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Séville-Roma : Mourinho a une faim de louve

Par Chérif Ghemmour
5 minutes

Ce mercredi soir à Budapest, en marge du match Séville FC–AS Roma, tous les regards seront en partie braqués vers l’impayable José Mourinho. Son retour en grâce qu’il a su habilement orchestrer pourrait constituer un nouveau tournant dans sa carrière riche en rebonds en cas de victoire des Giallorossi. Et ça tombe bien : le Mou a les crocs !

Séville-Roma : Mourinho a une faim de louve

Viré de Tottenham le 19 avril 2021, le plus vraiment Special One à l’image toute cabossée avait immédiatement rebondi deux semaines plus tard sur sa base de repli, la Serie A. En signant à l’AS Roma, il retrouvait un championnat italien qu’il connaît bien, 13 ans après avoir débarqué à l’Inter en 2008. Et foin de vacances romaines ! Le Mou a fait de la Ville éternelle une terre de reconquête personnelle afin de mieux rebondir et de revenir dans le cercle fermé des techniciens qui comptent.

Les chiens d’la casse de José

Bien décidé à colmater une réputation grandissante de ringard des bancs de touche, Mourinho a d’abord rassemblé ces deux dernières saisons à la Roma une meute de joueurs aussi revanchards que lui. Des bons grognards parfois âgés, mais avec encore la bave aux lèvres. Il est d’abord allé chercher le gardien Rui Patricio qui végétait à Wolverhampton ou le jeune buteur Tammy Abraham qui faisait banquette à Chelsea sans pourtant avoir démérité. Usant de son charisme encore opérant, le Mou avait emballé Tammy sur un coup de fil à l’été 2021 : « Tu veux venir t’éclater au soleil ou t’emmerder sous la pluie londonienne ? » À l’été 2022, l’aura mourinhienne a séduit aussi Nemanja Matic qui a écourté son bail à MU pour retrouver son ex-coach de Manchester United. Paulo Dybala, lâché par la Juve en mars 2022, Andrea Belotti, qui ne voulait pas prolonger au Torino, et Georginio Wijnaldum, plus abandonné que prêté par le PSG, ont rejoint aux aussi les Giallorossi. D’autres revanchards étaient présents à Trigoria avant que le Mou n’y débarque : Leonardo Spinazzola, l’éternel joueur prêté pendant des années par la Juve, Chris Smalling, passé de MU en prêt à la Roma avant un transfert définitif, ou Stephan El Sharawy, parti se perdre en Chine jusqu’en 2021. Et c’est plus en meneur d’hommes prêts à le suivre qu’en tacticien audacieux que Mourinho a mené la Roma à une honorable (ou décevante, c’est selon) sixième place en Serie A l’an passé (9e attaque seulement avec 59 buts). Mais en excellent communicant, Mourinho a su faire de la victoire de la première édition d’une Ligue Europa Conférence dédaignée… un triomphe romain ! Le Portugais a réveillé l’extraordinaire ferveur romanista en offrant le premier titre international d’un club lui aussi avide de revanche nationale et de reconnaissance continentale. Devenu José Imperator aux yeux des tifosi, Mourinho a renoué habilement avec sa réputation de vainqueur de trophées fanée depuis la Ligue Europa remportée en 2017 avec Manchester United… Le Special Uno a fait renaître un peu de la magie qu’il avait prodiguée à l’Inter en remportant le fameux triplé Coupe-Championnat-Ligue des champions de 2010.

Mourinho et ses gars contre le reste du monde

Cette saison, Mourinho et sa Roma avaient peu de chances de vraiment concurrencer le Napoli, l’Inter, la Juve ou l’AC Milan pour le titre. Reste qu’il a manqué une qualification directe en Ligue des champions jouable en début de saison. Un échec patent au regard de la rétrogradation de la Juventus et de la remarquable seconde place actuelle de l’ennemi laziale. Toujours avare en possession et en buts inscrits (48, soit la 9e attaque), la Roma de Mourinho a encore moyennement performé cette saison. Actuelle 6e, elle pourra au mieux espérer finir cinquième en doublant l’Atalanta lors de la dernière journée. Mais José Mourinho est un homme de coups… et de coupes ! À la tête de sa meute, il a su réactiver auprès des tifosi et de ses gars une mystique européenne en Ligue Europa, comme l’année dernière en Ligue Europa Conférence. On se souvient de sa dinguerie démonstrative lors de la qualif dantesque contre le Feyenoord le 20 avril dernier en quarts de C3 (4-1 AP), lorsqu’il a fait chanter l’Olimpico tellurique alors que le match n’était pas encore fini ! C’est cette mystique revancharde, commune à José et à la plupart de ses gars, donc, qui pourrait renverser ce mercredi le FC Séville, a priori favori de « sa » coupe… Car Mourinho entretient auprès de ses gars qu’il protège et des tifosi qu’il sait enflammer sa légendaire stratégie rassembleuse du « nous contre le reste du monde » en tapant toujours autant sur les arbitres, sur les adversaires de Serie A, sur son contempteur attitré Antonio Cassano ou sur les journalistes espions. Début mai, il n’avait pas non plus hésité à égratigner la direction du club : « Nous n’avons pas l’effectif pour rivaliser sur deux fronts. (…) Nous sommes la seule équipe de Serie A qui n’a pas l’effectif nécessaire pour être là où elle doit être. » Ce mercredi, au moment où la Roma affiche le SPQR de l’Empire romain autrefois conquérant sur son maillot, José Mourinho, 60 ans, est sur le point de remporter un pari à la fois sportif et personnel qui pourrait sacrément relancer sa carrière. Avec une victoire en C3 face à Séville ce mercredi soir à Budapest qui qualifierait la Roma en Ligue des champions, augmentant ainsi le contingent italien à cinq clubs, Super José passerait lui aussi pour l’un des hommes du renouveau actuel de la Serie A. Vingt ans après son doublé C3-C1 en 2003-2004 avec Porto, José pourrait nous refaire un doublé C4-C3 2022-2023 qui lui ferait réintégrer pour de bon le gratin des grands coachs mondiaux. Outre le challenge PSG déjà envisagé, des sollicitations d’autres grands clubs (de Premier League qu’il affectionne ?) s’offriraient à lui avec plus de consistance. Si City gagnait la C1, on pourrait même assister à nouveau au combat fratricide Romulus contre Rémus entre le Mou (s’il reste ensuite à la Roma) et son vieux rival Pep Guardiola en finale de Supercoupe d’Europe 2023.

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