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Shaq’ 2, le retour
Ce mardi soir, avec Liverpool, Xherdan Shaqiri va retrouver le Bayern (21h), et il est très content. Cantonné à jouer les seconds rôles pendant ses deux ans et demi passés en Bavière, l’international suisse conserve malgré tout un excellent souvenir de cette période.
Il y a des soirées où l’on débarque avec la boule au ventre parce qu’on sait que son ex sera là et qu’on ne pourra pas lui échapper pendant un moment, sachant que ladite soirée a lieu dans un appartement exigu et pas dans une grande maison avec jardin où il serait plus aisé de lui fausser compagnie, dans l’optique où se retrouver face à face avec l’ex en question soit particulièrement désagréable à envisager. En transposant cette très longue phrase dans un cadre footballistique, l’appartement exigu, c’est un Anfield plein à craquer pour la réception du Bayern, dans le rôle de l’ex de Xherdan Shaqiri, toujours aussi sympathique petit bonhomme qui la retrouvera au poste où il excelle : le banc.
Super Sub forever ?
Ce mois-ci, Shaqiri vient tout juste de dépasser les 1000 minutes de jeu en Premier League. Ce qui n’est pas mal, en sachant que lorsque c’était l’Isar et non la Mersey qui coulait sous ses fenêtres, le maximum qu’il a enquillé en une saison, c’était très exactement 1368 minutes, en vingt-six apparitions sous le maillot du Rekordmeister. C’était en 2012-2013, « la meilleure année de l’histoire de l’équipe » selon l’intéressé lui-même, celle du triplé championnat-Pokal-Ligue des champions. De cette épopée, Xherdan Shaqiri retient avant tout le côté humain. Lui qui devait se contenter d’un rôle de « super sub » , comparable à celui qu’il occupe aujourd’hui encore à Liverpool, n’a en effet pas eu le privilège de prendre pleinement part aux joutes finales des coupes remportées cette année-là par le Bayern de Jupp Heynckes. « Il était comme un père pour nous, déclare Shaqiri à son sujet. Il nous a montré comment être couronné de succès en nous poussant vraiment fort. C’est à lui que nous devons notre réussite. »
Mais la suite est moins radieuse. L’arrivée de Pep Guardiola sur le banc du Bayern sonne le glas des espoirs de Shaqiri de s’imposer chez le Rekordmeister. Le Catalan ne lui fait pas confiance et pour couronner le tout, une déchirure musculaire vient flinguer la fin de son parcours en Bavière. On connaît la suite : un prêt, puis un transfert à l’Inter en 2015, suivi d’une arrivée à Stoke conclue par une relégation des Potters en Championship… avant un salut inespéré lorsque Jürgen Klopp le fait venir à Liverpool dans le rôle qui lui convient finalement le mieux : celui de joker de luxe dans un grand club. Ses six buts et deux assists en vingt rencontres de Premier League cette saison parlent pour lui et justifie le montant de son transfert, dix-sept millions d’euros. Une somme dont il s’étonne lui-même encore aujourd’hui : « J’ai coûté autant que ça après une relégation ? Je ne le savais même pas ! »
Big Shaq : man’s hot !
Les retrouvailles avec le Bayern auront donc forcément un petit goût spécial puisqu’il s’agit de l’équipe avec laquelle Shaqiri s’est retrouvé dans cette position pour la dernière fois. Et pourtant, le Suisse garde un attachement sincère au club bavarois et au championnat allemand, malgré une fin de parcours en dents de scie : « Je ne peux pas exclure d’y rejouer à l’avenir. Ce serait bien » , confie-t-il avant une double confrontation, pour laquelle il confie le rôle de favori aux hommes de Niko Kovač : « Depuis des années, ils sont peut-être le meilleur club du monde. Ils jouent toujours le titre, même si Liverpool est actuellement en chemin pour en arriver là où le Bayern est déjà installé. »
Plus surprenant encore, Shaqiri ne cache pas qu’il pourrait un jour tenter un deuxième passage chez le Rekordmeister. Carrément. « Pour moi, c’est totalement envisageable car je porte toujours le Bayern dans mon cœur. S’ils venaient à m’appeler, ce serait certainement intéressant et émouvant. Même si je ne peux pas l’envisager à l’heure actuelle car je joue actuellement dans le club parfait, sous une direction parfaite. » Reste à voir si ce duel rimera avec son premier but en Ligue des champions sous les couleurs de son nouveau club et une éventuelle célébration à la saveur forcément particulière. « Je ne peux pas encore dire si je célébrerai, cela dépendra de l’humeur du moment. Mais contre le Bayern, ce sera forcément difficile » , conclut-il, non sans ajouter qu’il souhaite voir les Bavarois remporter le titre si ces derniers venaient à éliminer Liverpool. Une manière comme une autre d’évacuer la pression.
Par Julien Duez
Propos de XS recueillis par Sport1.