aurait un œil du côté de Paris, et plus spécialement de Jérémy Ménez. Bon Dieu. On espère plutôt qu’elle lorgne du côté de Pastore. Javier a la nonchalence de ceux qui se finissent à la Roma, voire le génie fragile de ceux qui peuvent briller au Milan Ac. Mais il a aussi la possibilité de tout surclasser. Alors, la perspective de le voir se réveiller et enfin s’accomplir à la Juve serait autrement plus décisive. Le numéro 10 noir et blanc en serait à nouveau dignement honoré. Carlos Tévez pue le football, certes, mais il pue.

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