- Ligue Europa
- Bilan 2015-2016
Séville, Séville, toujours Séville…
En une saison de Ligue Europa, on a vécu le remake des précédentes éditions avec une victoire finale du FC Séville. Mais on a aussi vu l'émergence de GK Nkoudou, Valence s'amuser un match, Liverpool faire un parcours inattendu et des buts venus d'ailleurs. Bref, la moisson a été bonne en C3.
L’équipe de la saison : FC Séville
Inévitables. Les Sévillans se débrouillent toujours pour retrouver leur compétition chérie, adorée, adulée. Même reversés directement en Ligue des champions après la victoire en 2015, le FC Séville a fait ce qu’il fallait pour finir troisième de son groupe de C1. Dès lors, c’était le champ libre pour rouler sur la Ligue Europa, un tournoi où les Espagnols passent toujours depuis 2014 tour après tour jusqu’à la victoire finale, même s’il faut passer par un trou de souris parfois. Molde et Bâle n’ont pas fait long feu, notamment en subissant de sévères défaites 3-0 au Sánchez Pizjuán. Par la suite, il a fallu batailler plus. Bilbao n’était pas loin de créer l’exploit, le Shakhtar a posé ses problèmes habituels. Mais Séville gagne toujours. En finale, même un Liverpool habitué à remporter ses finales européennes cède. Même après avoir mené au score. Tout le monde n’a pas Kevin Gameiro. Encore moins Coke.
Le match de la saison
– Il y a évidemment eu le renversant match entre Liverpool et Dortmund et la qualification inespérée des hommes de Jürgen Klopp au bout du bout du match. Il y a aussi eu l’autre match de Liverpool au tour précédent, contre le grand rival Manchester United. Mais si finalement le match de la saison n’était aucun de ses deux-là, mais l’outsider Séville-Bilbao ? Alors que les Sévillans ont fait le boulot en s’imposant 2-1 à l’aller, ils manquent de mordant au retour et se contentent de gérer leur avance. Même en difficulté, ça semble rouler pour Séville. Gameiro répond dans la minute à Aduriz. Seulement, quand Raúl García lobe Soria à dix minutes de la fin, les cartes sont redistribuées. Les deux équipes espagnoles se neutralisent finalement jusqu’au bout de la prolongation et se permettent une séance de tirs au but tendue. Personne ne craque. Sauf Beñat Etxebarria, qui tire dans les bras de Soria. Fin du match avec un dernier pétard de Gameiro. Séville se sort du piège et roule vers la victoire dans sa compétition préférée.
La branlée de la saison
Pour son anniversaire, Gary Neville a eu le droit à un feu d’artifice de buts en série. Valence en colle 6 au match aller contre le Rapid Vienne, et en mettra quatre supplémentaires au retour. Au total, avec 10 buts encaissés pour zéro pris. Peut-être la seule trace que laissera Neville à Valence.
La grosse déception : le Napoli
Il y avait probablement de quoi faire mieux pour le dauphin de la Juventus. Cinquième du championnat italien précédent, Naples a commencé sa campagne européenne dans une forme impressionnante et qui en faisait un des meilleurs candidats à une victoire finale. Grâce à un Gonzalo Higuaín intenable, Naples a fait le parcours parfait en phase de poules : six matchs, six victoires. Que ce soit Midjytlland, Club Bruges ou Varsovie, aucune miette n’a pu être ramassée. Le Napoli arrivait donc en position de force en 16e. La chute fait d’autant plus mal. Malgré d’énormes occasions à l’aller, c’est une défaite 1-0 contre Villarreal sur un splendide coup franc de Suárez à cinq minutes de la fin. Au retour, Hamšík laisse croire que Naples est de nouveau conquérant. Le bijou de centre-tir de Pina finit de refroidir le San Paolo. Adieu la C3.
La grosse sensation : Georges-Kevin N’Koudou
Avec 7,84 de moyenne en C3 sur WhoScored, coincé entre Aduriz et Eric-Maxim Choupo-Moting, l’ailier marseillais a bien profité de son temps de jeu européen pour montrer de quoi il était capable et qu’il méritait sa chance dans l’effectif marseillais. Contre Groningue, titulaire, il ouvre le score. À partir de là, à chaque match de poules qu’il joue – il manque le deuxième match sur blessure –, il claque un but ou offre une passe décisive. Sans lui, Marseille ne serait probablement pas passé jusqu’au tour suivant. Toutefois, en février, GKN a le souffle un peu court. Sans exploits individuels, il ne brille pas autant contre Bilbao et l’OM s’efface à cause d’un petit but encaissé à l’aller. À 21 ans, l’international espoir aura d’autres compétitions européennes pour s’essayer au plus haut niveau.
Le buteur : Aritz Aduriz
Vieux, usé et décisif. Aduriz a été adoubé par la Ligue Europa et l’Espagne de Del Bosque. À 34 puis 35 ans, il a été le buteur qui a changé le parcours de l’Athletic Bilbao à lui seul. Dix pions quand même. Personne n’a fait mieux dans la compétition. Le Benjamin Button de la Ligue Europa a notamment profité de sa grande taille pour en planter quelques-uns de la tête, sans oublier des inspirations bien senties comme contre l’OM. Le seul but de deux rencontres.
Avec une mention spéciale aux anciens de la Ligue 1 derrière le vétéran, Bakambu (9 buts), Gameiro et Aubameyang (8 buts).
Combien de points a pris la France au coeff UEFA ?
En pleine lutte pour ne pas perdre sa cinquième place au classement, la France a chopé quelques points cette saison grâce à la Ligue Europa. Pour être exact, 29,5 points en cumulés grâce à Saint-Étienne, Marseille, Monaco et Bordeaux. Un bilan pas si génial à quatre équipes, en particulier parce qu’aucune équipe française n’a été capable d’aller plus loin que les 16e de finale. Il est pourtant suffisant pour faire la nique au Portugal, sur la moyenne par club en incluant les résultats de la C1, et pour rester dans les cordes de la Russie.
Quel bilan pour les clubs de l’Est ?
Souvent réservé au retour de quelques équipes oubliées du bloc est, la Ligue Europa n’a pas offert beaucoup de place aux Dynamo et autres. Dès le premier tour à élimination directe, il ne reste pas grand monde à l’est de la ligne Vienne-Naples. Sur 32 clubs qualifiés, ils ne sont que cinq orientaux : le Lokomotiv Moscou, le Shakhtar Donetsk, l’Olympiakos, Krasnodar et Galatasaray. Quatre sortent directement. Seul Donetsk, repêché de la Ligue des champions, fait son petit bout de chemin jusqu’aux demi-finales. Mais là, Séville est impitoyable. La C3, c’est chasse gardée espagnole.
L’équipe que tout le monde va oublier, mais il ne faudrait pas
Le FC Augsburg a longtemps été considéré comme un club qui ne ferait long feu cette saison en Ligue Europa. Comme les clubs allemands surprenants qui s’incrustent en C3, façon Hanovre, Fribourg et consorts, le FCA a subi le contre-coup de sa qualif. En championnat, le club dérive dans les dernières places et passe son mois d’octobre au fin fond du classement. En Ligue Europa, la poule démarre avec deux défaites logiques et sur le même score : 3-1. Les Bavarois ont heureusement des ressources autres que leur hymne et se remotivent. Alkmaar les rassure sur leur potentiel et malgré la défaite au match retour face à Bilbao, ils obtiennent leur qualif par un but de la dernière minute de Raúl Bobadilla – son sixième en poules, tout de même. Avec du culot, Augsburg va même espérer renverser Liverpool. Les Anglais passent finalement. Mais les supporters du FCA se sont permis un déplacement en grande pompe.
On n’oubliera pas non plus la folle victoire du Sparta Prague pour éliminer la Lazio, à Rome, 3-0. Ni la belle performance sur le même score des étranges albanais de Skënderbeu Korçë contre le Sporting Portugal, 3-0, pour leur seule victoire en six matchs.
Le but de la compétition
L’action individuelle de Coutinho pour éliminer Manchester United.
Mention spéciale du jury aux patates d’El Nenny, Mkhitaryan, Higuaín, Dembele…
Par Côme Tessier