- Premier League
- 4e journée
- Aston Villa/Swansea
Sexy Swansea
Une deuxième place, la meilleure attaque de Premier League et un jeu sexy chocolat. Cette année, les Swans, c’est encore plus craquant que Nathalie Portman en tutu. C’est une équipe qui a la dégaine d’un esthète du jeu : Michael Laudrup.
Il y a des signes qui ne trompent pas. Si Graham Hunter, maître es Liga en Angleterre, où il vend ses services à Sky Sports, donnera, le 3 novembre prochain à Swansea City, une conférence sur le FC Barcelone et ses similitudes avec l’équipe désormais entraînée par Michael Laudrup, on se doute un peu que quelque chose se trame. Non pas une de ces hérésies franco-françaises qui veulent que le Valenciennes de Montanier ou le Lorient de Gourcuff soient une réincarnation Catalogne du foot dans le bas monde de l’Hexagone. Plutôt une simple envie de partager, de parler et de comparer, en un lieu saint où, si le football engagé est souvent roi – notamment dans les divisions inférieures – une équipe, Swansea City, a toujours opposé la technique à la hargne et le jeu au kick and rush. « Nous défendrons toujours notre philosophie » , balançait d’ailleurs Brendan Rodgers, ancien entraîneur des Swans, la saison passée dans une interview au Guardian. « Nous voulons garder la balle au sol, c’est la seule chose que nous sachions faire. Pourquoi changer une formule qui nous a si bien servi ? » Aujourd’hui, après deux montées en quatre ans, le credo du onze gallois n’est pas prêt de changer. Et ce n’est pas Michael Laudrup, nouvel entraîneur du club, qui dira le contraire.
Meilleure attaque de Premier League
Elle est là, la belle galloise de Premier League. Seule au milieu des Anglais, elle traîne fièrement sa robe blanche et noire, son étiquette d’équipe sexy et ses sept points en trois matchs, à la deuxième place du championnat anglais. Deux victoires tranquilles pour commencer, face à QPR (0-5), puis à West Ham (3-0), pour lancer la machine de ce qui, après un 2-2 face à Sunderland, est, avec dix pions, la meilleure attaque de Premier League. De ce début de saison canon, Michael Laudrup, entraîneur des Swans, ne retient pas vraiment le classement. « Être seconds, c’est bien pour les fans. Pour moi, l’important, c’est le fait que nous avons sept points. Nous avons ces points, personne ne peut nous les enlever. De ces résultats découle beaucoup de confiance. Une confiance qui se ressent chez les joueurs, dans le club et en ville. La confiance est beaucoup plus importante que le fait d’être deuxième » , confiait-il sobrement à This is South Wales. Une confiance d’autant plus importante que le calendrier des Gallois pour les prochaines semaines est plutôt abordable. Aston Villa, Everton, Stoke City, Reading et Wigan au menu, avant d’affronter les gros. Des matchs musclés lors desquels Michael Laudrup, qui admet volontiers que « tout le monde peut battre tout le monde en Premier League » , passera encore par le jeu.
Laudrup, un beau capitaine pour un beau bateau
Roberto Martínez, Paulo Sousa, Brendan Rodgers, Michael Laudrup. Le jeu, le jeu et encore le jeu. D’année en année, c’est un beau bébé et un joli cadeau que se sont passés ses entraîneurs. Arrivé cet été en provenance de Majorque, le Danois, beau joueur parmi les beaux joueurs, ne voudrait pour rien au monde bouleverser ce modèle. « Moi, j’aime le jeu de possession. Parce qu’au foot, il existe beaucoup de moyens de toucher au but, mais il n’y a qu’un seul ballon. Quand tu joues avec des amis, c’est ce que tu aimes : avoir le ballon, ne pas subir. Au haut niveau, le résultat prime, mais avant le coup d’envoi, on ne le connaît pas, ce résultat, alors autant l’obtenir en se faisant plaisir. Et puis la circulation de balle ne requiert pas des joueurs d’exception. Ça s’apprend. Ce qui ne peut pas s’apprendre, c’est ce que font Messi ou Zidane » , nous confiait-il dans une interview parue la saison passée (So Foot n°88), alors qu’il était encore à la tête de Majorque. Ce qui est sûr, c’est qu’aujourd’hui, tout en haut du seul phare du football gallois, Michu, Dyer, De Guzmán et compagnie se font et font plaisir. Et ça, pas besoin d’être Graham Hunter pour l’affirmer.
Par Swann Borsellino